
Quelques infos sur le livre :
20 histoires de coups de foudre sexuels- Auteur : Collectif
- Serie : Osez...
- Genres : Erotique
- Editeur : La Musardine
- Collection :
- Publication: 22/01/ 2015
- Edition: Broché
- Pages : 248
- Prix : 7,99€
- Rating:

Résumé :
On associe toujours le coup de foudre à l'amour, mais on oublie qu'il est souvent sexuel... Que se passe-t-il quand deux inconnus qui s'observent depuis des semaines dans le même métro finissent par s'adresser la parole? Quand une femme succombe aux charmes d'un ami de son époux le jour de son mariage? Quand deux collègues transgressent la règle du "no zob in job?" Vous le saurez en lisant ces 20 histoires de coups de foudre sexuels. De rencontres passionnelles en étreintes torrides, vous découvrirez le désir dans ses formes les plus brutes, irrépressibles et indomptables, le désir qui nous attire vers l'autre comme un aimant et nous entraîne dans un tourbillon incontrôlable où les limites entre amour et sexe n'existent plus... âmes sensibles bienvenues !
Avis de TeaCup :
Je tiens à remercier Stéphane pour l'envoi de ce SP.
Ma précédente chronique du collectif " Osez 20 histoires " étaient assez mitigée, mais qu'à cela ne tienne je me suis dit que selon les thématiques ça pouvait plus ou moins " coller " et celle-ci me paraissait prometteuse. Et très honnêtement, c'était le cas !
J'ai déjà trouvé ce recueil diversifié : aucun auteur ne revient plusieurs fois, cela permet une grande richesse de style, de thèmes, de manière d'aborder ces petites nouvelles courtes. Autre point positif (même si futile, je le reconnais ) : la couv !!! Je l'ai trouvée suggestive soft mais assez classe, vraiment sympa et raccord au thème (à mon goût).
Nouvelle bonne surprise (on enchaîne, oui, oui) tous les premiers textes m'ont plu ! Ils sont différents mais de belle qualités, on change du tout au tout à chaque fois dans les univers, les situations présentées et j'ai enchaîné les premières nouvelles sans m'arrêter. On y trouve des noms bien connus : Julie Derussy que je retrouvais avec plaisir, ChocolatCanelle, Aude dit Orium...
J'ai eu du mal à choisir les nouvelles dont je pourrais parler dans ma chronique aucun coup de foudre devant l'éternelle, d'où ma note juste en dessous du coup de coeur, mais vraiment de belles découvertes et de nouvelles intéressantes, qui embarquent immédiatement le lecteur, pour une tension progressive... un plaisir. Plus aussi : une nouvelle M/M (mec mec quoi), le F/F (devinez ce que ça veut dire vous avez des indices!!) ou mixte quand il y a de l'échangisme arrive souvent, que M/M, c'est plus rare dans cette collection... où j'ai lu les mauvais volumes.
Pour être plus spécifique. " Le front contre la vitre de ma chambre " a un côté immersif presque hypnotique assez fascinant, la psyché et le cul font bon ménage dans cette nouvelle, le personnage en peu de pages prend vraiment de la profondeur (non sans mauvaise blague) et j'y ai cru, à son histoire, son ton... " Une semaine de vacances " de Clarissa Rivière explore le " coup de foudre " qui brave les limites, c'est à la fois doux et assez cru. Le ton empêche de trouver le récit vraiment dérangeant et je ne sais pas si je ne l'ai pas presque regretté ? Dans le sens est-ce que je me suis sentie assez touché pour en venir à imaginer ses personnages comme réels, à me questionner plus loin que la lecture de la nouvelle et me sentir " percutée" par ce choix audacieux... pas tout à fait. Reste que la nouvelle fonctionne bien, et trouble assez les frontières pour attiser la curiosité. " Ma queue contre la tienne " de Julien Ligny m'a déroutée. On part sur quelque chose de cru, d'exhibitionniste... on sent le ton du récit, le langage aussi, plus que le plus banal " bite " on va jusqu'à " teub " (qui situe aussi le roman hein, je ne critique pas je relève juste), mais alors qu'on pense avoir cerné le récit il glisse vers autre chose, de plus... doux, plus de sentiments et casse complètement le départ et nos idées reçues. Super surprise donc, j'ai aimé être déstabilisée ainsi et du coup j'ai vraiment basculé dans la nouvelle fascinée et presque frustrée de ne pas avoir la suite, même si l'histoire fonctionne aussi dans ce format court.
Évidemment, il y a quelques textes moins à mon goût. Je pense à " La table même sur laquelle je t'écris... ", de Bonvalet. Le thème est intéressant, il y a de très jolies scènes visuelles, on est dedans, mais le jeu de flashbacks sur un format si court m'a vite perdue. " Préjugés " de MMK m'a aussi donné une impression ambivalente : c'était typiquement ce que je m'attendais à lire, l'illustration la plus proche du thème quoi : deux personnages se croisent, ils se plaisent et baisent. Pas mal écrit, mais la surprise en moins, j'étais moins enthousiaste. Autre point qui m'a vraiment posé souci pour le coup, c'est le côté anarchique sur l'utilisation du préservatif. Je m'explique : en général soit on a des persos qui se protègent, soit non. Là ils se protègent sur 1 pénétration sur 3... ?? Ce qui m'amène forcément à le noter et à me questionner. Si l'auteur ne le fait pas c'est un parti prix, on aime ou pas peu importe. Là je n'ai juste pas compris ? Dans ce monde-là les enfants par rapports non protégés existent... mais pas les MST 😉
En bref ! Il y a plein de bonnes nouvelles qui illustrent le thème de 1001 manières du coup d'un soir mémorable, au "peut-être le début de...", de l'interdit à l'obsession, du rapport tendre à la relation plus graveleuse, cet opus tient ses promesses ; il y a du soft du cru et une belle variété qui permet forcément d'apprécier une part des nouvelles (à mon sens) chacun y trouvera son bonheur. Belle découverte pour ma part, l'un de mes " Osez " préféré je pense, je me vois sans souci relire certaines nouvelles.
Extrait :
LE FRONT CONTRE LA VITRE DE MA CHAMBRE
Aude dite Orium
Je suis une fille raisonnable et cartésienne. J'ai une vie saine. Je n'ai connu aucune addiction. Je ne fume pas, ne bois pas, je fais du sport pour me tenir en forme. Mon travail est important, j'y consacre le principal de mon attention et de mon énergie. J'ai peu de temps pour mes amis et ma famille. Mais cela me satisfait. Pour ce qui est du sexe, il y a les sites de rencontres. C'est simple et efficace. Ça prend le temps que ça doit prendre, pas une minute de plus. Je suis une fille raisonnable et cartésienne, je n'ai connu aucune addiction, aucun coup de foudre.
Je suis nue, la vitre contre mon front est glacée. A moins que mon front soit brûlant. Je regarde par la fenêtre de ma chambre, il est quatre heures de l'après-midi, nous sommes jeudi. Je l'attends. Ma peau l'attend, mes lèvres, ma nuque, ma chatte, mon cul l'attendent. Je n'en peux plus de l'attendre. Je suis moite dedans et dehors. Mais qu'est-ce qu'il fout, bordel ?
Quand on s'est rencontrés, j'avais l'assurance de la consommatrice avertie et sans illusion. Je l'avais sélectionné sur un de mes sites habituels de rencontres. Nous avions discuté suffisamment longtemps pour nous mettre d'accord sur les conditions.
Je n'avais plus besoin de discuter des heures pour me rassurer. Et depuis que j'allais droit au but, j'avais moins de déception. Mes attentes étaient simples : du sexe, de la sueur, et bonsoir madame. Inutile d'attendre de moi des mots doux, de la lingerie fine, et des pudeurs de chattemite. Je voulais baiser et jouir, point. J'avais vu défiler toutes sortes d'hommes, des prétentieux, des rêveurs, des obsessionnels insuffisants, des amoureux transis, des compétiteurs, des athlètes ennuyeux et increvables, des bonimenteurs, des bons coups, des mauvais, des très bons coups, des trois petits coups et puis plus rien. Et puis lui.J'avais fait une réservation dans un hôtel parisien du côté de la Porte de Champerret, sur un site comparateur d'hôtels. Un lieu neutre, un quartier sans âme et sans souvenir. J'avais choisi une chambre aux couleurs sombres : murs sépia, tête de lit en damassé brun foncé, couvre-lit terre de Sienne, draps grèges. J'allais baiser dans une boîte de chocolat.
Nous avions préalablement rendez-vous dans un café à proximité. J'avais pris pour habitude de vérifier au préalable ce qui était proposé sur le site. Il est plus facile de faire demi-tour quand on est dans un bar, habillée, plutôt que nue sur un lit devant un homme qui a pris dix kilos, dix ans, et perdu tous ses cheveux depuis la photo.
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