C’était mal barré avec cette couverture digne des thrillers flippants que ma petite nature exècre. Heureusement, cet artifice commercial censé attirer l’œil du lecteur en mal de sensations fortes ne correspond pas du tout au contenu de l’ouvrage. Car « Celle qui en savait trop » est un avant tout un roman à l’humour plutôt noir sans véritable suspens, porté par une galerie de personnages inoubliables. Des personnages prêts à tout pour arriver à leurs fins, plus retords les uns que les autres. J’adore quand il n’y a personne à sauver, quand chacun tire la couverture à lui, manigance, joue d’alliances de circonstance et se croit (à tort) plus malin que le voisin.
C’est cruel et tragique, cocasse aussi. Le tout porté par une narration maligne, une écriture nerveuse et des dialogues au cordeau. Suffisant pour m’offrir un excellent moment de lecture empreint d’une certaine férocité qui, vous vous en doutez surement, n’est pas pour me déplaire, bien au contraire.
Celle qui en savait trop de Linwood Barclay. J’ai lu, 2016. 320 pages. 8,00 euros.