Voici mon quatrième "Tribute Two*" qui rend hommage cette fois aux Editions sKa et ceci sur deux semaines (du jeudi 02 au jeudi 16 février 2017).
*Tribute Two : pour "tribute to" = rendre hommage à et "Two" pour la durée de deux semaines.
"Pour vos tablettes, vos liseuses, vos smartphones, pour votre plaisir de lecteur de textes courts, érotiques, policiers, inclassables... Une marque de fabrique : un ton, une qualité, un esprit... sKa !"
Avant de vous parler des lectures prévues, un petit rappel de quelques unes déjà chroniquées :
Ma chronique sur Fin de parcours de Paul Colize
FRANKIE-GROS-BRAS porte bien son nom. Le 357 Magnum qu'il braque sur moi est minuscule et semble se recroqueviller dans sa main. Il me dépasse de deux têtes et d'une bonne centaine de kilos. Enfoncés dans la graisse, ses petits yeux cruels me dévisagent jusqu'au fond de la prostate. J'anticipe sa question. - Heu, salut, Frankie, je vais tout t'expliquer.
Ma chronique sur Vol pour Kidney de Franck Thilliez
Déballant une paire de Jimmy Choo, alors que lui s'était contenté de déballer les médicaments dont il ne se passait plus depuis trois années, entre deux dialyses, elle constata le trouble de son mari.
- Qu'est-ce qui ne va pas ?
- Je l'ai rencontré... souffla Paul. Il a vingt-neuf ans et une femme qui s'appelle Haniya. C'est un malheureux. Il ne sait ni lire ni écrire, et à peine ce qu'il faut pour survivre. Il ne savait même pas ce qu'était un rein.
Ma chronique sur Le Roi Richard de Jeanne Desaubry
Papa, je voulais te dire...
- Quoi ? Vas-y, allez ! T'as pas peur de ton Papa quand même !
- C'est les autres à l'école. Elles aiment pas leur papa comme moi.
- Et tu l'aimes grand comment ton Papa, hein, ma puce ?
- Je l'aime fort ! fort !
La petite Léna se love contre son père. Il la serre tendrement, pose un baiser dans ses cheveux. Malgré la journée d'école, il y reste des traces d'odeur du shampooing bébé à la fraise qu'elle affectionne toujours.
Ma chronique sur Jours de Neige d'Etel
...elle laisse la porte grand ouverte pour profiter de la clarté de la lune. Le panier de bûches est prêt, ainsi qu'elle l'a demandé à Raymond. La hache ne dépasse pas, comme elle le lui a recommandé. Elle se penche pour en éprouver le tranchant, qu'elle devine à peine entre les rondins de charme. Sa main rencontre la lame et elle pousse un petit cri. Son pouce est légèrement entaillé et elle le porte à sa bouche pour aspirer la goutte de sang qui y perle. Elle est satisfaite, la besogne se fera facilement.
Ma chronique sur de G. K. Torrence
Elle s'extirpe du coupé sport avec grâce. La jeune trentenaire a sorti le grand jeu pour cette soirée si particulière. Sa longue robe noire fendue sur les jambes et ouverte dans le dos met en valeur sa silhouette. Le décolleté laisse deviner qu'elle ne porte pas de soutien-gorge, ses petits seins en forme de poire en totale liberté. La froide morsure de la nuit fait durcir ses tétons, à moins que cela ne soit l'excitation. Elle glisse nerveusement une main sous le vêtement pour réajuster son bas auto-fixe.
Un homme, obèse réplique imparfaite du majordome Nestor dans Tintin, vient à sa rencontre.
Ma chronique sur L'anniversaire de G.K. Torrence
À l'aube de mes trente-deux ans, je m'apprête à faire quelque chose que je n'ai encore jamais osé réaliser.
Ma fille est chez mes parents, mon mari travaillera très tard aujourd'hui. La soirée est à moi. J'ai enfilé une robe noire moulante qui s'arrête juste au-dessus des genoux. Quand je m'assois, elle laisse deviner la couture en dentelle de mes bas. Les talons que je porte sont d'une hauteur indécente, noirs également et ils étirent ma silhouette d'une bonne dizaine de centimètres.
J'ai pris le temps de me maquiller, cela fait belle lurette que je ne l'ai pas fait. Un trait d'eye-liner et de mascara pour sublimer mes yeux et un rouge carmin pour rehausser mes lèvres, que les hommes disent pulpeuses.
En me regardant dans la glace juste avant de quitter la maison, je me fais la réflexion que j'ai tout de la parfaite allumeuse. Ça tombe bien, c'est exactement ce que je veux.
Pour ce challenge, voici les résumés des nouvelles que je vais vous présenter :
Un de trop de Paul Colize
JOSETTE A DONC 1,2501 chance sur 2 d'avoir une crise cardiaque avant d'arriver à la maison. Si j'ajoute les pavés glissants, je dois pouvoir monter mes estimations de 0,4 point. Soit 1,6501 chance sur 2 de se casser la pipe. Si tel est le cas, ce soir, j'invite Maurice et Dédé pour voir le foot. On pourra se vautrer dans le canapé et mettre les pieds sur la table...
Noire mémoire de Paul Colize
C'ÉTAIT L'ANNÉE OU GAINSBOURG enfilait Birkin à longueur de journée dans toutes les radios de la ville.
Je peux vous le dire, quand on a 17 ans et que la sève monte, les soupirs d'une nana qui en prend plein le fion, ça fait flipper.
C'était aussi l'année de Woodstock, l'année où les mecs comme moi devaient choisir entre se laisser pousser les tifs jusqu'aux pectoraux ou rester des mecs. Dessiner des mouettes sur leurs jeans ou continuer à bander.
L'heure du bouillon de Jeanne Desaubry
MONIQUE AVAIT SU RÉGLER LE PROBLÈME de la longévité excessive de Roger. Rien de terrible. Elle avait dilué dans un peu de sérum physiologique le petit sachet trouvé dans la chambre de son José. Il avait suffit de l'injecter ensuite dans la perfusion posée par l'infirmière de l'hospitalisation à domicile. Elle avait souri à Roger, lui avait allumé la télé, puis était allée prendre un bain, se demandant ce qu'elle trouverait au retour. Est-ce que la poudre blanche était toujours dangereuse après toutes ces années ?
Palais royal de Jeanne Desaubry
PARMI LES JOYAUX, elle avait isolé les trois diamants jaunes, taillés en poire, parfaitement identiques, formant un ensemble parfait.
- Les Trois Frères. Absolument merveilleux ! Ils valent vraiment six millions de dollars ?
- Ma chérie, six millions, ce n'est que l'estimation de l'assurance. Ces diamants n'ont pas de prix. Il y a très longtemps qu'ils ne se sont pas trouvés sur le marché. Tu vois, ils sont presque parfaits. L'un des trois a juste une petite paille, discernable seulement par un spécialiste. Il ajusta sa loupe d'orfèvre...
Frangin de Max Obione
" Le nouveau est revenu, en se dirigeant vers la chambre de maman, il s'est penché sur la caisse de Jean-Mi, il a ri en disant : " Putain, c'est le portrait craché de Barbapapa, ce légume ! " Je sens la colère monter dans Jean-Mi. Pour le calmer, je dépose sur son front deux gouttes d'eau bénite qui vient de Lourdes. "
La Vengeance de Wandu de Stanislas Petrosky
- Saviez-vous que les arbres parlent ? Ils le font pourtant ! Ils se parlent entre eux et vous parleront si vous écoutez. L'ennui avec les Blancs, c'est qu'ils n'écoutent pas ! Ils n'ont jamais écouté les Indiens, aussi je suppose qu'ils n'écouteront pas non plus les autres voix de la nature.
- Pourquoi est-ce que tu me dis cela ?
- C'est une phrase que nous autres Indiens aimons beaucoup, cela veut dire qu'il faut écouter la nature, la regarder, apprendre d'elle, la respecter.
- Je ne suis pas venu ici pour une leçon de sagesse l'indien, mais parce qu'il se dit que tu as des vertus de sorcier, de guérisseur, et moi, je ne vais pas bien.
