Pierre Loti : Les immensités de la nature, le soleil et la mort

Par Litterature_blog
Pierre Loti ou l’invitation au voyage. Des souvenirs d’enfance dans le jardin de son oncle à la Polynésie, du Golfe persique à la campagne pyrénéenne, du désert au Pays Basque, l’auteur de « Pêcheur d’Islande » s’attarde sur ces instants où le temps semble suspendu : l’aube, le crépuscule, une méditation face à une étendue désertique, une après-midi caniculaire au jardin à regarder le vol d’un papillon. Une forme d’harmonie où l’émotion et la grâce s’invitent de façon aussi inattendue qu’éphémère. La rêverie plutôt que l’action, un rapport aux objets proche d’une sensation proustienne et une écriture simple, imagée, d’une grande pureté caractérisent la plupart des textes présentés dans cet ouvrage.    
Une idée géniale je trouve cette collection de nature writing loin du Michigan et des auteurs emblématiques du genre. Ici on donne dans l’ancien et le classique, une façon malicieuse de prouver que parler des grands espaces n’a rien de nouveau. Surtout, on accède à des auteurs majeurs par un biais original, certains faisant sans le savoir de l’écologie avant l’heure, d’autres s’épanouissant dans l’observation des fleurs où la contemplation de l’océan. La forme aussi est intéressante. Dans le recueil consacré à Loti on alterne entre récit de voyage, extraits de romans et nouvelles pour un dépaysement garanti et un hymne aux immensités de la nature d’une beauté assez fascinante.
Pierre Loti : Les immensités de la nature, le soleil et la mort (textes réunis par Élisabeth Combres). Plume de carotte, 2017. 126 pages. 9,90 euros.
PS : Les deux autres titres proposés pour le lancement de la collection « Esprits de nature » regroupent des textes d’Yvan Tourgueniev et Edgar Allan Poe. Le suivant, à paraître en juin, sera consacré à George Sand.