Utøya

UTØYA
Editions Poche La Mécanique Générale
Dans un récit électrique et impitoyable Laurent Obertone pirate la conscience du tueur de masse le plus diaboliquement efficace de l'histoire, pour offrir au lecteur une expérience inouïe : voir le monde à travers les yeux d'Anders Behring Breivik, jusqu'au sanglant dénouement de sa solitude criminelle. Ce récit criminel ne m'aura pas laissé indifférente. Dans un récit classique, j'ai toujours cette barrière de l'irréel, mais là je ne l'ai pas eu. Une semaine pour le lire, 3 jours sur la chronique, du jamais vu. Ce récit sur la tragédie d'Utøya est incroyable et glaçant. J'ai eu tout au long des pages cette sensation de malaise. Laurent Obertone nous retrace pas simplement les faits de ce massacre de masse, il rentre dans la tête d'un tueur avec sa folie, sa solitude.
J'ai pu ressentir dans ce récit le froid du Fjord, une immersion totale sans langue de bois. Anders Behring Breivik est un tueur "sain d'esprit" si je puis dire, car après de nombreux examens psychologique, aucune maladie mentale n'a été décelée. C'est d'autant plus flippant de se dire que pour une fois c'est un "Monsieur tout le monde" qui a orchestré ce massacre. La construction de ce récit sur les 200 premières pages est glaçante. On y retrouve les extraits d'autopsies des victimes, les pensées de certaines d'entre elles. Un carnage émotionnel. Après ces 200 premières pages, j'ai fais une pause de 2 jours pour continuer la suite.
Laurent Obertone a fait un travail exceptionnel sur ce fait divers. Qui d'autre que lui aurait pu faire ça ?! Un récit qui dérange, un récit pleins de vérités sur une triste réalité.
Mon sommeil a été troublé, j'ai passé une nuit blanche suite à un cauchemar, où je me retrouvais sur l'île d'Utøya parmi les victimes. Laurent Obertone a réussi à me transporté dans la folie meurtrière de ce 22 juillet 2011. Je peux comprendre que ce récit ait pu déranger plus d'un lecteur, surtout ceux d'un parti politique. Souvent je me suis demandée comment Laurent Obertone pouvait imaginer les pensées d'Anders Behring Breivik sans lui même penser la même chose ... ce récit est tellement réaliste, tellement dérangeant avec cette façon d'écrire à la première personne. C'est ce qui fait qu'on y retourne, malgré le choc continuel des aveux qu'aurait pu faire Anders Behring Breivik.

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois