Quand une nouvelle plume se fait plumer

Quand une nouvelle plume se fait plumer

Aujourd’hui je suis en colère. très en colère même. Pourtant l’histoire que je vais vous raconter n’est, hélas, que trop fréquente dans le milieu de l’écriture et touche spécifiquement les nouveaux auteurs, ce qui me perturbe beaucoup.

Comme vous le savez déjà si vous lisez mes articles, j’ai toujours dit que tout le monde pouvait être auteur mais pas forcément écrivain. cela m’a valu beaucoup de reproches tant d’auteurs que d’éditeurs mais je persiste et je signe : à partir du moment où vous avez écrit une oeuvre vous êtes un auteur mais être écrivain est un métier qui demande temps, argent, tenacité et beaucoup de connaissances commerciales, marketing et comptables souvent.

Comme tout les auteurs n’ont pas ces connaissances, ceux qui aspirent donc à vendre leurs livres délèguent le travail hors écriture à un éditeur ou des prestataires de services ou prennent leur courage à deux mains et s’attellent à une tâche d’autant plus dure que la compétition est rude et le travail d’écriture en lui-même (du moins pour obtenir un livre éditable) est épuisant.

Les courageux qui sont arrivés plus ou moins au bout de ce processus peuvent avoir la chance de rencontrer leur public et se faire un nom. Malheureusement, comme pour tout, celui-ci ne voit que la partie visible de l’iceberg : le livre et certains pensent donc, à tort, qu’il leur suffirait de prendre un stylo à leur tour sans mesurer la somme considérable de travail nécessaire pour obtenir un résultat incertain.

Et c’est là que les vautours arrivent….

Il y a quelques semaines, un brave jeune homme m’a demandé si j’acceptais de critiquer son premier livre, du genre fantasy. J’ai reçu avec surprise le tome III de ce qui semblait une saga et faisait, à lui tout seul, près de 600 pages. Pour un débutant j’ai un peu tiqué. Déjà qu’un premier livre c’est difficile mais trois tomes de 600 pages chacun , soit j’avais à faire à un génie de l’écriture soit le pire était à venir. J’ai ouvert quelques pages, ne comprenant logiquement rien à l’histoire, j’ai contacté l’écrivain pour lui dire que je lui renvoyais son tome III et qu’il me fasse parvenir le tome I à la place pour la critique. Quelques jours après je reçois les tomes I et II, chacun de 600 pages aussi.

Ma première constatation fut pour le papier qui ne semblait pas de très bonne qualité mais je me suis dit qu’en tant qu’auto-édité et vu les prix à l’impression c’était un peu logique. Je n’ai pas tout de suite vu qu’il était passé par une maison d’édition à compte d’auteur.

Mais quand j’ai commencé à lire le livre….

Comment dire  ? “L’orc les regarda d’un air mauvais et sortit sa terrible épée. “Je vais tous vous tuer” dit il d’un air mauvais. Sa terrible épée à la main il s’élança tandis que ses trois adversaires lui lancèrent un sort simultané. ” Vous avez vraiment cru que votre combo allait fonctionner” leur dit l’orc d’un air mauvais….”. Je parodie à peine et c’était comme ça tout le long du livre.

Alors c’est sûr. Tout le monde ne peut pas être Tolkien et ce n’est pas à l’auteur que je m’en prend ici mais au soit-disant professionnalisme de la soit-disante “maison d’édition” qui n’hésite pas à indiquer sur sa page web que les manuscrits passent par un comité de lecture, faisant ainsi croire à l’auteur que son livre est prêt et publiable alors qu’il n’avait dès le départ aucune chance de l’être.

Vous imaginez le prix que cette personne a dû payer pour faire publier trois tomes de 600 pages ? Vous imaginez la tristesse, le découragement et la colère de ce pauvre homme qui  ne comprendra sans doute jamais pourquoi son livre n’a pas de succès alors qu’avec l’aide de personnes COMPETENTES, il aurait pu retravailler son texte et, qui sait, publier un livre qui aurait ses chances ?

Bien sûr, vous imaginez aussi qu’il n’a pas du tout apprécié que je le contacte pour lui dire que je ne pouvais pas critiquer son livre en l’état pour éviter de l’enfoncer encore plus.

Moi ça me fait mal aux tripes qu’on profite des gens comme ça.

Alors s’il vous plait les nouvelles plumes. Je ne vous dit pas ça pour vous décourager mais si vous voulez vous faire publier :

  • lisez, lisez et relisez votre manuscrit
  • faites lire, lire et relire votre manuscrit aux gens qui vous entourent et surtout aux gens qui n’ont pas de raison d’être sympa avec vous (groupes de bêta-lecteurs, scribay, wattpad, les solutions sont nombreuses)
  • renseignez vous auprès d’auteurs auto-édités. Ils sont adorables et n’hésiteront pas à vous aider
  • renseignez-vous auprès des éditeurs.
  • renseignez-vous sur internet si vous tenez vraiment confier votre livre à une maison à compte d’auteur !!!

Et surtout une fois votre livre prêt. Soyez conscient que le travail ne fait que commencer.

Quand une nouvelle plume se fait plumer


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