Wonder Woman #4

continue dans les pages de Wonder Woman. Greg Rucka et Nicola Scott proposent leur version des origines de l'amazone.

Je vais être franc, je ne pense pas que les mots qui suivent arriveront à retranscrire tout le bien que je pense de cet épisode. Il faut avouer que Rucka et Scott arrivent à injecter dans leur série une ambiance des plus plaisantes. Et puis, la réécriture des origines de Wonder Woman est des plus habiles en plus d'être fraîche.

Tout le monde connait comment Wonder Woman est arrivée dans "le monde des hommes", en tout cas, dans les grandes lignes. Rucka joue d'ailleurs avec cela pour nous proposer une ellipse au moment crucial qui détermine qui sera l'élue des amazones. Il est clair que ça aurait créé du suspens inutile. Mais, le scénariste va plus loin que ça en faisant de la sorte. Il insiste sur le fait que ce n'est pas tant la manière qui compte, Diana est Wonder Woman. C'est écrit.

En tout cas, le scénariste préfère orienter le récit sur la raison qui pousse les amazones à s'intéresser à l'arrivée des hommes sur la plage et le choix qui les conduit à envoyer une de leurs représentantes dans leur monde. Rucka arrive à retranscrire ce qui ressemble à de la sagesse. Aucune des membres du conseil ne lève la voix sur une autre. Leur choix est résonné tout comme l'organisation des jeux.

Rucka est très fort pour installer son petit univers mais aussi faire des pieds de nez à d'autres scénaristes qui se sont intéressés aux origines de l'héroïne. Certes, il y a le côté utopie lesbienne de Grant Morrison, dernier en date à s'être livré à l'exercice, mais chez Rucka, il semble que tout cela ne soit pas créé autour d'un mensonge, que les amazones ont bel et bien un rôle à jouer. En tout cas, leur union semble sincère, leur amour l'une pour les autres aussi, et leur bravoure est exemplaire. La scène durant laquelle Steve Trevor tente de les arrêter d'utiliser le pistolet en est la preuve.

La justification du costume est également intelligemment amenée. Bref, vous l'aurez compris, tout est bien géré dans cet épisode. Kevin utilisait dans ses coups de cœur le terme de "parfait", je ne trouve pas meilleur qualificatif.

En revanche, que nous ne nous trompons pas, Rucka est en train de nous écrire un retcon. Les origines de Wonder Woman n'ont absolument rien à voir avec celles plus ou moins évoquées lors du run de Brian Azzarello, les amazones n'ont jamais vu d'hommes auparavant et elles ne les étripent pas dès qu'elles en voient. De même, elles ne sont pas une bande d'hystériques, complotistes et limite misandres comme nous l'écrivait Meredith Finch. Bien que la technique soit discutable (oui, le retcon c'est pas bien), le fait que Rucka décide de ne pas s'encombrer avec tout cela est dans un sens louable. On fermera les yeux dessus, et je regrette presque que Peter J. Tomasi n'ait pas pris la même solution pour Superman plutôt que de le tuer et de le remplacer par un autre, ça aurait été moins lourd.

Je m'étale d'éloges sur le travail de Rucka mais la dessinatrice Nicola Scott est un atout majeur dans la construction de cet univers. Sa narration est parfaite, l'univers qu'elle met en place est magnifique. Elle signe de loin son meilleur travail à ce jour.

Wonder Woman #4Wonder Woman #4

DC Comics * "Year One Part 2" par Greg Rucka & Nicola Scott * $2.99
La suite arrive dans moins d'un mois. L'attente sera longue. Il y aura l'autre arc en cours de W onder Woman pour nous faire patienter mais - retournement de veste - ce Year One est meilleur que Lies. Peut-être qu'au prochain épisode, je vous écrirai le contraire mais quoiqu'il en soit, il faut lire les deux arcs. C'est génial !!!


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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois