Dalida

Par Bénédicte

Sortie : 11 janvier 2017

Réalisation : Lisa Azuelos

Avec Sveva Alviti et Riccardo Scamarcio

Biopic

Ma note : 17/20

Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler de mon dernier coup de cœur cinéma en date. Il s’agit du biopic, sorti ce mois-ci, consacré à une icône de la chanson française : Dalida. Je ne crois pas avoir déjà eu l’occasion d’échanger avec vous sur le sujet, mais j’aime beaucoup la variété française (notamment quelques tubes des années 60, 70). J’apprécie d’ailleurs de nombreuses chansons de Dalida (Comme disait Mistinguett, Gigi l’amoroso ou encore J’attendrai). Aussi ne connaissant presque rien de son vécu, à part sa fin tragique, j’étais impatiente de découvrir ce biopic réalisé par Lisa Azuelos. J’ai trouvé le tout d’une grande justesse, tout en pudeur (ce que j’ai grandement apprécié). Sveva Alviti (qui n’est autre que la fille de Marie Laforêt) crève l’écran, sans en faire trop. J’ai tout simplement adoré ce film.

Née en Égypte, dans une famille italienne, La petite Iolanda Gigliotti (future Dalida) a une enfance que l’on est bien loin d’imaginer. Bébé, elle devra porter un bandeau sur les yeux pendant quarante jours suite à une infection. Enfant et adolescente, elle subira de nombreuses moqueries des autres enfants à cause du port de ses lunettes (visant à atténuer un strabisme convergent). Mais surtout, les drames se succèdent déjà. L’arrestation de son père pendant la guerre, pour le conduire dans un camp de prisonniers, la traumatise durablement. La petite fille se sent alors abandonnée. Pendant toute sa vie de femme, Dalida cherchera d’ailleurs toujours l’amour (le vrai, le grand) dans les yeux des nombreux hommes qui croiseront sa route : Lucien Morisse (son premier mari qui la lancera dans une carrière durable), Jean Sobieski (un jeune peintre), Luigi Tenco ou encore Richard Chanfray / Le comte de Saint-Germain (avec qui la chanteuse vivra une idylle de neuf ans). Mis à part Jean Sobieski, tous les hommes de sa vie (ou presque) trouveront la mort (la plupart par suicide). On commence alors à comprendre les lourds traumatismes portés par Dalida. Heureusement, elle pourra compter sur le soutien de son frère, Orlando, jusqu’à la fin de sa vie. Déprimée, Dalida se donne la mort dans sa maison en 1983.

Un point que j’ai grandement aimé avec ce film : il ne tombe pas dans le mélo. Si le spectateur découvre le côté tourmenté de Dalida, il rencontre également le côté plus lumineux de la chanteuse. Son réel amour pour la scène, son attachement à sa famille, son sourire face aux caméras. J’ai très vite ressenti une grande empathie pour cette femme qui n’avait finalement que deux grands rêves : avoir un enfant, et être aimée pour ce qu’elle était.

J’ai bien évidemment été bluffée par la performance de Sveva Alviti, mais également par tout le travail apporté au niveau du maquillage. À la fin de sa carrière, Dalida a une cinquantaine d’années. Et le tout se montre extrêmement réaliste, on a l’impression de voir son personnage évoluer et grandir sous nos yeux. De même, Sveva chante en playback, mais nous pouvons surtout noter tout le soin apporté quant aux reconstitutions. Costumes. Atmosphère. Le spectateur se retrouve littéralement plongé dans les sixties, puis dans les années disco. On s’y croirait, c’est tout simplement magique !

Pour résumer, ce biopic reste pour moi une très jolie surprise. J’ai appris beaucoup de choses sur le vécu de Dalida, tout comme son personnage a réussi à m’émouvoir. Les chansons présentes dans le film sont reliées à des évènements de vie. J’ai donc aussi beaucoup aimé cet aspect : les paroles prennent alors un tout autre sens. Inutile de préciser que je n’entendrai plus les chansons de Dalida de la même manière.