Elle s’appelait Sarah de Tatiana de Rosnay

Elle s’appelait Sarah de Tatiana de Rosnay

Voilà enfin mon billet sur l' ultime Lectures Communes 2016 de La Critiquante. Je sais je n'ai que trop tardé alors que je l'avais fini dans les temps.

J'avais vu que ce livre avait été adapté au cinéma mais comme tout film concernant la seconde guerre mondiale je l'ai fuit. J'ai du mal avec la seconde guerre mondiale, surtout au cinéma. Ce n'est pas une période de l'histoire que j'apprécie réellement malgré son intérêt plus qu'évident.

Ce livre partait donc avec un handicap évident mais il a réussi à me conquérir. En effet, j'ai apprécié cette lecture.

L'histoire

" Paris, juillet 1942 : Sarah, une fillette de dix ans qui porte l'étoile jaune, est arrêtée avec ses parents par la police française au milieu de la nuit. Paniquée, elle met son petit frère à l'abri en lui promettant de revenir le libérer dès que possible.Paris, mai 2002 : Julia Jarmond, une journaliste américaine mariée à un Français, doit couvrir la commémoration de la rafle du Vel' d'Hiv'. Soixante ans après, son chemin va croiser celui de Sarah, et sa vie va changer à jamais. "

Julia Jarmond, journaliste américaine quarantenaire, mariée à un architecte parisien, Bertrand, doit écrire un article pour son journal sur la rafle du Vel' d'Hiv' pour la commémoration du soixantième anniversaire. Elle commence donc à étudier cette période sombre de l'histoire française à laquelle sa belle-famille semble mêlée.

En parallèle, nous suivons l'histoire de Sarah, petite fille juive immigrée de Pologne à Paris avec sa famille. Sarah et ses parents sont raflées le 16 juillet 1942 mais Sarah a eu le temps de cacher son petit frère dans le placard. Elle croit pouvoir revenir rapidement le chercher, malheureusement elle est déportée avec ses parents à Beaune-la-Rolande.

J'ai beaucoup apprécié la première partie du roman et les allers-retours entre le présent de Julia et le passé de Sarah. Les mots tombent justes, sans pathos en surplus. On sent que l'auteur a fait un réel travail sur le terrain, elle s'est renseigné, elle est allée voir les camps. Les drames que Sarah subit ne sont pas anodins mais aucun rajout de pathos n'est fait et cela rend son histoire plus réelle, vraie. J'ai été touchée par la petite fille, moins par la femme qu'elle est devenue. Je trouve que la fin de son histoire est gâchée par la crise que vit Julia.

J'ai eu plus de mal avec la seconde partie et particulièrement l' histoire entre Julia et Bertrand. Les poncifs sur les Français et les hommes sont partout et Bertrand avant d'être français est un pauvre type. Sa famille correspond à une famille " vieille France " à laquelle je ne connais rien. Certains passages sur l'avortement m'ont déplu également. Il y a une sorte de moralisation autour de ce thème que j'apprécie moyennement alors que je suis totalement d'accord pour qu'elle garde l'enfant si elle le souhaite. C'est son choix. C'est seulement dommage d'avoir mis un homme cinquantenaire adultère en opposition, c'est facile.

Pour la fin, je ne l'ai ni aimée ni détestée. Elle paraît assez évidente et ne m'a apporté aucune surprise ou sourire.

Ce livre avec ses défauts permet de plonger en pleine seconde guerre mondiale, il donne une vie à ce passé qu'il est souvent compliqué de rendre réel. Il nous interroge sur la culpabilité, celle de Sarah mais aussi celle de la famille de Bertrand. Cette culpabilité qui torture et ne nous laisse jamais en paix, celle qui peut tout détruire.

Pour conclure

Elle s'appelait Sarah est un roman agréable à lire malgré la dureté de l'histoire de Sarah. J'ai passé un bon moment même si l'histoire de Julia ne m'a que peu intéressée et m'a parfois dérangé. Je garderai en mémoire l'histoire de cette petite fille victime de la rafle du Vel' d'Hiv'.

ROSNAY (de), Tatiana. Elle s'appelait Sarah. Paris : Livre de Poche, 2010. 416 pages. 7€10.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois