Vision #12

, la petite perle de Tom King et Gabriel Hernandez Walta se termine après un run quasiment parfait. On pouvait craindre pour la conclusion, et finalement non: c'est bien une merveille.

J'ai mis un temps fou pour écrire cet article, et pas juste parce que mes journées ne font pas 32 heures: c'est surtout parce qu'il y a finalement peu de choses à dire sur cette conclusion pour lui rendre parfaitement hommage. Si vous avez lu la série jusque là, vous savez que Vision s'est échappé et semble prêt à tout pour défendre ce qu'il reste de sa famille. On vous a aussi dit, et ce depuis le début de la série, que ça finirait très mal. Si la conclusion reste légère (parce que bon, deux des personnages de la série sont dans des séries de Mark Waid), Tom King n'a pas bluffé: c'est très dur.

Il fallait que ça finisse mal pour rester dans le ton de la série, mais l'auteur réussit à faire quelque chose de plus sobre et plus humain encore que prévu. Voir des robots souffrir ne devrait pas nous toucher autant, et pourtant ça arrive. La discussion entre le couple, la dernière de la série, est très humaine et touchante, et montre ce qu'ils sont prêts à faire pour protéger leur famille. On n'aura jamais vraiment eu d'explications quant à la création de leurs sentiments, mais on comprend une dernière fois qu'ils en ont, et ne font pas juste ça pour faire "comme les humains": ils sont comme nous.

Pourtant, on aurait du mal à totalement enlever le coté "mécanique" présent dans cette série pour ne garder que le côté famille dysfonctionnelle. Ce sont des androïdes, et on nous le rappelle plusieurs fois dans l'épisode, entre leurs liens avec les autres ou certaines de leurs actions. Malgré tout ça, on s'attache à eux, et la conclusion nous renvoie bien au propos principal de la série: c'est une fable sur notre humanité et ses travers, et rien d'autre.

King a parfaitement trouvé l'équilibre entre le côté "comic-book Marvel" et un drame plus intimiste, en ramenant juste ce qu'il faut du casting de l'éditeur, et en gardant aussi le côté intimiste de la série. Il finit ce dernier numéro sur une note légèrement plus enjouée (avant de redescendre très bas dans un épilogue qui déborde de malsain teinté d'amour), et conclut parfaitement sa série. Son départ pour DC n'aura pas entaché la réussite de la série: en douze numéros, il aura raconté son histoire, crée quelque chose d'inédit, et n'aura pas eu le temps de faire un mauvais numéro.

On peut d'ailleurs renvoyer le compliment à Gabriel Hernandez Walta, qui s'est vraiment révélé ici. La difficulté de dessiner des personnages comme ça, qui oscillent entre les sentiments et la robotique en aurait fait fuir plus d'un. Walta prend la noirceur et en fait quelque chose de différent, plus figé, malsain, et glaçant. Il aura rendu un travail impeccable sur les douze numéros de la série, pour laquelle il était fait.

Vision #12Vision #12

Marvel Comics * Par Tom King & Gabriel Hernandez Walta * $3.99
Il n'y a plus rien à dire, si ce n'est merci et bravo à l'équipe. C'est une conclusion posée, qui termine parfaitement une série qui nous aura surpris chaque mois. Elle aura vraiment sa place dans toutes les bibliothèques, que vous aimiez le personnage ou non.


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois