"The Ones" de Daniel Sweren-Becker

Éditions Hugo New Way - Oct 20169782755628135
Voilà un roman qui a fait beaucoup parler de lui lors de sa sortie. Annoncé comme une dystopie originale, The Ones était censé apporter un vent nouveau dans la littérature adolescente. Et vous le savez, Titine aime beaucoup les dystopies adolescentes, elle ne pouvait donc pas passer à côté de celle-ci. Mais il faut avouer qu'avec le temps (et l'accumulation de ce genre de lectures), Titine est devenue plutôt exigeante...
Un petit résumé en passant
Cody a toujours été fière d’appartenir aux Ones. Son petit ami, James, et elle font partie du 1% de chanceux sélectionnés à la naissance par le gouvernement pour être modifiés génétiquement. Aujourd’hui, les Ones excellent en tout : ils sont beaux, talentueux, intelligents, sportifs... Mais pour certains, c’est une injustice. Et le mouvement Equality profite allègrement de la jalousie et de la peur montante au sein de la société, pour gagner des voix et imposer son parti. Le gouvernement américain montre alors sa face la plus sombre et les Ones deviennent illégaux. Alors que la frontière entre bien et mal se brouille, Cody rejoint un groupe de radicaux qui ont bien l’intention de préparer la révolte. Et James commence à se demander jusqu’où elle pourrait se battre....
L'avis 1% de Titine
Il faut avouer que la lecture commençait vraiment bien. Ce concept d'inversion des rôles : les "normaux" qui se mettent à harceler et à déclarer les "différents" illégaux alors que ceux-ci ne rêvent que de s'intégrer à la société, avec des motifs plutôt difficiles à avaler. En effet, ces fameux "Ones" ne sont pas si différents de nous, humbles humains conçus de façon tout à fait naturelle. Une toute petite chose a été modifiée dans leur ADN avant leur naissance pour les rendre plus beaux/plus forts/plus sportifs/plus intelligents, ce qui, pour ceux qui en ont l'âge (la première vague n'atteint qu'à peine les 30 ans pour l'instant, les autres sont des adolescents), les entraîne directement vers des postes importants, des positions de pouvoir. Mais, pour des fausses raisons d'égalité et à cause d'une véritable trouille d'être obsolètes, les "normaux" décident de rétablir l'ordre originel et de créer des lois interdisant aux Ones d'accéder à la plupart des événements d'une vie normale (plus de compétitions de sport, ils sont trop forts, plus d'entrée à l'université, ils sont trop intelligents, etc.). L'établissement de cette ségrégation, cette montée de haine et de peur est très bien décrite et mise en place. Elle renvoie directement à certaines choses qui arrivent tout doucement (mais sûrement) dans notre société bien réelle et donne lieu à une réflexion très intéressante. De plus, le reste de l'univers créé par Daniel Sweren-Becker étant si proche du nôtre rend toute la lecture très prenante.
Hélas, c'est passé ce début original, avec une intégration politique très pertinente, et ces idées passionnantes que ça se complique.
Nous restons malgré tout dans une dystopie classique adolescente et c'est vraiment dommage. Les personnages sont très stéréotypés, avec la jeune fille parfaite, le jeune garçon parfait (bon, il est vrai que leur statut de Ones n'aide pas et rend toute la chose vraisemblable mais tout de même...) et un autre garçon tout aussi parfait physiquement mais particulièrement rebelle. Voilà, vous le sentez venir le triangle amoureux ? Bon, pour la défense de l'auteur, il n'est que suggéré mais il est bien là. Et bon sang ! Changez les codes, quoi ! Je veux bien croire que le cœur de l'adolescent(e) est volage mais enfin, ce cliché est vraiment fatigant.
Le reste de l'intrigue est à l'image du reste du roman, assez classique et j'ai eu du mal à comprendre certaines des réactions de l'héroïne, Cody qui, bien que soi-disant parfaite, est parfois très agaçante et répond clairement au stéréotype de la fille badass, type Katniss. On oublie parfois de s'attacher à elle et de s'inquiéter de son sort, ce qui est quand même dommage, pour une héroïne de roman.

3/5


En Bref
Comme dit en introduction, Titine devient difficile avec les dystopies ado. Il faut pourtant avouer que celle-ci, malgré ses nombreux défauts, m'a finalement bien plu (lever les yeux au ciel fait partie du jeu avec ce genre de lecture), principalement grâce à son originalité de départ et grâce à sa résonance avec notre monde actuel. Il peut donner lieu à une très bonne étude dans un collège ou un lycée, si quelqu'un veut proposer des romans plus récents. Ce n'est pas un coup de cœur mais je lirais la suite sans aucun doute, tant je suis curieuse du sort que notre monde pourrait réserver à ceux qui risquent de piquer "la place des autres" à cause d'une bête différence de naissance, dont ils ne sont en rien responsables. Mais j'espère vraiment que l'auteur saura se renouveler !

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois