Publié dans la revue « Sciences et Voyages » entre septembre 1919 et avril 1920, La prison de glace est un roman feuilleton très classique respectant scrupuleusement (voire à l’excès) toutes les règles du genre. Il met en scène un richissime banquier séquestré par un méchant fielleux et sournois qui rêve non seulement de lui voler sa fortune mais également d’épouser sa fille. Rapidement, les péripéties vont s’enchaîner et les propulser dans un ouragan, sur des côtes hostiles, dans un goulag…

Comme il se doit, chaque chapitre se termine sur une accroche, l’intrigue, factuelle, est basée sur une accumulation de retournements soudains et ne s’attarde jamais ni sur la psychologie des personnages ni sur les subtilités de leurs interactions. Ce qui fait qu’on ne saura jamais pourquoi le méchant est si méchant ou pourquoi il a une telle dent contre ce banquier. Mais peu importe.

La langue est joliment surannée (à base de  »tu es fait, rascal ! » « rends-toi, canaille ! » « Vous n’êtes que des malandrins. »), les scènes d’action sont bien menées et les accroches sont efficaces même si on a rapidement l’impression que l’auteur ne sait pas lui-même où il emmène son lecteur. Au final, on peut reprocher à l’histoire de manquer un brin de cohérence, l’absence d’étude psychologique n’aidant pas à cimenter le tout. Mais, malgré cela, le résultat fonctionne plutôt bien.

Ne cherchez pas de second niveau de lecture, il n’y a rien à analyser ou à interpréter, c’est juste de la littérature de genre, basique, à lire comme un simple bon roman d’aventures.