Le jour où je suis partie

"Ce périple, je le ferai pour elle, pour moi."
Le jour où je suis partieBousquet Charlotte
186 pages
Éditions Flammarion jeunesse (2017)
Collection grands formats
Tidir rêve de liberté. Courageuse et déterminée, elle quitte son petit village près de Marrakech pour participer à la marche des femmes à Rabat. Au cours de son périple, la jeune femme doit faire face au mépris des gens et apprend à assumer son statut de femme libre.
Extrait :
« - Si j’écris, je veux les gens me lisent. Même si c’est personnel. Ici, à force de se taire, d’étouffer tout ce qui ne rentre pas dans le cadre étriqué du regard des autres, on finit par oublier que ça existe. Le bon comme le mauvais. On ne parle pas de liberté parce que ça ne se fait pas, surtout quand on est une fille sérieuse. On ne parle pas des coups qu’on reçoit, parce que ça crée des problèmes. On ne refuse pas le mari qu’on vous donne, parce que c’est la hchouma. Et on finit par trouver banal de se résigner. »
Mon avis :
C’est dans un tout nouveau registre que je découvre la plume de Charlotte Bousquet qui s’attarde ici sur la place des femmes dans la société, et plus particulièrement sur les femmes marocaines prises en étau par les traditions, des us et coutumes qui offrent peu d’espace de liberté à ces femmes obligées de constamment suivre les règles des hommes, que ce soit un frère, un père ou un mari. Tidir est une jeune femme forte et qui rêve d’indépendance, d’un monde qui lui laisserait l’espace d’être celle qu’elle souhaite. Damya, sa grand-mère, est un modèle pour elle, une femme qui a su se hisser à la tête de sa maisonnée, et qui la pousse constamment à suivre son propre chemin vers la liberté. Mais quand on lui annonce son mariage prochain à un homme qu’elle n’a pas choisi, ordonné par un père qu’elle ne voit jamais, Tidir déchante. Alors lui revient à l’esprit le décès soudain de son amie lorsqu'elle surprend, à la télévision, un reportage sur une rassemblement organisé à Rabat pour la journée des droits de la femme. Tidir le sent, elle doit s’y rendre pour son amie, pour elle-même. Elle décide alors de s’enfuir de chez elle.Le jour où je suis partie est un récit plutôt court mais qui nous touche sans conteste par la tranche de vie dans laquelle il nous embarque. Il se passe énormément de choses en peu de pages : Tidir est soumise en de nombreuses épreuves qui démontrent un certain courage dans sa situation. L’auteure y décrit également la façon dont sont perçues les femmes dans la société marocaine, les “règles” qui régissent leurs comportements. Si le récit ne laisse pas indifférent, je trouve toutefois que celui-ci était trop court pour rendre l’ensemble marquant : l’héroïne nous touche dans sa force de caractère, dans sa façon de percevoir les choses autour d’elle, mais le récit manque de profondeur dans les émotions qu’il dégage. J’aurais aimé en lire davantage sur les épreuves qu’elle doit ou devra traverser. Un récit engagé très actuel malgré sa brièveté : il fait réfléchir sur la position de la femme et le chemin qu’il faut encore parcourir pour qu’elle soit l’égale de l’homme, partout dans le monde.
★★★★☆jour suis partie
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Le jour où je suis partiePhilosophe de formation, Charlotte BOUSQUET a écrit une trentaine de romans. Elle est également scénariste de bande dessinée. Autrice engagée, passionnée par l'histoire, la poésie et les contes, elle est aussi à l'aise dans les univers de fantasy que dans les thrillers, les récits historiques ou intimistes. http://www.charlottebousquet.com/

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