Jo Ann Von Haff / Les yeux de Leon

Quelques infos sur le livre :


Jo Ann Von Haff / Les yeux de LeonLes yeux de Leon

  • Auteur : Jo Ann Von Haff
  • Serie : 
  • Genres : Romance
  • Editeur : BMR
  • Collection : 
  • Publication: 14/02/ 2017
  • Edition: Numérique
  • Pages : 272
  • Prix : 9,99€
  • Rating:   Jo Ann Von Haff / Les yeux de Leon

Résumé :

Rien ne va pour Anaëlle : coincée dans sa vie morne de caissière, complexée par son physique, elle ne rêve plus. Seul rayon de soleil dans son quotidien : le sourire d’un client de la supérette, Léon, kinésithérapeute aveugle qui semble déborder de bienveillance et de joie de vivre. Et quand elle est au plus bas, que les voyants ne la remarquent pas, Léon est le seul à lui tendre la main.

Avis de Anne_B :

Je remercie NetGaley et BMR pour m’avoir permis de lire ce roman en Service Presse.

Dans « Les yeux de Léon », Anaëlle traîne son mal-être depuis que sa mère est morte. Sa vie se limite à l’expression « boulot-métro-dodo », elle n’a aucune vie sociale et utilise la mal-bouffe pour compenser sa tristesse et cela se traduit par des kilos en trop.
Elle est caissière mais déteste ça. Elle est désabusée, morose et vit dans un minuscule studio sinistre.
Léon est aveugle, il est aussi Monsieur Joyeux, c’est le surnom qu’Anaëlle lui a donné tellement il respire la joie de vivre. A chaque fois qu’il passe à la supérette où elle travaille, il ne manque jamais de lui parler, de lui démontrer qu’elle n’est pas invisible derrière sa caisse enregistreuse.
Il travaille comme kinésithérapeute dans un cabinet proche de la supérette. Il a une relation qu’on pourrait qualifier de sex-friends avec Océane, son amie d’enfance.
La vie d’Anaëlle se déroule jour après jour dans une morne routine jusqu’au moment où sa direction lui annonce son licenciement. Elle croit toucher le fond mais Léon va lui montrer qu’elle peut compter sur lui.

« Les yeux de Léon » est une lecture qui m’a laissée un sentiment assez mitigé.
Découvrir le quotidien de Léon était intéressant. Mais le voir aussi réjoui de tout était assez étonnant, comme s’il cachait ses problèmes sous des abords joyeux. J’aurais aimé le découvrir un peu plus en profondeur car après ce qu’il lui est arrivé enfant, j’ai eu du mal à croire qu’il puisse avoir tout accepter sans état d’âme. Par contre, j’ai complètement adhéré au comportement empreint de culpabilité de sa famille, c’était très crédible.

Quant à Anaëlle, j’ai eu du mal à l’apprécier – trop chouineuse à mon goût – surtout au début. Je ne l’ai pas trouvé attachante. Mais ensuite, la voir reprendre confiance en elle était plutôt sympathique.
Par contre, j’ai trouvé assez ambiguë d’avoir choisi un aveugle pour l’aider à accepter d’être enfin à l’aise dans son corps de ronde.
Pendant toute la lecture, j’ai eu cette arrière pensée – comme si quelqu’un mal dans sa peau ne pouvait trouver l’épanouissement que grâce à un autre qui ne peut pas le voir.
J’ai vraiment eu du mal à occulter cette impression. Je me doute que ce n’était pas du tout ce que voulait exprimer l’auteur, n’empêche que ça m’a beaucoup gâchée l’ambiance du livre.

D’un autre côté, j’ai trouvé les moments où Léon apprend à Anaëlle à découvrir les choses par le toucher très émouvants. Finalement, je crois avoir mieux adhérer à l’approche de ce que peut représenter la cécité plutôt qu’à celle du mal-être de la fille trop grosse. Il aurait peut-être fallu n’aborder qu’un seul sujet dans le livre ? Ou bien faire une histoire plus longue ? Je ne sais pas… C’est pour cela que je suis aussi mitigée, en fait…

Enfin, j’ai trouvé la conclusion trop rapide, il m’a manquée des informations sur Océane par exemple – savoir comment elle réagissait. J’avoue que j’ai eu du mal à la cerner pendant toute l’histoire et j’ai été un peu frustrée de ne pas en savoir plus à la fin.

Voilà mon ressenti par rapport à cette histoire complexe entre deux personnes très différentes. Il n’engage que moi et souvent les goûts et les couleurs diffèrent selon les personnes. Je vous invite donc à vous faire votre propre opinion et à lire cette histoire de Jo Ann Von Haff.

Extrait :

– Bonsoir Anaëlle. Comment allez-vous ?

Ses yeux noirs semblaient la fixer, c’était facile d’oublier qu’il était aveugle.

– Un peu fatiguée, et vous ?

– Mon amie est très contrariée, dit-il en reposant ses doigts sur les étiquettes. Elle vient d’annuler un voyage à Venise qu’elle a planifié depuis des mois. Je pensais lui préparer un bon petit plat, mais je doute qu’elle ait envie de passer à table.

Anaëlle n’était jamais allée plus au-delà des Cévennes. Pouvait-elle se sentir contrariée de n’envisager aucun voyage durant toute son existence ? S’il fallait qu’on la console pour des envies étouffées dans l’oeuf, elle aurait besoin de Léon tous les jours. Mais vraiment tous les jours.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois