Joseph Roth à Paris

joseph rothMoses Joseph Roth, né en 1894 en Galicie (aujourd’hui Ukraine) et décédé en 1939 à Paris, est un écrivain et journaliste autrichien. Il devient après la guerre journaliste et chroniqueur à Vienne et à Berlin et écrit ses premiers textes publiés à partir de 1918 après la chute de la monarchie et le démembrement de l'Empire austro-hongrois, Hôtel Savoy (1924), Le Poids de la grâce (1930), La Crypte des Capucins (1938). Ses textes, nombreux et divers, sont marqués par un regard particulièrement lucide sur son époque et ses contemporains et le regret d'un monde qui disparaît. Son œuvre est marquée par la nostalgie des villages juifs qui disparaissent avec le XXe siècle, alors que se remodèle l'Europe centrale et orientale. Son roman le plus connu : La Marche de Radetzky, publié en 1932.

Joseph Roth s'exile en France dès l'arrivée au pouvoir des nazis qui détruisent ses livres et s’installe à Paris.

Dans les dernières années de sa vie, la situation des finances et la santé de Roth se détériorent rapidement mais il aurait bénéficié d'un appui financier de la part de Stefan Zweig. En novembre 1937, on avait démoli l’Hôtel Foyot, 33 rue de Tournon, à cause de sa vétusté. Roth ayant vécu dix années durant dans cet hôtel au cours de ses séjours à Paris, il vécut cela comme une nouvelle perte de sa patrie. Il déménage d’abord à l’hôtel Paris-Dinard, tout proche, avant de prendre une petite chambre, au-dessus de son café habituel, le Café Tournon, au n°16 de la rue, face à l’ancien hôtel Foyot.

Le 23 mai 1939, Roth est conduit à l’Hôpital Necker, après qu’il se soit effondré devant le Café Tournon. Le 27 mai il meurt d’une double inflammation des poumons, l’évolution fatale de la maladie étant favorisée par le sevrage alcoolique abrupt (délirium alcoolique).

Le 30 mai, il est inhumé au cimetière de Thiais au sud de Paris. L’enterrement a lieu suivant le rite « catholique-modéré» car aucun justificatif de baptême de Roth ne peut être fourni. A l’occasion de l’enterrement, les groupes très hétérogènes de la communauté endeuillée ne tardent pas à entrer en collision : les légitimistes autrichiens, les communistes et les juifs réclamant respectivement le défunt comme un des leurs.

On peut voir ci-dessous la reproduction d’une carte postale d’époque : la rue Tournon qui aboutit devant l’entrée du Sénat (Paris VIe) avec sur la gauche, l’enseigne de l’hôtel Foyot et à droite, la terrasse du Café Tournon.

Sur la photo récente, le Café Tournon aujourd’hui. Sur le mur, entre les fenêtres, une plaque signale la présence de l’écrivain entre 1937 et 1939.

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