Chronique « Stern, tome 2 »

Scénario de Frédéric Maffre, dessin de Julien Maffre,

Public conseillé : Adultes/Ado (à partir de 12 ans)

Style : Western / enquête,
Paru aux éditions Dargaud, le 20 janvier 2017, 80 pages, 14.99 euros,
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L’Histoire

Kansas, 1880. Dans sa petite ville, Elijah Stern est dégoûté. Grand amateur de livres, sa commande spéciale n’est pas arrivé. Pour remédier à son envie dévorante, L’épicier lui suggère d’aller chercher ses denrées à la grande ville, Kansas City, à une journée de marche d’ici.
Après une discussion avec “Lenny le ganté” et une nuit de réflexion, sa décision est prise. Le voilà parti pour 36 Heures max !
Stern traverse la magnifique et verdoyante campagne environnante et arrive à destination sur sa vieille carne. La bourgade est encombrée d’une foire aux bestiaux…
A peine arrivé, Elijah tombe sur Fergis, une vieille connaissance… Ne pouvant pas acheter le jour même ses chers livres (le libraire vient de fermer boutique devant son nez), il ne lui reste qu’à trouver un toit pour la nuit. Avec ses habits de groom, Fergis lui assure être en mesure de lui trouver ça ! Stern le suit docilement… et tombe dans un traquenard…

Ce qu’on en pense

par Nathalie Je vais le dire tout de go, j’avais adoré la première aventure d’Elijah Stern, le croque-mort secret et solitaire (mais surtout lettré !), qui ne jure que par la littérature.

Mais voilà, là, je vais vous parler de sa deuxième aventure. Cette dernière est deux fois plus géniale ! Vivement que sorte le troisième volume, il sera trois fois mieux encore… Les deux frères, je vous attends au tournant !.

Dès le début de ma lecture, j’ai senti que j’allais m’éclater. Si le début commence doucement, très vite, dès que Stern quitte sa petite ville perdue, on comprend que ça ne va pas être simple pour lui. Son retour à Kansas city (où il n’a pas vraiment de bons souvenirs) va être à la hauteur de ses appréhensions. A peine arrivé, les ennuis commencent ! Entre les retrouvailles de vieux “amis” (qui ne lui veulent pas forcément que de bonnes choses…), sa femme qu’il aurait préféré oublier… et pas de bol, cette foutue librairie qui est toujours fermée !

Plus je tourne les pages et plus ça s’accélère. J’ai l’impression que rien ne lui sera épargné. Ça cogne, ça tape, ça encaisse, ça saigne ! Mais tout ce bastringue et cette déroute me fait rigoler, marrer, exploser de bonheur ! Et tout cela pourquoi ? Juste parce que Elijah n’avait plus de livres sous le coude…

Il y a quatorze pages de plus dans ce volume, quatorze pages de pur exaltation… Car il n’y pas que ce superbe scénario. Il y a aussi le fabuleux et talentueux trait de Julien Maffre. En parcourant la bande dessinée, je me trouve face à des pages où il n’y a rien d’autre que de l’illustration. Ces pleines pages sans texte me donne le vertige par leur beauté. Je passe des heures à ne regarder que les détails de chacune des cases. Epoustouflant !

Le tandem que forme Frédéric et Julien Maffre est juste explosif ! L’un a le don de l’écriture et l’autre de l’illustration. Ne vous arrêtez pas en si bon chemin. Croque-Mort c’est franchement un chouette métier !

par Jacques C’est bon ça ! Les frères Maffre reviennent avec un second tome de leur western décalé ! Elijah Stern, leur anti-héros, croque-mort lettré au tempérament lent et contemplatif, avait trouvé le succès des critiques et du public (20.000 exemplaires vendus) l’année dernière.

Comme le titre le sous-entend (”La cité des sauvages”), leur version très personnelle du Western se poursuit non pas dans un bled poussiéreux, mais à Kansas City, la “grande ville”. Ce changement de décors (c’est un vrai western urbain !) permet à Stern un lot de rencontres inattendues, qui appartiennent à son passé. Entre sa femme (il est séparé, mais pas encore divorcé !), un papy peintre, une vieille folle dangereuse, une lesbienne format maxi, un boucher-méchant-garçon…), c’est un festival de portraits décalés et vraiment drôles !

Pour autant, n’espérez pas que Stern vous embarque dans une aventure violente et sanglante, pleine de coups de feu et d’indiens. Tout au contraire, Julien et Frédéric se sont jurés de construire une histoire cynique et ironique et très « quelconque » à la fois. Après s’être fait voler toutes ses possessions, Elijah n’a d’autre but que d’enquêter pour retrouver ses détrousseurs, trois mauvais gars plus ou moins dangereux. Cette quête toute simple sert de catalyseur pour un tas de rencontres et de rebondissements “explosifs”…

Au dessin, Julien met magnifiquement en scène le récit. Les décors urbains sont parfaitement restitués. Entre moments contemplatifs (les balades d’Elijah), discussions et scènes d’action, son dessin est toujours expressif et ultra-lisible. Les gueules (et les corps) de ses personnages ne sont pas en reste et expriment les émotions avec force. Et dire que le monsieur fait tout ça en numérique, c’est bluffant ! Enfin, précisons que que les couleurs (qu’il assure lui même) sont réalisées de façon traditionnelles (à l’aquarelle). Ce qui réchauffe l’ensemble et permet de composer (par exemple) des ambiances à la chandelles chaudes et prégnantes. Pour résumer, c’est pour quand le tome 3 ?