Chronique « Dickens & Dickens , Tome 1 »
Scénario de Rodolphe, dessin et couleurs de Griffo,
Public conseillé : Adultes / Adolescents (à partir de 14 ans),
Style : Thriller fantastique, historique,
Paru aux éditions « Vents d’ouest », le 1er février 2017, 54 pages couleurs, 14.50 euros,
Share
L’Histoire
Londres 1852. L’illustre Charles Dickens a un problème. Lors de ses balades nocturnes et solitaires, il est suivi par un étrange personnage, qui disparaît dès qu’il tente de l’apercevoir.. Inquiet de cette présence inquiétante, il engage deux gros bras chargés de s’occuper du coquin, mais ce dernier se débarrasse promptement et sauvagement des deux hommes !
Parallèlement, Dickens commence à prendre conscience de la terrible pauvreté, et l’analphabétisme qui rongent l’Angleterre victorienne…
Un soir, Charles tend un piège à son suiveur. Enfin, il découvre son visage… L’homme est son portrait craché !
Ce que j’en pense
Voilà une réjouissante mini-série fantastique proposée par Rodolphe (au scénario) et Griffo (au dessin). Les deux auteurs, qui n’avaient encore jamais travaillé ensemble malgré une longue liste d’albums pour chacun d’eux, se retrouvent sur des thèmes et un genre qui les amusent beaucoup.
Comme le laisse supposer gentiment le titre “Dickens et Dickens”, Rodolphe joue avec la notion d’identité et le thème du Doopleganger, le double.
D’inspiration très littéraire, Rodolphe joue avec l’histoire et jette Charles Dickens, romancier au sommet de sa gloire, dans un récit alternatif. Poursuivi inlassablement par un inconnu, Dickens découvre que ce dernier n’est autre que son double, une sorte de “jumeau maléfique”, version pauvre et alternatif… Cet accident replonge alors Charles Dickens dans sa jeunesse refoulée…
Jouant sur ce postulat fantastique à l’ancienne, Rodolphe et Griffo nous embarquent dans une fable ironique et savoureuse. Qui est donc ce double et que veut-il ?
Au delà de la fable sombre et un peu inquiétante, Rodolphe nous rappelle une réalité historique. L’Angleterre victorienne, dans laquelle le romancier Dickens plongeait ses héros de papiers, n’est en rien romantique. Peut-être que cette étrange rencontre sera le catalyseur qui en fera prendre conscience au romancier ?
Au dessin, j’ai retrouvé le “Griffo” que j’aime ! Celui de “Giacomo C”, “Petit miracle” et “Monsieur noir”. Son style semi-réaliste, très expressif, fait merveille ici. L’époque victorienne, qu’il avait travaillé sur sa série précédente – “Golden Dogs” avec Stephen Desberg – est superbement mise-en-scène. Le dessin détaillé et immersif nous offre une balade avec ses héros dans ce Londres romanesque.
Côté lisibilité, rien à dire. Griffo est un grand pro, qui nous prend par la main pour raconter l’histoire. Alors, qu’attendez-vous ? Ca ne vous tente, une petite fable fantastique sombre et ironique à la fois ?

