Née à la mauvaise époque, mais pas désespérée !

Par Manongrelha

Vous l’aurez peut-être remarqué, j’ai été plutôt absente ces derniers temps. J’ai eu une rupture amoureuse à digérer après trois ans et demi de relation, et ayant déjà écrit un livre sur ma première, je n’avais plus qu’à ruminer celle-là ! Mais j’ai la chance de rebondir assez vite sur mes défaites et de ne jamais rester dans l’obscurité trop longtemps. La douleur est réelle, le manque est palpable, mais la vie continue.

Je vais discuter aujourd’hui, tout particulièrement, de ma vision de l’amour. Parce que voilà, j’ai une section humeurs sur mon site et ce n’est pas pour rien : je savais qu’un jour arriverait où j’aurais envie de m’étaler sur les tumultes de la vie !

Je me faisais cette réflexion, il y a quelques jours, alors que je discutais avec une amie : je ne suis pas née à la bonne époque. Notre époque, comment je la vois, comment je NOUS y vois ? Nous sommes devenus, jusque dans nos relations amoureuses, de purs produits de consommation. Les valeurs, la rage de vaincre, la force et le courage de réparer la moindre chose réparable, même en piteux état… A présent, lorsqu’une relation ne frise pas la perfection, lorsqu’une personne a des défauts ou des états d’âme qu’on se sent incapable de supporter, on la jette et on va chercher ailleurs si l’herbe est plus verte.

Mais bordel… L’amour ne passe-t-il pas au dessus de tout lorsqu’il est sincère ? Est-on vraiment aussi bêtes et feignants pour ne pas prendre la peine de réparer une relation qui, à la sueur du temps et d’un amour volontaire, deviendrait la relation d’une vie ?

Suis-je trop niaise ou juste née trop tard ?

Je n’ai aucun mal à quitter quelqu’un que je n’aime plus. Tout comme je trouverais normal de quitter quelqu’un qui use de la violence, par exemple. Mais jamais, ô grand jamais, je n’aurais idée de quitter quelqu’un parce qu’il a des problèmes d’argent, qu’il ne fait pas les tâches ménagères, qu’il fait des blagues pas drôles, ou qu’il aime les films d’action et pas moi. Tant que j’aime cette personne, je suis ouverte à tout, à tous les combats, mais je ne me vois pas mourir dans cinquante ans sans elle !

Ma première rupture, pour ceux qui ont lu mon roman ‘Ma boule de Neige » a été assez dure à supporter. Je ne savais pas pourquoi on me quittait, je ne pouvais que faire des suppositions, et je n’avais aucune base pour avancer. Je me suis relevée seule, avec peine, et j’ai réussi à passer à autre chose. Malgré cela, tout au fond de moi, la blessure demeure, la blessure de l’abandon, de l’incertitude. Et cela même si ma vie se porte bien mieux sans cet homme !

Ma seconde rupture me fend le cœur dans le sens où RIEN n’est irréparable mais on choisit quand même d’aller chercher du neuf autre part. Ce qui est, comme vous l’aurez compris, en totale contradiction avec mes principes les plus importants.

Alors, après quelques jours de larmes et de colère, j’ai fini par faire ce que je sais faire de mieux : rebondir. Ne rien oublier, ne rien renier, mais me servir de cela comme d’un tremplin.

J’ai toujours rêvé d’être une certaine personne sans jamais oser le devenir. Jamais je n’ai vécu seule. J’ai toujours eu à mes côtés quelqu’un pour nettoyer mon linge, changer mes ampoules, faire la vaisselle. Je n’ai jamais eu l’occasion de vivre seule, de grandir par moi-même et d’être une femme libre. C’est ce qui a ralenti mon évolution et m’a empêché de sortir de ma zone de confort. Créant malgré moi un climat particulier complètement incompatible avec une relation amoureuse qui se projetterait dans l’avenir.

Seulement voilà, la souffrance est à elle seule un meilleur moteur que la routine. La routine nous porte sans jamais dévier de son chemin. Il faut parfois dans la vie se prendre certaines claques et avoir de forts déclics pour descendre de voiture et continuer la route à notre manière.

Je ne suis plus une petite-fille. Je suis une femme, et cela, je n’en avais pas bien conscience il y a quelques semaines. Mais c’est ainsi. Je connais la personne que j’ai envie d’être, elle sommeille en moi depuis tant d’années que j’ai eu le temps de l’observer sous toutes les coutures sans jamais oser la réveiller.

Je suis une femme belle, motivée, généreuse, vivante, amoureuse de l’amour, pleine d’espoirs et tous mes défauts ne prendront jamais le pas sur mes qualités. Je suis quelqu’un de bien. Et vous, qui êtes peut-être dans la même situation, je peux vous le dire : vous êtes quelqu’un de bien aussi !

Il y a quelques semaines, je pensais que ma vie s’arrêtait et que mon monde cessait de tourner. C’est faux ! Nous perdons une partie importante de nous, de notre vie… Mais nous ne sommes pas seuls.

Il me reste une chose très importante dans cette histoire : moi. C’est quelque chose qu’on ne me volera jamais, qu’on n’abîmera jamais. C’est moi, Manon. Je suis ma première amie, mon premier soutien, et je sais que je peux compter sur moi. Bon, il y a mes chats aussi, mais moi d’abord !

Voilà, cela me fait du bien d’écrire tout cela ! Je n’étais pas dans un état d’esprit aussi vainqueur lors de mes précédentes ruptures, elles avaient un goût bien différent et pourtant elles n’étaient pas plus douloureuses que celle-ci, au contraire, car je pense n’avoir jamais été aussi déçue que dernièrement. Mais ne jamais oublier que ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort ! Et j’aimerais faire passer un message : l’amour, c’est sacré… Purée, ne le jetez pas pour des raisons superficielles et terre à terre, je peux vous garantir qu’à 40 ans, en regardant derrière vous, il y a 90% de chances que vous vous en mordiez les doigts ! Moi, je ne veux pas que cela m’arrive même si personne n’est à l’abri de l’erreur, c’est pour cela que je laisse mes sentiments me porter vers le haut plutôt que de me faire couler. Je sais qu’ils m’aideront toujours, quelle que soit la situation.

Je vous embrasse tous, et vous souhaite une bonne journée ! 

©Manon Grelha

Crédit image : Weheartit.