Au pays de l’Ailleurs

Au pays de l’AilleursAuteur: Tahereh Mafi

Edition: Michel Lafon

Genre: Fantasy, aventure, jeunesse

Parution: 2016

Pages: 397

Description: Avec sa peau pâle et ses cheveux de neige, Alice détonne à Ferenwood. Car Ferenwood est un monde éclatant de couleurs, révélatrices d’un don magique. La blanche Alice n’a donc apparemment aucun don, aucun intérêt. Aussi lorsque son père, la seule personne qui lui témoigne de la bienveillance, disparaît soudainement, la jeune fille n’a-t-elle plus qu’un seul but : le retrouver. Pour cela, elle va devoir explorer la mythique et dangereuse contrée un peu plus loin que l’horizon… Elle part avec Oliver, un compagnon de route dont le talent magique consiste à pouvoir tromper son monde. Ce don leur sera-t-il utile Là-bas, un univers sans pitié peuplé de créatures effroyables où rien n’est ce que l’on croit, où les pièges pullulent ? Alice reverra-t-elle son père et pourra-t-elle enfin mettre des couleurs sur sa vie ?

Je présente aujourd’hui un livre sur lequel j’ai craqué en grande partie à cause de la couverture mais également à cause de la quatrième de couverture. En effet, la magie liée à la couleur m’a énormément intriguée. Malheureusement, c’est une grande déception…

Je vais littéralement commencer par le début: je me suis ennuyée pendant un peu plus des cents premières pages. Le début a été extrêmement lent et long. Constellé de répétitions exaspérantes sur le rapport entre Alice et ses parents. J’ai eu l’impression que l’auteur nous prenait parfois pour des imbéciles. Qu’il pensait qu’au bout de quelques pages nous allions oublier qu’Alice:

  1. Est très proche de son père et donc extrêmement attristée par son départ mystérieux
  2. Pas du tout proche de sa mère qui a priori ne l’aime pas à cause de sa blancheur de peau

ON A COMPRIS. Tout cela en annonçant je ne sais combien de fois que la Présentation allait avoir lieu. Présentation que l’on attend plus de 100 pages!! De plus, il y a beaucoup trop de description pour des choses qui m’ont paru inutiles. Cela ajoute une vraie longueur qui m’a ennuyée au plus haut point.

Bon, maintenant que j’ai pu vider mon sac sur le début, reprenons quelques pages plus loin. Nous arrivons enfin au stade de la Présentation de talents magiques et accélérons un peu, nous atterrissons avec Alice et Oliver au Pays de l’Ailleurs. C’est à ce moment là que je me suis vraiment aperçue que ce livre pourrait s’apparenter à un remake de Alice au Pays des Merveilles sauf qu’il s’agît ici d’Alice au Pays de l’Ailleurs. Et malheureusement je ne suis pas du tout fan que ce soit de cet univers ou de celui de Lewis Caroll… Pour les deux histoires je ne me suis pas sentie sur la même longueur d’onde que les auteurs. Il y a trop de choses que j’ai du mal à me représenter. Ce n’est pas qu’il y a « trop d’imagination » mais disons que ce ne sont pas des univers auxquels j’arrive à être sensible. Je crois que les images n’arrivent pas à se former correctement dans mon esprit.

Et cela n’est pas arrangé par l’écriture. La plume de l’auteur n’est… pas vraiment à mon goût. Il y a -comme j’ai déjà pu le dire- trop de descriptions donc trop de longueur. De plus, les personnages sont beaucoup trop souvent dénommés par leur prénom. Alice par ci, Alice par là, Alice fait ci, Alice fait ça… c’est trop! Je ne sais pas si c’est un parti pris de l’auteur mais jamais ce « Alice » n’est remplacé par autre chose.

Et pendant qu’on parle de l’écriture, je vais m’attarder un peu sur la narration qui m’a paru étrange elle aussi. Tout était étrange finalement, du fond à la forme! L’histoire était racontée à la troisième personne mais par un narrateur qui utilisait la première personne. Concrètement cela donne l’histoire d’Alice et Oliver intercalée par de véritables commentaires du narrateur- à la première personne- qui nous considère comme lecteur en soi et donne son avis sur les émotions, les choix etc. d’Alice. Cela aurait pu être intéressant mais ce que je regrette c’est qu’à la fin on ne sait même pas qui est ce narrateur. J’ai ma propre hypothèse: peut-être un des frères d’Alice car ce narrateur disait « Père » et non « le Père d’Alice » alors serait-il également un des enfants du père? On ne le saura sans doute jamais.

Cela étant dit, l’auteur ne manque pas d’imagination et à créé un univers très complexe -peut-être un peu trop- même si je n’y ai pas été sensible. J’ai senti une évolution dans ma lecture plutôt positive. A partir du Pays de l’Ailleurs je me suis un peu moins ennuyée, il y avait plus d’action. Mais ce qui est agaçant c’est que les révélations sont toujours données trop tardivement, c’est dommage. De plus, j’ai pu apprécier l’évolution de la relation entre Oliver et Alice. C’est une jolie histoire d’amitié qui traite également à sa façon le sujet de la différence et de l’acceptation de soi malgré cette différence. Mais j’aurais aimé qu’Alice soit un ou deux ans plus vieille.

En conclusion, un univers qui aurait pu être très intéressant mais auquel je n’ai pas vraiment réussi à accrocher. Je le conseille plutôt aux fans d’Alice au Pays des Merveilles qui réussiront peut-être à retrouver les mêmes sensations avec cette lecture.

Note 3.5/10


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois