Ecumes

Chronique « Ecumes »

Scénario de Ingrid Chabbert, dessin de Carole Maurel,

Public conseillé : adultes,

Style : Intime,
Paru aux éditions Steinkis, le 15 février 2017, 17 euros,
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L’Histoire

Elles s’aiment d’un amour inconditionnelle. Elles rêvent depuis plusieurs années d’avoir un enfant. La démarche est difficile et cela ne marche pas du premier coup….Une fois de plus, elles attendent le résultat de cette grossesse… La nouvelle tombe, c’est tout bon !
Les jours, semaines, mois passent et l’inquiétude se met en place. Douleur, perte de sang et grosse fatigue pour la future maman…puis hospitalisation….
Ce qui devait être la consécration de leur union devient l’anéantissement de leurs vies… et le début d’une reconstruction !

Ce que j’en pense

Maman moi-même, j’ai forcément été touchée par cette histoire. Inspirée par sa propre expérience, Ingrid Chabbert nous livre son premier roman graphique. Elle y raconte l’expérience de deux femmes, qui, dans le monde d’aujourd’hui, avec les moyens qui leurs sont donnés, essayent d’avoir un enfant.
Mis à part le désir de deux femmes d’avoir un enfant, je trouve que ce récit raconte surtout que la vie que l’on souhaite nous mène parfois à ce que l’on craint le plus… la mort !
Ce récit est raconté avec beaucoup de pudeur et de justesse. Si l’histoire retrace l’expérience de deux femmes face aux traitements que ces couples subissent, tous les couples qui ont vécu ces moment s’y retrouveront.

De plus, j’ai adoré le choix de l’illustratrice. Carole Maurel, je la suis depuis un certain temps. A chaque fois, je suis captivée par son dessin. Tout en finesse et en force, elle aborde avec beaucoup de réalité chacun de ses albums, et aborde systématiquement le thème de l’homosexualité.
Dans «Ecumes», ce que j’ai particulièrement aimé, c’est la manière dont elle décrit (avec son dessin) le désespoir et la reconstruction de ces deux femmes.
Au début, il y a de la couleur, elle est douce et chaude. Après la mort, tout devient gris. Puis tout doucement les couleurs réapparaissent par petites touches. Plus elles se reconstruisent, plus la lumière ressort de son dessin, pour redevenir lumineux et plein d’éclat à la fin du récit. Cela m’a fait vivre leur joie, leur inquiétude et leur désespoir, avec une approche différente de ma lecture.
Elles ont su me raconter, à leur façon, un vécu tragique, en y mettant toute une palette d’émotions, écrite et dessinée. Un partage merveilleusement exécuté !

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