Secret Empire #0

Marvel Comics lance son événement estival, Secret Empire qui se prépare depuis un an dans les pages de Captain America: Steve Rogers. Nick Spencer, Daniel Acuña et Rod Reis nous écrivent un prélude qui donne le ton.

Les super-héros sont en guerre. Une armée de Chitauris ont décidé d'attaquer la Terre. Bien que Carol Danvers, aidée par le S.H.I.E.L.D., ait préparé cette attaque en construisant un bouclier protégeant la Terre, celui-ci ne fonctionne pas. Ainsi, aidée des Ultimates et d'autres héros, Carol Danvers doit repousser les Chitauris mais ils sont trop nombreux. Sur Terre, Captain America, directeur du S.H.I.E.L.D. contrôle les opérations. Mais une autre attaque se produit à New-York nécessitant tous les autres super-héros présents. Le Supreme Leader d'Hydra qu'est Captain America a placé tous ses pions, il n'a plus qu'à lancer son plan.

Secret Empire #0 est un peu l'équivalent de Secret Wars #1. Les héros sont débordés, certains tombent et l'histoire prend un autre tournant à la fin de l'épisode. Mais Spencer n'a pas le sens du spectacle de Jonathan Hickman, ni sa dramaturgie. L'ensemble est moins épique, plus chaotique. Mais ce n'est pas un problème, bien au contraire ! Spencer axe son histoire sur l'humain avec la voix off raccrochant le lecteur sur Terre et nous rappelant ô combien Steve Rogers est une ordure. Et puis, les héros ne maîtrisent rien. Alors que dans Secret Wars, les héros savaient qu'ils débutaient leur chant de cygne, ici, ils pensent que c'est un boulot comme un autre, une énième attaque qu'il faut repousser. Spencer met à mal les héros Marvel.

Il est difficile de voir comment les héros Marvel vont arriver à s'en sortir - même s'il y a quelques pistes mais l'histoire est loin d'être finie. Mais, il y a quelque chose que j'apprécie c'est l'écriture de Steve Rogers. Clairement, il s'agit du personnage que nous connaissons tant, fidèle à ses convictions, stratège et malin, et qui tient à ceux qu'il aime. Sauf qu'il est maintenant du côté des ennemis. Ça me rappelle ce que Mark Millar a fait avec Superman dans Red Son ou Grant Morrison avec ce même personnage dans The Multiversity: The Master Men. Sauf qu'ici, certains personnages découvrent ce changement et rajoute une dramaturgie des plus réussie. Lorsque Sharon Carter se rend compte que Rogers est un traître, c'est fait avec réalisme - elle est dans le dénis le plus total - et avec sobriété. C'est vraiment plaisant.

Graphiquement Daniel Acuña fait encore des merveilles : ses personnages sont expressifs, les effets de lumière très réussis et les scènes de destruction sont grandioses. Rod Reis illustre la première partie et, là encore, c'est magnifique. Ce prologue est en plus très intéressant puisqu'il éclaircit certains points de l'histoire que je n'avais pas saisi jusque-là. Dans la tête de Captain America, Hydra a gagné la Seconde Guerre Mondiale, renversant donc les Nazis et les Alliés, sauf que ceux-ci ont en leur possession les cubes cosmiques et ils l'auraient utilisé pour réécrire l'histoire. Je trouve cela très intéressant parce que cela contribue à la solitude du personnage. Nick Spencer a mené très bien sa barque jusque-là et c'est bien parti pour que cela dure, au moins le temps de cet event.

Secret Empire #0Secret Empire #0

Marvel Comics * Par Nick Spencer, Daniel Acuña & Rod Reis * $4.99
En sachant qu'il ne s'agit que du prologue à Secret Empire, l'event s'annonce déjà fort intéressant. Nick Spencer évite le piège de faire un numéro qui récapitule tout ce qui a été dit avant - même si, j'imagine, cela aurait été pratique pour ceux qui ne suivent pas Captain America: Steve Rogers. Ici, il révèle le piège qu'a mis en place le Supreme Leader d'Hydra ces derniers mois et les super-héros sont vraiment pris au dépourvu. C'est vraiment ce que l'on aime lire dans les comics !


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