Maggy Garrisson T1 : Fais un sourire, Maggy - Lewis Trondheim et Stéphane Oiry

Par Litterature_blog
Puisque le festival d’Angoulême bat son plein, on va parler BD aujourd’hui avec une héroïne venue tout droit de la perfide Albion, sorte de Bridget Jones détective bien moins cucul que l’originale.
Elle est touchante, Maggy. Pas la plus jolie fille de Londres. Ni la plus riche. Deux ans qu’elle ne bossait plus. Jusqu’à ce que sa voisine lui dégotte un job de secrétaire auprès de son neveu. Le gars est détective privé. Du genre qui picole beaucoup et enchaîne les affaires minables. Du genre à se faire tabasser le jour où sa nouvelle assistante débarque à l’agence. Trois semaines à l’hosto et une Maggy au chômage technique. Heureusement, la jeune femme a de la ressource et est débrouillarde. Quitte à flirter avec la malhonnêteté pour gagner quelques livres et payer les factures. Mais quand son nouveau boss l’appelle de son lit d’hôpital et lui demande de planquer son portefeuille dans un endroit sûr, elle se dit que quelque chose cloche. Sans savoir à quel point elle met va mettre les mains dans une sale affaire…
Joli portrait d’une trentenaire célibataire et sans le sou à la morale loin d’être exemplaire. Si elle sort des clous, Maggy le fait avant tout par nécessité, pas par plaisir. La faune qui gravite autour d’elle n’a d’ailleurs pas davantage d’état d’âme, chacun cherchant à tirer profit de la situation pour son propre compte. Pas de héros au cœur pur dans cette histoire maline et rondement menée où le scénario retors de Lewis Trondheim est parfaitement mis en image par le trait et le découpage un brin austère d’un Stéphane Oiry visiblement très à l’aise pour retranscrire l’atmosphère humide du Londres des ruelles sombres et des pubs crasseux.
Le troisième tome vient de sortir et clôt un premier cycle sans la moindre fausse note. Une série à découvrir d’urgence.
Maggy Garrisson T1 : Fais un sourire, Maggy de Lewis Trondheim et Stéphane Oiry. Dupuis, 2014. 48 pages. 14,50 euros.