Antéchrista – Amélie Nothomb

Couverture Antéchrista

Résumé :

« Avoir pour amie la fille la plus admirée de la fac, belle, séduisante, brillante, enjouée, audacieuse ? Lorsque Christa se tourne vers elle, la timide et solitaire Blanche n’en revient pas de ce bonheur presque écrasant.
Elle n’hésite pas à tout lui donner, et elle commence par l’installer chez elle pour lui épargner de longs trajets en train. Blanche va très vite comprendre dans quel piège redoutable elle est tombée. Car sa nouvelle amie se révèle une inquiétante manipulatrice qui a besoin de s’affirmer en torturant une victime. Au point que Blanche sera amenée à choisir : se laisser anéantir, ou se défendre. »

Mon avis :

Antéchrista est ma première lecture d’Amélie Nothomb depuis cette fameuse rencontre le 8 novembre 2016. Comme d’habitude, j’ai été totalement conquise et cela ne fait que renforcer mon admiration pour cette auteure.

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Blanche est une jeune fille solitaire. A seize ans, elle n’a jamais eu d’amis. En arrivant à l’université, elle espérait une nouvelle vie, elle s’attendait à développer son côté sociable. Cependant, elle se rend rapidement compte que la fac n’est que la continuité du lycée. Les populaires restent les rois, les timides restent dans leur coin. Imaginez donc sa surprise quand Christa, LA fille qui attire tous les regards daigne lui adresser la parole. Très vite, Blanche gagne en confiance et propose de l’héberger afin de lui éviter ses trajets quotidien de plusieurs heures en train. Christa accepte, bien sûr. Malheureusement dès leur première soirée de « colocataires », Blanche se rend compte qu’elle avait fait fausse route. Christa est une personne ignoble. C’est une fille détestable. Aucun adjectif ne serait assez fort pour décrire cette démente qui n’hésite pas à sauter sur Blanche pour la déshabiller et l’humilier. Si Blanche est lucide, ce n’est absolument pas le cas de ses parents. Michelle et François sont sous le charme de cette jeune fille qui a tous les atouts dont ils rêvaient. Ils ont fille introvertie ? Christa est extravertie et aime la vie. Ils ont fille avec des résultats scolaires acceptables ? Christa est brillante. Leur fille n’a pas d’amis ? Christa a beaucoup d’amis et même un petit ami. Petit à petit, Blanche va perdre sa place dans sa propre famille. Jusqu’où cette folie pourra-t-elle aller ? Les gens se rendront-ils compte de la vraie nature de Christa ?

C’était ça, l’université : croire que l’on allait s’ouvrir sur l’univers et ne rencontrer personne.

J’ai adoré ce livre. Mais c’est la première fois que je suis mal à l’aise en lisant une oeuvre d’Amélie Nothomb. En effet, Christa use et abuse de son pouvoir de séduction et j’avais parfois envie d’hurler face à la crédulité des parents. D’autres fois, j’avais envie de pleurer tant je souffrais pour Blanche. Je voulais la sortir de cette situation malsaine et je me sentais tellement impuissante! J’étais désolé de rien pouvoir faire pour elle. Puis j’ai réalisé que continuer ma lecture et tourner chacune des pages rapprochaient Blanche de sa délivrance. C’est sûrement pour cela que je l’ai lu d’une traite. Bien que ce livre soit éprouvant psychologiquement, je l’ai vraiment apprécié puisqu’il nous montre l’évolution de Blanche, un personnage à qui j’ai souvent pu m’identifier.

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Les personnages sont sans conteste les points forts de ce livre. Nous avons clairement deux personnages antagonistes. D’un côté, nous avons Blanche, cette jeune fille discrète et solitaire qui aime se plonger dans les livres. Elle apprécie d’être seule, mais espère secrètement qu’un jour quelqu’un l’aimera comme elle aime les gens. De l’autre, nous avons Christa, cette jeune fille extravertie qui passe son temps en soirée. Elle aime manipuler les gens en se faisant passer pour une petite malheureuse. Elle adore être le centre de l’attention mais devient ingrate dès qu’il s’agit de s’intéresser aux autres. Enfin, elle devient ingrate lorsqu’elle est en tête à tête avec Blanche. Le reste du temps, elle enfile son masque de petite fille parfaite. En tant que lectrice impuissante, qui ne peut arrêter ses méfaits, j’avoue que Christa m’a vraiment agacée. Vous avez sûrement déjà ressentie de la haine pour un personnage de roman. Et la plupart du temps, on adore détester les personnages puisqu’ils apportent du piquant à l’histoire. Eh bien ce n’était pas le cas pour Christa. Je l’ai détesté, je la déteste toujours, et je hais cette sensation. Elle pousse Blanche à bout et c’est ce qu’elle a fait avec moi aussi! Elle est plus qu’insupportable, elle met mal à l’aise, elle est tellement vicieuse qu’essayer de la représenter dans ma tête me fait sentir vraiment inconfortable. En fait, c’est effrayant de se dire que des gens comme elle existent probablement dans la vraie vie. C’est pour ça que je me sens si mal en pensant à elle : son génie me fait peur. Ma grande sœur, qui me prête bien gentiment tous les livres d’Amélie Nothomb qu’elle possède m’avait dit à quel point elle avait été déçue en lisant Antéchrista car pour elle, c’était bien trop violent. C’est vrai, c’est violent. Psychologiquement, c’est à la limite du supportable. Je n’exagère pas du tout. Je pense que cela pourrait freiner quelques lecteurs potentiels. La violence psychologique est souvent bien pire que la violence physique et tout le monde ne peut pas y être confronté.

Je le savais, moi que cette scène avait été horrible et non comique. Je savais que Christa n’était pas une enfant, que c’était sa stratégie pour attendrir ma mère.

Quant à la plume de l’auteure, il n’y a plus grand chose à dire, je crois que j’en ai déjà fait mille fois le tour. Je suis fan. J’adhère totalement. Je m’évade toujours en lisant du Amélie Nothomb. Je ne suis jamais déçue. C’est juste parfait. Honnêtement c’est dur d’exprimer cette émotion avec des mots! Si j’avais son talent, je le ferais aisément, mais là, je bloque!

Ma mère vint embrasser Christa qui plissait le nez de plaisir. Mon père rayonnait.
J’étais orpheline.

En ce qui concerne la fin, j’ai été surprise. Au début j’étais un peu frustrée car on n’a pas la clé de l’énigme, le mystère n’est pas totalement résolu. Puis, je me suis dit que, finalement, ce n’était pas plus mal de me faire ma propre idée sur la question. Après tout, je ne peux pas être déçue de la fin si c’est moi que l’imagine. C’était donc, en définitive, une bonne surprise! Surtout, j’ai beaucoup aimé la Blanche des dernières pages. Elle a tellement évolué que j’étais fière d’elle, telle une maman poule!

Il suffisait que je sente sa présence, pas même à côté de moi – il suffisait que je la sente dans un rayon de cent mètres, qu’elle soit visible ou non, peu importait : savoir qu’elle était là me coulait du béton sur le corps jusqu’à m’asphyxier.

En résumé, je ne m’attendais pas à une lecture si éprouvante. Le côté psychologique de la relation dominant/dominé est très développée dans cette histoire d’amitié si particulière. Cela peut mettre à l’aise, mais au final, la plume d’Amélie Nothomb est toujours aussi agréable à lire et je crois bien que je ne m’en lasserais jamais. Cette lecture n’est pas adaptée à tout le monde car la violence des mots employés par Christa peut choquer. Mais au moins, le lecteur sait tout de suite ce qui l’attend et s’il sent qu’il doit arrêter sa lecture, ce sera dans les premières pages et non pas au milieu du livre. Enfin, bref, à vous de découvrir si vous êtes fait ou non pour ce genre de livre!

Note : 20/20
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Je me découvrais plus importante que je ne l’avais cru. Moi qui me prenais pour la quantité négligeable de la faculté des sciences politiques, j’étais devenue le centre des regards.

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois