Montréal, Rome et Henri IV, par Alain Gagnon…

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Tallemant Des Réaux

Montréal et Rome… — Ce n’est pas aujourd’hui que l’on craint l’autre, l’immigration, le multiculturalisme et les métissages. À preuve, cet extrait d’Appien. « Depuis bien longtemps, dit Appien à cette occasion, le peuple romain n’était plus qu’un mélange de toutes les nations. Les affranchis étaient confondus avec les citoyens, l’esclave n’avait plus rien qui le distinguât de son maître. Enfin les distributions de blé qu’on faisait à Rome y attiraient les mendiants, les paresseux, les scélérats de toute l’Italie. » Cette population cosmopolite sans passé, sans tradition, n’était plus le peuple romain. Le mal était ancien, et les esprits clairvoyants auraient dû depuis longtemps le découvrir. (Gaston Boissier, Brutus d’après les lettres de Cicéron.)

Anecdote sur Henri IV — Tirée des Historiettes de Tallemant Des Réaux.
Ce roi traversait la France. Il s’arrête avec sa cour à une auberge de village. Aussitôt à table, il demande :

« — Quel est l’homme de ce village qui a le plus d’esprit ?
— Gaillard, reprennent les curieux.
— Alors, allez me chercher ce dénommé Gaillard !
L’homme arrive, s’installe. Le Roi lui demande :
— Dites-moi, mon ami. Quelle différence y a-t-il entre gaillard et paillard ?
— Sire, répond le paysan, il n’y a que la table entre deux.
— Ventre-saint-gris ! j’en tiens, dit le Roi en riant. Je ne croyais pas trouver un si grand esprit dans un si petit village. »
Pour en savoir plus sur Des Réaux : http://urlz.fr/4c4v

Dans le même ouvrage, Des Réaux souligne un trait plutôt bizarre de la Reine alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, maykan, québec Marguerite de Valois :
Elle portait un grand vertugadin (jupon), qui avait des pochettes tout autour, en chacune desquelles elle mettait une boîte où était le cœur d’un de ses amants trépassés ; car elle était soigneuse, à mesure qu’ils mouraient, d’en faire embaumer le cœur. Ce vertugadin se pendait tous les soirs à un crochet qui fermait à cadenas, derrière le dossier de son lit.

Vive la France !

L’auteur : Alain Gagnon a remporté à deux reprises le Prix fiction roman du Salon du Livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean pour Sud (Pleine Lune, 1996) et Thomas K (Pleine Lune, 1998). Quatre de ses ouvrages en prose ont ensuite paru chez Triptyque : Lélie ou la vie horizontale(2003), Jakob, fils de Jakob (2004), Le truc de l’oncle Henry (2006) et Les Dames de l’Estuaire (2013). Il a reçu à quatre alain gagnon, Chat Qui Louche, francophonie, littérature, maykan, québec reprises le Prix poésie du même salon pour Ces oiseaux de mémoire (Le Loup de Gouttière, 2003), L’espace de la musique (Triptyque, 2005), Les versets du pluriel (Triptyque, 2008) et Chants d’août (Triptyque, 2011). En octobre 2011, on lui décernera le Prix littéraire Intérêt général pour son essai, Propos pour Jacob (La Grenouille Bleue, 2010). Il a aussi publié quelques ouvrages du genre fantastique, dont Kassauan,Chronique d’Euxémie et Cornes (Éd. du CRAM), et Le bal des dieux(MBNE) ; récemment il publiait un essai, Fantômes d’étoiles, chez ce même éditeur. On compte également plusieurs parutions chez Lanctôt Éditeur (Michel Brûlé), Pierre Tisseyre et JCL. De novembre 2008 à décembre 2009, il a joué le rôle d’éditeur associé à la Grenouille bleue. Il gère aujourd’hui un blogue qui est devenu un véritable magazine littéraire : Le Chat Qui Louche 1 et 2 (https://maykan.wordpress.com).


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois