Sous ses airs de gros dur gratuitement violent, Blaise cache un mal-être et de profondes fêlures. Sa brutalité traduit une colère sourde et une fragilité à fleur de peau. Enfermé dans sa rage, Blaise cherche à se convaincre que tout va bien, que son physique de costaud le rend indestructible et que les poings résoudront tous les problèmes. Mais on sent que son assurance n’est que de façade, que derrière le sentiment d’invincibilité et le corps musclé se terre un ado sensible et angoissé.
Un texte court, tendu, nerveux comme son protagoniste. Le narrateur, s’exprimant à la deuxième personne du singulier, semble coller aux basques de Blaise, bien décider à le pousser dans ses retranchements, à fendre l’armure et à révéler le lourd secret qui pèse sur ses épaules. Phrases sèches comme un coup de trique et micro-chapitres, un roman qui se lit d’une traite et place le lecteur dans la peau du bagarreur. Percutant et dérangeant.
Des poings dans le ventre de Benjamin Desmares. Le Rouergue, 2017. 64 pages. 8,70 euros. A partir de 13 ans.
Une pépite jeunesse que je partage une fois de plus avec Noukette.