Réparer les vivants de Maylis de Kerangal

Par Alethi0 @Alethi0

" Réparer les vivants est le roman d'une transplantation cardiaque. Telle une chanson de gestes, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d'accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le cœur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l'amour. "

Ce livre est la sélection du mois de février de La Critiquante pour le challenge Lectures Communes 2017. J'avais déjà repéré ce livre lors de sa sortie mais je n'avais pas pris le temps de le lier à l'époque. Voilà chose faite et je n'en suis pas déçue loin de là.

Réparer les vivants parle de transplantation, de dons d'organe mais aussi de la perte d'un enfant. Simon Lingres est un jeune homme fan de surf. Un matin, il part tôt pour aller surfer avec deux amis. La session est géniale mais le retour en van vire à la catastrophe. C'est l'accident. Les deux garçons s'en sortent avec de la casse mais ce n'est pas le cas de Simon. Il est envoyé au service de réanimation car dans un coma profond. Il est en mort cérébral. C'est le début du contre-la-montre pour le service médical, Simon est éligible au don d'organes.

Durant 24 heures, le lecteur suit successivement plusieurs protagonistes, Simon pour commencer puis Pierre Révol, le médecin en charge au service de réanimation, Cordélia Owl, l'infirmière du service ou encore Thomas Réminge, l'infirmier en charge du don d'organe mais aussi la famille de Simon, Marianne et Sean, ses parents. Ces 24h servent à comprendre comment fonctionne le don d'organes à la mort d'un patient, les procédures, le déroulement, le contact avec la famille. Elles montrent aussi l'horreur que vive les parents de Simon : comment faire face à la mort de son enfant alors que les machines simulent sa vie ? et surtout comment arriver à gérer la question du don d'organes. Demander à quelqu'un de réfléchir à cette question alors qu'il vient de perdre son enfant est très violent mais nécessaire.

Ce roman aborde des thématiques complexes et peu évidentes à aborder mais Maylis de Kerangal. Son écriture est fluide et belle. Le mélange de tension due à la situation et de passages plus légers sur la vie des protagonistes est subtile et apporte une profondeur au roman. J'ai lu ce roman très vite malgré la dureté du sujet, une certaine mélancolie m'a habitée pendant cette lecture mais pas de désespoir. Le seul petit bémol que je peux trouver à ce roman est que j'ai parfois eu l'impression que l'auteur voulait écrire pour le style, la forme.

Pour conclure

Réparer les vivants est un livre émouvant et beau. Je me suis aisément laissée emporter dans cette lecture que je vous recommande chaudement.

Et vous qu'en avez-vous pensé ?
J'ai lu ce livre dans le cadre du challenge Lectures Communes 2017 (2/12).

KERANGAL, Maylis (de). Réparer les vivants. Paris : Gallimard, 2014. 299 p. (Folio).

Enregistrer