Un texte sec, nerveux, tendu comme un arc. Un texte poisseux dont la chaleur humide transpire à chaque page. La folie gagne chacun sous la canopée, les vêtements trempés de sueur collent à la peau, les insectes sont aussi agressifs que les hommes. Et dans le huis clos de cette jungle inhospitalière, les conflits peuvent virer au tragique à la moindre étincelle. Une novella à lire d’une traite, de préférence en pleine canicule. J’ai aimé l’ambiance étouffante, la tension palpable dans chaque geste, chaque dialogue. Une vraie force d’évocation qui bouscule le lecteur, dommage que la conclusion m’ait laissé dans le flou, j’aurais préféré refermer ce western Guyanais avec une fin plus limpide. Mais qu’on se le dise, cela ne gâche rien à la qualité de l’ensemble.
Cat 215 d’Antonin Varenne. La Manufacture des livres, 2016. 96 pages. 9,00 euros.
Les avis d'Au pouvoir des mots et Noukette.