Le samedi, c'est jeunesse!

Le samedi, c'est jeunesse!Parmi la douzaine d'albums à être passée entre mes mains cette dernière semaine, cinq coups de cœur. Il y en a pour tous les goûts: pour s'émouvoir, pour rire, pour réfléchir et pour apprendre en s'amusant. C'est parti!Le samedi, c'est jeunesse!Chaque dimanche, Tom et sa grand-mère traversent la ville en autobus. Tom ne cesse d'interroger sa grand-mère. «Mamie, pourquoi nous on n'a pas de voiture?» «Mon garçon, à quoi nous servirait une voiture? On a un bus qui crache des flammes, et monsieur Dennis a toujours des tours de magie spécialement pour toi.» Près d'un aveugle, Tom demande: «Comment ça se fait que le monsieur ne puisse pas voir?» «Mon garçon, il y a voir et voir, certaines personnes regardent le monde avec leurs oreilles.» Arrivé au terminus – la soupe populaire d'un quartier pauvre de la ville, où sa mamie est bénévole –, Tom est heureux de retrouver les visages familiers et de se sentir utile.Je ne me souviens pas d'avoir lu un album où le respect, le partage et le dévouement étaient amenés de manière aussi habile et sensibleLe regard bienveillant de la grand-mère amène Tom à s'ouvrir à tout ce qui l'entoure. Les illustrations vintages de Christian Robinson, par leur trait simple et naïf, par leurs couleurs vibrantes, ne sont pas sans rappeler l'univers du new-yorkais Ezra Jack Keats. Une pépite à lire et à faire lire pour prendre la vie du bon côté et changer son regard sur le monde. Un indispensable…Le samedi, c'est jeunesse!Terminus, Matt de la Peña (texte) et Christian Robinson (illustrations), Éditions des Éléphants, 40 pages, 2016. À partir de 6 ans.♦                  ♦                  ♦Le samedi, c'est jeunesse!Un jeune randonneur part se promener au pays des ours. Avec son guide en main, il est fin prêt à rencontrer ces grosses bêtes poilues. Il sait qu'il doit adapter son comportement selon qu'il rencontre un ours noir ou un ours brun. Si devant un ours noir, il est préférable de reculer, il faut faire le mort devant un ours brun. Mais que faire lorsqu'on est en présence des deux? Du gaz poivré ou du gruau ne sont peut-être pas les meilleures solutions. Et si un ours en peluche se révélait le meilleur choix pour ne pas se faire manger tout cru?J'ai eu un coup de cœur pour cet album rempli d'humour, de malice et d'un peu de frayeur. L'histoire est à se tordre de rire, le texte est vivant et dynamique. Depuis que j'ai découvert les illustrations de David Roberts, je m'empresse de mettre la main sur chacun de ses nouveaux albums. J'ai été séduite par Iggy Peck l'architecte, Rosie géniale ingénieure, et j'attends la traduction de Ada Twist, Scientist. Je suis pâmée devant son univers graphique et sa créativité. Et Comment ne pas se faire manger par les ours ne fait pas exception. La riche palette de couleurs automnales, les minuscules détails et la bouille attendrissante du personnage et des ours ravissent l'oeil. Un régal...Le samedi, c'est jeunesse!Comment ne pas se faire manger par les ours, Michelle Robinson (texte) et David Roberts (illustrations), Scholastic, 32 pages, 2016. À partir de 5 ans.♦                  ♦                  ♦Le samedi, c'est jeunesse!André, un petit oiseau gris,adore le théâtre. Il fait d'ailleurs partie d'une troupe. Sur les conseils de son enseignante, il s'inscrit à un club de débats pour s'habituer à parler en public. Il gagne plusieurs victoires, ce qui amène son ami Charles à l'inciter à mettre son intelligence à profit en intégrant un club d'échecs. Il suit de plus en plus de cours afin de devenir un meilleur comédien. Mais André est débordé. Épuisé, il commence à s'emmêler dans ses horaires et, surtout, il passe de moins en moins de temps avec son amie Émilie. André doit revoir ses priorités pour retrouver sa qualité de vie et se consacrer à ce qu'il aime vraiment.Si le message derrière André est débordé manque de subtilité et est sans surprise, il a le mérite d'être clair: à vouloir trop en faire, on finit par faire tout croche. La mise en pages dynamique et les illustrations attendrissantes d'Ashley Spires plairont aux p'tits loups. Un album qui fera rire les petits et réfléchir les grands...  Le samedi, c'est jeunesse!André est débordé, Ashley Spires, Scholastic, 32 pages, 2016. À partir de 4 ans.♦                  ♦                  ♦Le samedi, c'est jeunesse!Quelle est la différence entre une poule et une boule? Entre un cerceau et un berceau? Et entre un gilet et un filet? Entre ces mots, une seule lettre diffère. Les questions qui apparaîssent sur les pages de gauche font tantôt sourire, tantôt renseignent. Un exemple? «Est-ce qu'on s’assied sur un poussin? Non! On s'assied sur un coussin. C'est plus confortable.» Les illustrations d'Agnès Audras, réalisées en papiers découpés, sont d'une magnifique simplicité. Un ingénieux jeu de découpe en biseau agrémente le tout.Un petit plus non négligeable: toutes les images présentées dans ce livre-jeu se retrouvent à la fin de l'album sur de petits cartons à découper. Le jeu consiste à associer les cartes par paires et de trouver l'intrus. Le concept de Une lettre, ça change tout!, est simple et ludique, mais combien efficace. Un album ingénieux pour jouer avec les mots et apprivoiser la lecture.Le samedi, c'est jeunesse!Une lettre, ça change tout!, Valérie Yagoubi (texte) et Agnès Audras (illustrations), Seuil jeunesse, 80 pages, 2016. À partir de 5 ans.♦                  ♦                  ♦Le samedi, c'est jeunesse!Tous les mots n'existent pas. Mais rien n'interdit d'en inventer de nouveaux et de leur donner un sens. Prenons un «Gloubidou». À quoi ça pourrait bien ressembler? Il pourrait y avoir un Gloubidou de poche, un Gloubidou préhistorique, un Gloubidou musical. Et si un Gloubidou était un animal? Il pourrait se promener en mirpoute! Il pourrait y avoir des mots sans voyelles et, pourquoi pas, sans consonnes. On peut inventer des mots pour les dessins ratés, inventer le mot le plus long ou le plus court. Et l'avantage, avec les nouveaux mots, c'est qu'on peut faire des fautes d'orthographe sans que personne ne s'en rende compte! Un album loufoque, éclaté, dans lequel les règles volent en éclat. Le texte de Michaël Escoffier est malicieux et inventif. Les illustrations de Matthieu Maudet sont éclatantes de couleurs et de mouvements. Un hymne à l'imagination et à la créativité.Le samedi, c'est jeunesse!Tous les mots n'existent pas, Michaël Escoffier (texte) et Matthieu Maudet (illustrations), Frimousse, 32 pages, 2016. À partir de 4 ans.

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois