Le livre du vendredi: Alice au Pays des Morts-Vivants

alice morts vivants

De Mainak Dhar

Alice a quinze ans. Toute sa vie, elle a été formée et entraînée pour faire face à la terrible menace de son temps: les Mordeurs. Ces zombies sans cervelle sont des monstres sanguinaires et le seul moyen pour la jeune fille de protéger son campement et sa famille est de leur tirer une balle dans la tête. Du moins, c’est ce qu’elle croyait jusqu’à ce qu’elle en suive un, affublé d’étranges oreilles de lapin, dans un terrier.

Ça ne va pas du tout!

Vous le savez maintenant, je collectionne et adore tout ce qui touche à Alice au Pays des Merveilles et si je possède le texte original de l’oeuvre en moult exemplaires, j’ai assez peu de réécritures dans ma bibliothèque. Alors lorsque j’ai vu que le livre de Mainak Dhar sortait en mai, j’ai sauté de joie! Que de fun en perspective! Mélanger Alice et les zombies, quelle bonne idée!

Une bonne idée au départ, certes, mais ça s’arrête là.

Ce qui m’a gêné en premier, c’est le style de l’auteur: sans saveur et sans couleurs. Les descriptions ne m’ont pas transportées, les personnages sont de vraies caricatures sans reliefs, on ne ressent aucune empathie pour eux. Il n’y a ni humour, ni philosophie. Il y a de l’action, mais elle est terriblement répétitive et la trame politique est cousue de fils blancs. Je sais que beaucoup de lecteurs ont dit que la brièveté du roman les avait frustré. Le texte est bref, en effet, mais tant mieux car, moi, je n’en voyais pas le bout! Le tout manque cruellement de profondeur, de poésie et même d’inventivité. Je n’y connais rien, mais je suis certaine qu’il y a plus à écrire sur les zombies que ça.

Et puis ce qui m’a vraiment déçu, c’est Alice. Pardon? Alice qui? Elle aurait pu s’appeler Germaine, ça aurait été pareil. Il n’y a rien de carrollien dans ces pages. Elle s’appelle Alice, elle saute dans un terrier, point. Le zombies à oreilles de lapin n’a pas d’autre rôle que de la faire entrer dans les tunnels. Aucun autre élément de l’histoire originale n’est repris. Des termes, oui quelques uns, mais des concepts, des personnages, des caractères, rien! Aucune scène n’est reprise, il n’y a pas un seul grain de folie dans ce récit de zombies! Encore une fois, je déplore le manque de profondeur et d’imagination de l’auteur.

Du coup, je me demande si ce n’est pas carrément marketing. Tout ce qui s’approche de près ou de loin à Alice se vend (je sais que je ne suis pas la seule, oooh non!), Alice + Zombies = succès assuré, c’est de la publicité mensongère pure et simple.

C’est dommage parce que les réécritures avec zombies incorporés ça peut être sympa, Warm Bodies en est un très bon exemple ( il existe Orgueil, préjugés et zombies aussi mais perso, je n’ai pas adoré) mais là, c’est vraiment un gros ratage. Et il y a une suit de prévue en plus? Merci mais non merci.

Cette lecture entre dans le challenge Littérature de l’Imaginaire!

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Marion


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