Je m’appelle Léon, Kit De Waal

leonRésumé :

Comment se constituer une toute nouvelle famille de bric et de broc ?

Leon, 9 ans, est un garçon courageux. Quand un jour sa mère n’arrive plus à se lever le matin, il s’occupe de son demi-frère Jake. Quand l’assistante sociale emmène les deux garçons chez Maureen au gros ventre et aux bras de boxeur, c’est lui qui sait de quoi le bébé a besoin. Mais quand on lui enlève son frère et qu’on lui dit que chez ses nouveaux parents il n’y a pas de place pour un grand garçon à la peau sombre, c’en est trop.
Heureusement Leon rencontre Tufty, qui est grand et fort, qui fait du vélo comme lui et qui, dans son jardin, lui apprend comment prendre soin d’une petite plante fragile. Mais Leon n’oublie pas sa promesse de retrouver Jake et de réunir les siens comme avant. Le jour où il entend une conversation qui ne lui était pas destinée, il décide de passer à l’action…

Mon avis

Tout d’abord, je tiens à remercier les éditions Kero pour m’avoir permis de découvrir ce roman. J’ai par ailleurs lu Je m’appelle Leon de Kit De Waal en commun avec ibidouu et ça a été une très bonne surprise. Certes, ça n’a pas été le coup de coeur auquel je m’attendais (pour des raisons que je vais évoquer par la suite) mais j’ai pris plaisir à suivre cette histoire et au final, j’ai passé un très bon moment de lecture !

Kit De Waal nous plonge dans la vie de Leon, un petit métisse âgé de 9 ans. On est en 1980 et Leon vient d’avoir un demi frère, Jack qui, contrairement à lui, a la peau blanche et de grands yeux bleus. Tous deux vont vivre seuls avec leur maman Carol, jusqu’au jour où celle-ci fait une grosse dépression. Leon va essayer tant bien que mal de s’occuper de son petit frère âgé d’à peine quelques mois mais, quand les choses dégénèrent, les deux enfants se voient placés en famille d’accueil. Toutefois, Jack va très vite être adopté et, Leon qui se retrouve à présent tout seul, va mal le vivre.

L’auteur a choisi de raconter cette histoire à travers les yeux et les pensées de Leon. Certains d’entres vous vont sans doute trouver que la narration est enfantine mais, pour ma part, c’est ce qui fait le point fort de ce roman et apporte une vraie authenticité au récit. Le narrateur étant un enfant, il est tout à fait logique et cohérent que le vocabulaire concorde avec l’âge du protagoniste conférant ainsi, un réalisme non négligeable à l’ensemble.

Je m’appelle Leon est un roman émouvant, touchant et profondément humain. Dès les premières pages, j’ai été sensible à la situation difficile dans laquelle se trouvait Léon. J’ai été tour à tour, attendrie, émue, indignée et en colère face à la souffrance psychologique et aux injustices auxquelles faisait face le petit garçon et j’espérais de tout mon coeur que les choses allaient s’arranger pour lui. On suit donc le parcourt de Leon dans sa famille d’accueil mais aussi son évolution dans cette nouvelle vie qui lui a été imposée. J’ai bien ressenti le mal être de Leon qui ne souhaite qu’une seule chose : retrouver Jack et sa maman ! Il a beau être grand pour son âge et ressembler à un adolescent, il n’en reste pas moins un enfant et l’auteur a su retranscrire son innocence et sa naïveté. Toutefois, la tristesse, la colère et l’incompréhension qui habitent Leon vont avoir des conséquences et se traduire principalement par un comportement rebelle de la part du garçon.

J’avoue ne pas avoir toujours cautionné les agissements de Leon bien que je sois totalement consciente de son traumatisme mais n’empêche, j’aurai parfois voulu lui faire comprendre que ses choix n’étaient pas les meilleurs qui soient. Mine de rien, Leon demeure un personnage auquel je me suis très vite prise d’affection. On voit bien qu’il aime son petit frère et sa maman et qu’il espère naïvement qu’ils vont être à nouveau réunis. D’autres personnages croisent la route du petit Leon et vont, chacun à leur manière, lui faire une place dans leurs coeurs et leurs vies. Ceux qui ont particulièrement retenu mon attention sont Maureen, qui va le recueillir chez elle, puis sa sœur sylvia et enfin, Tufty et Mr Devlin qui vont lui apprendre à jardiner. Tout ce beau monde connait lui aussi des hauts et des bas mais, ils vont représenter un véritable soutien pour Leon.

Petit bémol par contre pour ce qui est de la quatrième de couverture qui, selon moi, en dévoile un peu trop. De plus, bien que l’auteur aborde d’autres sujets comme le racisme et les émeutes raciales des années 80 en Angleterre, elle ne va pas au fond des choses et cet aspect du roman reste très superficiel. J’aurai aimé en apprendre davantage, d’autant plus que Leon est particulièrement touché par cette question étant lui même métisse. Par ailleurs, je suis restée sur ma faim en terminant ma lecture car certaines questions sont restées sans réponses, en particulier par rapport à la condition familiale de Leon.

En bref, Je m’appelle Leon est un roman émouvant et qui saura vous toucher en plein coeur mais, il est également porteur d’espoir et d’amour. Le style de l’auteur peut paraître très simpliste et enfantin mais je trouve qu’il est de circonstance. Malgré quelques longueurs et des non dits, le roman se lit très vite et reste très plaisant dans l’ensemble.



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