Interview Jo Rouxinol

Bonjour,

Aujourd’hui je vous propose de découvrir un peu plus l’auteur du Temps des étoiles sorti hier (5 décembre).

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Pour connaître mon avis c’est ici et pour vous le procurer (car il le vaut bien😀 ) c’est !!

Merci Jo d’avoir pris le temps de répondre à mes questions et de m’avoir aidé à choisir les images qui correspondent. Trêve de bavardages, je vous laisse la découvrir (et vous précipiter après sur son roman😉 )

Peux tu te présenter un peu?

Bonjour !
Je suis Jo, j’enseigne l’Histoire et la géographie depuis un certain nombre d’années en collège, dans la région parisienne et depuis quelques mois, j’ai décidé de publier, l’un après l’autre, deux de mes romans écrits en 2015.

Quand et comment as tu commencé à écrire ?

J’écris depuis que j’ai compris que les mots avaient le pouvoir un peu magique de raconter des histoires, de transmettre des émotions, d’emmener dans des mondes lointains, féériques, terrifiants, imaginaires ou au contraire très réels.

Depuis que l’école m’a donné les moyens de percer le mystère des mots, c’est-à-dire depuis l’enfance. J’ai le vague souvenir d’un samedi soir où j’ai écrit les premières lignes d’une histoire inachevée (et oubliée depuis) sur un vieux carnet noir dont personne ne se servait. Je devais avoir sept ans.

As tu des habitudes d’écriture ? Si oui lesquelles ?

Je n’écris pas forcément avec régularité, donc je n’ai pas d’habitudes particulières, comme certains écrivains qui s’assoient à leur bureau chaque jour à heures fixes et dont j’admire la discipline.

J’ai une écriture très impulsive, qui « sort » toute seule, de préférence la nuit, quand le monde est assoupi. Je ressens souvent une espèce d’urgence à jeter sur le papier l’histoire qui se construit en moi.
J’écris toujours à la main, au stylo plume, et ce n’est que dans un deuxième temps que je me mets devant l’ordinateur pour saisir le texte et faire quelques premières modifications.

Quel est l’auteur ou le livre qui t’a donné envie de prendre la plume ?

C’est difficile à dire car tous les livres qui m’ont plu m’ont donné ou ont renforcé l’envie d’écrire. Je n’ai pas le souvenir d’un déclic précis.

Adolescente, je lisais beaucoup de romans de Stephen King, et j’étais fascinée par cette capacité qu’il a de créer de nouvelles histoires, denses, consistantes, toujours passionnantes.

Tu abordes des thèmes historiques et forts dans ton roman pourquoi ce choix ?

Comme je l’ai précisé je suis professeur d’histoire, donc je crois à la nécessité de la connaissance historique, qui aide à devenir un citoyen averti.

J’ai été confrontée à la difficulté d’enseigner certains thèmes et certaines périodes historiques aux adolescents. C’est le cas pour la Shoah, le génocide des Juifs pendant la Seconde guerre mondiale. L’opposition et la contestation, voire le négationnisme restent plutôt marginaux chez les élèves, ce sont des comportements ponctuels et rarement très virulents, mais ils existent.
Ils ne sont pas si exceptionnels non plus et plutôt que les nier, plutôt que les fuir, il faut y faire face, trouver la bonne réponse. Les jeunes qui se demandent si on leur dit bien la vérité ou qui se font l’écho des thèses complotistes qui circulent sur Internet expriment souvent un malaise et un vrai désir de comprendre le monde dans lequel ils vivent. Ils ne sont généralement pas haineux, juste ignorants. On ne peut pas être d’emblée dans la sanction. Il faut leur expliquer, d’abord. Et les écouter, quand c’est possible.

Le temps des étoiles, c’est plus  le cours d’histoire que je ne peux pas dispenser dans ma salle de classe, c’est la leçon d’humanité que j’aimerais leur donner : et toi, que crois-tu qu’il te serait arrivé si tu avais vécu les événements dont tu parles avec tant d’assurance, sans vraiment savoir ? Qu’aurais-tu fait ? Quelles décisions aurais-tu prises ? Que peut-il t’arriver, à toi, demain, si les hommes font massivement le choix de la haine et du rejet de l’autre ?

Penses-tu que le genre littéraire que tu as choisi facilite l’approche des événements ?

Oui, je crois, car les adolescents n’aiment pas toujours l’Histoire mais ils aiment qu’on leur raconte des histoires, par l’intermédiaire des films, mais aussi des livres. Ils acceptent souvent plus facilement de suivre un personnage de roman que le raisonnement d’un professeur. C’est un moyen détourné de les amener à réfléchir.

Combien de livres as-tu écrits ? Peux-tu nous présenter le ou les autres ?

J’ai écrit un autre roman, Le carnaval des illusions. Il n’est pas destiné à la jeunesse mais évoque aussi l’adolescence car une partie de l’action a pour cadre un collège de banlieue. Mais bien qu’il s’ancre sur une réalité que l’on connaît tous de près ou de loin (nous sommes tous anciens élèves, souvent devenus parents d’élèves …), c’est un récit dépaysant car il nous emmène jusqu’au Brésil, au cœur d’un bidonville de Rio de Janeiro.

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Est-ce que l’auto-édition est un choix ? Si oui, pourquoi ?

Au départ, j’ai envoyé mes textes à des maisons d’édition classiques. J’ai trouvé le temps éditorial extrêmement long et décourageant. Entre le moment où l’on envoie son manuscrit par la Poste et la réponse, il s’écoule de longs mois, parfois une année entière. Il arrive que l’on n’ait jamais de réponse. Cela demande une grande patience, et un certain investissement financier également, si l’on envoie plusieurs manuscrits à des maisons d’édition différentes en même temps, car l’impression et la reliure de plusieurs centaines de pages coûtent cher.
J’ai donc décidé d’aller à la rencontre de lecteurs de manière plus directe, sans intermédiaire. Il est plus difficile, bien sûr, de se faire connaître ou juste de donner envie aux autres de lire notre livre, mais les échanges avec les lecteurs sont souvent bien plus approfondis et c’est une vraie satisfaction.

Maintenant que j’en ai fini avec mes questions « sérieuses » acceptes-tu de faire un petit portrait chinois ?😀

Si tu étais un livre ce serait … (sauf les tiens évidemment;) )
Un livre en cours d’écriture, dans lequel tout est toujours possible tant que le point final n’est pas posé.

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Si tu étais un personnage (réel ou fictif), ce serait…
Une magicienne, ou une fée, une créature dotée de pouvoirs magiques, dont on ne sait pas trop si elle est maléfique ou bénéfique.
Il n’y a pas de personnage précis auquel je pourrais m’identifier, je ne vois que des caractéristiques qui correspondent. Un être complexe, dans tous les cas.

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Si tu devais définir ton roman en un seul mot ce serait…

« Mémoire » peut-être, parce que les hommes sont tous les maillons d’une chaîne et sans la transmission de la mémoire, la chaîne se rompt.

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Si ton roman devait être adapté au cinéma ou à la télé ce serait par qui ?…et avec qui?

Si cette histoire devenait un film, je ne voudrais y voir associé aucun visage du cinéma français actuel. J’imagine des acteurs inconnus, spontanés, qui auraient si peu besoin de faire semblant, et que je choisirais, ou mieux, que je reconnaîtrais moi-même, d’une certaine façon, pour incarner tel ou tel personnage. Tout compte fait, ce serait sans doute moi, la réalisatrice😀

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Si tu avais un don ce serait…

La maîtrise absolue du temps.

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Si tu devais dire quelque chose à tes lecteurs ce serait…

Les phrases de fin du texte de Jean Cayrol, en voix off du film documentaire « Nuit et brouillard » d’Alain Resnais.

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« Qui de nous veille de cet étrange observatoire pour nous avertir de la venue des nouveaux bourreaux? Ont-ils vraiment un autre visage que le nôtre? (…)
Il y a nous (…) qui feignons de croire que tout cela est d’un seul temps et d’un seul pays, et qui ne pensons pas à regarder autour de nous et qui n’entendons pas qu’on crie sans fin. »

Encore merci Jo d’avoir pris le temps de répondre❤ !

Bonne lecture !!❤🙂



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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois