Comme par magie, Elizabeth Gilbert

Par Sara


"Si votre but dans la vie est de devenir intrépide, je crois que vous avez déjà pris le mauvais chemin, car les seuls individus vraiment sans peur que j'ai connus étaient des sociopathes purs et durs et quelques gosses de trois ans exceptionnellement téméraires - et ce ne sont de bons exemples pour personne."

"Notre planète est habitée non seulement par des êtres humains, des animaux, plantes, bactéries et virus, mais également par des idées. Les idées sont une forme de vie désincarnée, composée d'énergie. Elles sont totalement distinctes de nous, mais capables d'interagir avec nous - bien que d'une manière étrange. Les idées n'ont pas de forme matérielle, mais elles ont une conscience et il est certain qu'elles possèdent une volonté. Les idées sont mues par une unique pulsion : se révéler. Et le seul moyen pour une idée de se révéler dans notre monde, c'est de collaborer avec un être humain. C'est seulement par le biais de l'effort humain qu'une idée peut être extraite de l'éther intangible pour apparaître dans le réel.
Par conséquent, les idées sont éternellement en train de tournoyer autour de nous en quête de partenaires humains disponibles et consentants."

"Avant d'oublier, une autre chose encore : personne ne vous demande de sauver le monde avec votre créativité.
En d'autres termes, non seulement votre art n'a pas besoin d'être original, mais il n'a pas non plus à être important.
C'est vrai, c'est très aimable à vous de vouloir aider les gens, mais de grâce, n'en faites pas votre unique raison de créer, parce que nous subirons le poids de votre intention et notre âme en souffrira."

"Laissez les gens avoir leur opinion. Mieux encore, laissez-les s'enticher de leur opinion, tout comme vous et moi adorons la nôtre. Mais ne cédez jamais à l'illusion de croire que vous avez besoin de la bénédiction de quelqu'un (et encore moins de sa compréhension) pour produire votre oeuvre. Et souvenez-vous toujours que le jugement que les gens portent sur vous ne vous concerne pas.
Dernier point, rappelez-vous ce que W.C. Field disait sur la question : "Ce n'est pas le nom qu'on vous donne qui compte, c'est celui auquel vous répondez". (on comprend en effet que ce pauvre W.C. préférait répondre à un autre nom que le sien...)

"Si je m'accrochai à toutes ces autres sources de revenu pendant si longtemps, c'est parce que je ne voulais pas que l'écriture ait l'écrasante responsabilité de me faire vivre. Je me gardai bien de demander cela à mes livres, car au fil du temps, j'avais bu tant d'autres gens anéantir leur créativité en exigeant que leur art paie leurs factures.
[...] J'ai toujours trouvé que c'était faire montre d'une grande cruauté à l'égard de son art - exiger qu'il vous rapporte un revenu régulier, comme si la créativité était un boulot de fonctionnaire ou une rente viagère."

"Un jour, je jetai un livre entier parce qu'il ne fonctionnait pas (J'ignore pourquoi il ne fonctionnait pas! Comment l'aurais-je su? Vous croyez que je suis légiste pour livres?)"