L'étranger d'Albert Camus

  • L'étranger d'Albert Camus184 pages
  • Gallimard
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J'avais du lire cet incipit en cours de français. C'est à cause de cette toute première phrase si particulière que l'envie de continuer ce roman est née.Pourtant, si vous suivez ce blog, vous savez que je ne bouquine pas facilement des classiques, cependant depuis quelques temps, j'ai cette volonté d'en tester davantage.

Aujourd'hui maman est morte. Ou peut être hier.

L'étranger d'Albert Camus raconte l'histoire d'un narrateur assez singulier : Meursault qui se rend à l'enterrement de sa mère, placée dans un asile, suite à un télégramme qu'il a reçu lui annonçant la nouvelle.

Ce court roman se divise en deux parties ( j'aurais préféré qu'on me spolie pas cette deuxième mais c'est trop tard).

Dans la première partie, nous apprenons à découvrir notre narrateur si atypique, les premières lignes nous plongent immédiatement dans le style très particulier de l'auteur. Une narration au "je", remplie de modalisateurs, comme si l'on se trouvait dans l'esprit de Meursault.
Ce que j'ai trouvé intéressent, dans ce début, n'est pas tellement les actions, mais plus les émotions ou plutôt l'absence d'émotion que l'on y retrouve Quand je dis absence d'émotion, on entend tout de suite une consonance négative. Comme si je le narrateur était un psychopathe, un être dépourvu de sentiments. On peux dire que c'est le cas mais en même temps ce n'est pas tellement de sa faute. Il est juste comme un extraterrestre, inapte à comprendre les règles non dites de nos sociétés, incapable donc de s'y habituer.

C'est la réponse de cette société dans la deuxième partie qui m'a davantage passionnée que le reste de l'intrigue. En effet, le regard que porte sur lui le reste de l'assemblée, qui ne le comprend pas, est plein de sens et riche en enseignement, c'est là son véritable jugement. Sa vision du monde l'est d'ailleurs aussi. Finalement les autres personnages s'indignent devant son manque d'empathie, mais sont au final, pires que lui ! Un beau plaidoyer, je trouve contre la peine de mort. Comme le film "12 hommes en colère"

En soi, il est peut être étrange de dire cela, mais si l'intrigue, le déroulement des actions et autre ne m'a pas intéressé plus que cela. Je me suis attachée au personnage en parfait décalage avec le reste du monde, qui en même temps en a conscience mais qui n'a pas la possibilité de changer, de s'adapter. Peut être parce qu'une partie de moi s'est retrouvé dedans ! Car qui n'a jamais ressenti cette sensation de ne pas être en phase, de ne pas avoir la bonne réaction...

On l'appelle chef d'oeuvre, je ne l'aurai pas nommé ainsi mais c'est une lecture étrange qui mérite d'être découverte.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois