William Peter Blatty – L’Exorciste

L'intrigue

Pour Chris MacNeil et sa fille Regan, une adolescente de quatorze ans, la vie s'écoule heureuse et aisée dans un quartier bourgeois de Washington. Et puis, un jour, des bruits étranges résonnent dans la calme demeure, des objets disparaissent, des meubles sont déplacés. Quant à Regan, d'étranges métamorphoses la défigurent, des mots obscènes jaillissent de sa bouche. Tandis que peu à peu la personnalité de l'enfant se disloque face aux médecins impuissants, la police est saisie d'horreur devant l'atroce vérité. Damien Karras, prêtre et psychiatre, sera-t-il le seul recours ?

Chronique

En ce mois d'octobre, j'ai eu une petite envie de me faire une lecture d'Halloween très appropriée, en me lançant dans L'Exorciste ! Comme beaucoup de monde, j'ai vu le film avant de voir le livre, et maintenant je peux dire que l'adaptation ciné est vraiment pas mal !

Avec l'Exorciste, nous entrons dans la grande résidence de Chris McNeil, sa fille Regan et leurs domestiques. Après avoir découvert une table de oui-ja et y avoir joué pendant des heures, la petite Regan change peu à peu, elle a des moments d'absence, devient obscène, vulgaire, lunatique puis carrément ignoble avec tout le monde. S'ensuit un combat sans merci entre ce qui la possède et la petite fille, combat auquel assiste Chris, entourée par ses amis et aidée du Père Karras.

Hé bien hé bien, en voilà une lecture originale !

- Des personnages loufoques : Dennings, l'artiste bipolaire incompris, Kindermann, l'enquêteur insupportable, maniéré et beaucoup trop bavard...

- D'autres très charismatiques : le Père Karras, touchant, sombre et torturé, je n'ai pas pu m'empêcher de le visualiser comme dans le film, et ça n'a fait qu'amplifier mon adoration pour ce personnage !

- Une ambiance tendue qui empire progressivement : on se croirait dans un vrai manoir sombre avec ses majordomes qui sont là depuis des années, des ruelles étroites et sombres tout autour, bref toute une ambiance pour se prendre au jeu !

D'une manière générale, le roman prend son temps. Certaines longueurs sont parfois un peu lourdes mais servent toujours bien l'histoire.

J'ai vraiment eu un coup de coeur pour Damien Karras, autant dans le film que dans le livre d'ailleurs.

Ce qui me plait beaucoup dans cette histoire, c'est que ça ne s'emballe pas directement. Chris prend le temps d'emmener sa jeune fille faire tous les examens médicaux nécessaires pour éliminer de nombreuses possibilités de maladie avant d'en venir à la possession, et ce côté sceptico-médical est hyper intéressant à mon goût !

La dimension religieuse avec les jésuites et ce qui s'ensuit reste relativement peu présente pour un roman sur un cas de possession, c'est peut-être même dommage ! En même temps, Karras est également psychiatrique et donc le côté plus terre-à-terre du personnage aura peut-être pris le dessus.

Pour ce qui est du côté plus hard qu'on attend tous du roman, hé bien il est très réussi. La transformation de Regan, tant physique que psychique, est absolument bluffante. Il me semble que dans le film les dialogues avec l'entité qui la possède sont beaucoup moins nombreux, et c'est bien dommage parce que ceux du roman sont très présents et indispensables.

La fin, tout comme dans le film, est absolument poignante. Elle ne gâche rien au roman !

Bref, si j'ai été moins terrorisée par le roman que lorsque j'ai vu le film pour la première fois (en même temps, j'avais presque 15 ans de moins...!), le côté horreur est quand même là. Le contexte n'était pas toujours le bon pour moi puisqu'en lisant au boulot pendant la pause déjeuner, on est moins réceptif, mais clairement, le soir arrivé, je n'étais pas rassurée lorsque j'éteignais toutes les lumières du salon pour partir me coucher.

En gros, ce roman remplit clairement ses objectifs, et le côté science/maladie/possession/exorcisme contrebalance bien avec l'ennui et le peu d'empathie que font ressentir certains personnages.

Si vous souhaitez en savoir plus sur le film, retrouvez la chronique complète ici ! William Peter Blatty – L’Exorciste

En deux mots

Une histoire solide, un univers oppressant et des personnages pour certains très attachants.

J'ai adoré la confrontation entre le rationnel et le religieux !

Une fin tout aussi saisissante que dans le film. A lire !

[Informations livre : William Peter Blatty - L'Exorciste | Editions Robert Laffont | Horreur | 531 pages | 11.05€]

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois