Annie Darling / La petite librairie des cœurs brisés

Quelques infos sur le livre :

Annie Darling / La petite librairie des cœurs brisés

La petite librairie des coeurs brisés

  • Auteur : Annie Darling
  • Serie : 
  • Genres : Romance
  • Editeur : Milady
  • Collection : Milady Litté
  • Publication: 21/ 04/ 2017
  • Edition: Broché
  • Pages : 480
  • Prix : 18,20€
  • Rating:   Annie Darling / La petite librairie des cœurs brisés

Résumé :

« C’est plus qu’une librairie, c’est une partie de ton histoire. Elle a survécu à la guerre et tout le monde, de Virginia Woolf à Marilyn Monroe en passant par les Beatles, en a franchi le seuil. Mais elle fait aussi partie de mon histoire. C’est le seul foyer que j’aie connu. Elle ne rapporte peut-être plus d’argent, mais elle a été prospère, autrefois, et elle le sera de nouveau. »

Amoureuse des livres depuis toujours, Posy travaille dans une vieille librairie londonienne et passe son temps à lire des romans d’amour. À la mort de l’excentrique propriétaire des lieux, elle hérite de cette institution qui périclite à vue d’œil. Posy remue ciel et terre pour éviter la faillite et fonder la librairie de ses rêves, spécialisée dans les romans d’amour, Au bonheur des tendres. Mais Sebastian, le petit-fils de la défunte propriétaire – et accessoirement le plus grossier des Londoniens – est bien décidé à faire de sa vie un enfer : ses goûts littéraires et ses intérêts sont opposés aux siens. Alors que Posy se démène pour sauver la librairie, elle tombe bien malgré elle sous le charme de son ennemi juré…

Une comédie romantique haute en couleur, au cœur d’une librairie anglaise au charme suranné. Un incontournable pour tous ceux qui ont espéré vivre les histoires d’amour qu’ils ont lues !

Avis de TeaCup :

Je tiens à remercier les éditions Milady pour l’envoi de ce SP.

Ce roman tient toutes les promesses que nous offrent la couverture et le résumé. Une belle découverte.

Loin de la mode des romances actuelles parfois un peu dans la surenchère niveau sexe, passé trouble, dark romance ou autre, on a ici une sorte d’ode à la romance mutine, ludique et qui fait passer un super moment aux fans du genre.

Posy l’héroïne est une vraie madame tout le monde, une lectrice de romance historique, petite préférence pour l’époque régence, qu’elle défend avec ferveur. Libraire, elle se retrouve à la tête de la librairie où elle a grandi, mais l’établissement périclite. La solution ? Spécialiser la librairie dans la romance sous toutes ses formes.

Chose agréable, on sent une vraie affishionados en l’auteure. Ça n’est pas une thématique vague, utilisée pour « racoler » des lectrices, on a vraiment la sensation d’une grande tendresse pour ce genre, un plaidoyer fun où on prend plaisir à voir notre héroïne exprimer des petites vérités que nous, lectrices de romances, pensons ainsi.

L’auteure ne se borne pas à ça, il y a de la comédie de mœurs, un petit côté « Notting Hill » (le côté anglais, librairie, personnages un peu à l’ouest, les réparties caustiques…) et elle explore même avec douceur le trauma du deuil familial. Il y a de beaux moments d’amitié, d’amour fraternel et, petit bonus notre héroïne se pique d’écrire une romance historique au milieu du roman dont on nous livre des morceaux. Commentaire à l’appui sur les répétitions, un style très ampoulé et un peu caricatural volontairement, etc. prouvant si besoin est que les lectrices et auteures de romances ont de l’humour.

Certains personnages sont un chouïa caricatural, je ne le nierais pas : Nina, la tatouée aux cheveux colorés et robes des années 50 ou le héros, vrai ovni dans ce genre de littérature. En effet Sébastian est très dur à cerner, on dirait un croisement entre un Darcy… et un « méchant », l’opposant un peu pédant de l’héroïne qui est borné, moqueur, l’empêcheur de tourner en rond. Je me suis même longtemps dit « mais ça ne peut pas être le héros enfin ?! » On a beau nous rappeler qu’il est beau et tout le toutim (un des bémols du roman c’est un peu trop récurent et manque de subtilité dans l’approche, dommage)… il en tient une sacrée couche ! Pourtant on s’attache quand même à ce personnage fantasque, étrange loin des standards d’un Darcy qui aurait une espèce de dignité trognonne. Non, Sebastian est un poil ridicule jusqu’au bout, mais on aime tellement Posy qu’on veut bien croire qu’elle le voit autrement.

Puis plus que l’histoire d’amour (de manière assez contradictoire, je suppose) on s’attache plus à l’atmosphère, aux références, à cette quête de librairie de romances où on n’aimerait franchement se balader, plus qu’à une histoire d’amour impérissable. C’est doux, c’est plein de moments tendres, sympas, d’une petite communauté de personnages il y a un vent de feel good sur cette romance. On y profite d’un état d’esprit, de clins d’œil au genre en compagnie de l’auteure qui s’adresse à nous avec une gentille complicité.

Un joli moment de lecture, doux, doudou, chou, qui fait du bien, qui donne envie de lire une régence tout en buvant une bonne tasse de thé.

Extrait :

Posy Morland portait une robe du même rose pâle que les fleurs préférées de Lavinia. Elle l’avait exhumée du fin fond de son armoire, où la pièce était accrochée depuis presque une décennie, derrière une fourrure en fibres synthétiques aux motifs léopard qui datait elle aussi de sa vie estudiantine.

Durant les années qui avaient suivi, sa consommation abondante de pizzas, parts de gâteaux et verres de vin n’avait pas été sans conséquence sur sa silhouette, de sorte que la robe la serrait étroitement au niveau de la poitrine et des hanches, mais au moins, elle s’était conformée à la volonté de Lavinia. Posy tirait donc – en vain – sur le tissu en coton étriqué tout en sirotant une coupe de champagne, autre souhait expressément émis par Lavinia.

Le bruit des conversations s’était intensifié à mesure que les bouteilles se vidaient, atteignant désormais un niveau assourdissant.

— Le premier abruti venu peut monter Le Songe d’une nuit d’été, mais il faut un vrai talent pour le présenter en toge, déclama derrière elle un homme sur un ton d’acteur prétentieux, en forçant sa voix pour se faire entendre de son interlocuteur.

Nina, qui était assise à côté de Posy, gloussa, puis tâcha de camoufler son éclat de rire sous un toussotement distingué.