- Lectures de la semaine du 20 au 26 juin 2016 -
Une très jolie semaine livresque ! J’ai fini ma première lecture pour mon Tarathon ainsi que trois lectures pour le Challenge de l’été. J’ai parcouru un peu tous les genres : du fantastique, de la dystopie, de la jeunesse ainsi qu’un témoignage. J’ai beaucoup ri, j’ai aussi beaucoup pleuré et bien réfléchi. J’ai retrouvé un rythme de croisière habituel et j’ai enfin réussi à me plonger dans mes lectures, sans songer à autre chose en même temps, ce qui ne m’était pas arrivé depuis bien longtemps ! Bref, j’espère que je vais réussir à garder cet enthousiasme au cours des prochaines semaines !
La fille de Belle, Sophie Audouin-MamikonianEditeur : La Martinière JeunesseNombre de pages : 388Résumé : Né du mariage de Belle et de la Bête, Isabelle a hérité de la malédiction de son père, le roi Damien de Lancovit. La jeune fille peut à sa guise se transformer en une bête puissante et féroce, couverte de fourrure et dotée de crocs et de griffes. Hélas ! Le peuple, qui voit d’un mauvais œil le retour d’une bête au pouvoir, la rejette. Et ses parents, diplomates, pourraient lui préférer Mérié, son petit frère, pour leur succéder. Dans l’ombre de Lancovit, pourtant, se prépare un complot diabolique qui pourrait plonger le royaume dans le chaos. Un complot qu’Isabelle, princesse et bête, pourrait bien être seule capable d’éviter …
Mon avis en bref : Une énième relecture toujours aussi agréable ! Inspiré par l’histoire de la Belle et de la Bête, ce roman nous plonge au cœur d’un royaume aux fondations toujours fragiles : le Lancovit. Bien que la malédiction qui touchait le roi Damien, le transformant en une Bête féroce et incontrôlable, semble avoir été contrée par l’amour de Belle, les espoirs du couple royal s’effondrent à la naissance de leur petite fille : Isabelle a hérité de cette forme bestiale, mais peut quant à elle se métamorphoser à volonté. Nous suivons donc l’enfance, l’adolescence puis enfin l’entrée dans l’âge adulte de la jeune princesse, qui souffre énormément de sa condition de Bête et qui peine à se faire accepter par son peuple. Isabelle est très attachante, à la fois pleine d’énergie et d’humour et remplie de tristesse et de rancœur. Comme tous les personnages de ce roman, elle a une personnalité complexe et profonde : l’auteur est allé au fond des choses, ce qui rend tous les personnages – principaux comme secondaires – réalistes. J’ai énormément apprécié le choix de l’auteur en ce qui concerne le rythme : au début, c’est assez calme, assez lent, pour permettre au lecteur de rentrer en douceur dans l’univers fantasque et complexe d’AutreMonde, et puis, cela va crescendo : progressivement, les complots se mettent en place et l’action s’accélère. Dans ce roman, il y a énormément de choses : de la politique, de l’amitié, des relations familiales compliquées, des complots, des bonnes bagarres, de la magie … et de l’humour. Plus d’une fois au cours de ma lecture, je me suis surprise à sourire ou à rigoler franchement : que ce soit dans les dialogues ou dans la narration-même, Sophie a le chic pour insérer ironie et plaisanteries ! Un seul regret : que la suite ne soit pas encore parue. Je suis une grande impatiente et cette fin promet du rêve (ou, plus exactement, des bonnes batailles comme on les aime, des trahisons et des alliances bien noueuses, des rebondissements à n’en plus finir …) !
La chronique : elle arrive …
De l’autre côté de l’île, Allegra GoodmanEditeur : Thierry MagnierCollection : RomanNombre de pages : 369
Résumé : Sur l’île 365 dans la mer Tranquille, tout est très bien organisé, chacun obéit strictement aux règles définies par la Mère Nourricière qui a su dompter la nature et le climat, mettant à l'abri la Communauté. Oui mais à l'abri de quoi ? Et qu'arrive-t-il si on refuse d'être comme tout le monde, si l'on est trop curieux ? Honor, après avoir tout accepté va poser trop de questions ...
Mon avis en bref : Un petit roman d’anticipation et de dystopie à destination de la jeunesse qui vaut le détour ! De l’autre côté de l’île raconte l’arrivée d’Honor, une petite fille de dix ans qui a toujours vécu en dehors de la Communauté avec ses parents, sur l’île 365. D’abord déconcertée et intimidée par les nouvelles règles que tentent de lui inculquer ses professeurs, Honor va rapidement comprendre que, pour ne pas avoir d’ennuis, il suffit de rentrer dans le moule et de faire comme tout le monde. Malheureusement, ses parents ne sont pas aussi dociles qu’elle et la petite fille s’inquiète de leurs nombreuses incartades. De l’autre côté de l’île dépeint donc une société décrite comme sécuritaire et parfaitement respectueuse de l’environnement, une société dirigée par la Mère Nourricière qui est vénérée comme une déesse, une société où absolument tout est réglé à la minute et au centimètre prêt et où le moindre écart entraine une sanction toujours plus forte. De l’autre côté de l’île, c’est surtout l’histoire d’Honor, une petite fille qui tente de s’intégrer et de se fondre dans la foule, une petite fille qui va se laisser convaincre par l’éducation de ses maitresses et qui va sans cesse se rebeller contre ses parents qui essayent de l’inciter à penser par elle-même et à ne pas croire aveuglement ce qu’on lui raconte. Mais Honor, c’est surtout une petite fille qui a peur. Et c’est cette peur qui va finalement la conduire à se poser des questions, à aller contre les règles et les interdits. Ce petit livre est un bijou de poésie et de réflexion, qui invite le lecteur à s’interroger sur des thèmes capitaux tels l’identité, le sentiment d’appartenance, l’effet de groupe ainsi que la protection de l’environnement. Ce roman se lit très facilement, je n’ai ressenti aucune longueur ni lourdeur. Honor est une petite fille très attachante et j’ai pris plaisir à suivre ses diverses évolutions. En bref, c’est un petit livre que je recommande à tous : habitués de la dystopie comme novices en ce genre, amoureux de la nature comme adeptes des réflexions psychologiques, jeunes lecteurs comme grands dévoreurs de romans.
La chronique : elle arrive …
Pour toujours … jusqu’à demain, Sarah DessenEditeur : Pocket Jeunesse (PKJ)Nombre de pages : 453Résumé : Depuis la mort de son père, Macy s’est refugiée dans sa coquille. Et ce n’est pas sa mère qui trouvera le temps et les mots pour lui parler. Alors, quand son petit ami Jason s’éloigne et passe l’été au « Camp des cracks », Macy se retrouver livrée à elle-même … Et prête pour des aventures hilarantes, chaotiques, bourrées de rencontres inattendues : voici Delia, Greg … et Tim, un artiste prometteur au passé trouble, qui déboulent sur le chemin de la jeune fille. Macy aurait-elle trouvé en Tim un cœur blessé comme le sien ? En jouant avec lui au jeu de la vérité, elle mettra au jour les petits mensonges qui plombent son quotidien. Histoire, tout simplement, de réapprendre à vivre.
Mon avis en bref : Un roman rempli d’émotions qui ne laissera personne indifférent ! On suit l’histoire de Macy, la narratrice, une jeune adolescente dévastée par le décès de son père et qui tente de surmonter cette douloureuse épreuve. Pour cela, Macy a décidé de reprendre sa vie en main et de tout contrôler dans les moindres détails, en commençant par elle. Ayant pour modèle de Jason, son petit ami, Macy va tout mettre en œuvre pour atteindre la perfection. Ce n’est qu’en rencontrant la famille déjantée de Delia, une femme énergique à la tête d’une petite entreprise de traiteur, que Macy va se rendre compte que cette vie ne la mènera pas au bonheur. Aidé par Tim, un jeune homme qui partage sa douleur d’avoir perdu un de ses parents, Macy va mettre des mots sur ses maux, sur ses doutes, ses craintes et ses regrets, surmontant progressivement son chagrin. Ce roman est une petite perle qui décrit avec beaucoup de justesse et d’émotion le cheminement d’une adolescente face au deuil, qui met en évidence l’importance de la confiance et de la discussion dans la relation mère-fille et qui redonne espoir. Les personnages sont tous très attachants à leur manière, ils sont humains avec leurs forces et leurs faiblesses. Certains sont assez drôles (je pense à Greg et ses théories sur la fin du monde), d’autres attirent notre sympathie (j’ai beaucoup de chagrin pour la mère de Macy, elle se laisse submerger par les événements et son chagrin et ne parvient pas à faire face à ses émotions) … La grande force de ce roman, c’est l’émotion qu’il véhicule : selon ce que vit Macy, on a envie de rire ou de pleurer, de sourire ou de soupirer. Cela fait déjà bien des fois que je le relis et je commence donc à bien le connaitre, mais cela ne m’empêche pas d’être bouleversée à chaque fois par ce livre.
La chronique : elle arrive …
Deux petits pas sur le sable mouillé, Anne-Dauphine JulliandEditeur : France LoisirsNombre de pages : 255
Résumé : Le jour des deux ans de Thaïs, Anne-Dauphine Julliand apprend que sa fille est atteinte d'un mal incurable. Son récit bouleversant raconte le combat d'une famille et de son entourage, émouvant réseau solidaire, tous unis pour une cause magnifique: rendre les courtes années de Thaïs aussi belles que possible. Ils recevront en retour le plus précieux des cadeaux : son irrépressible gout de la vie, sa joie et son amour.
Mon avis en bref : Un témoignage bouleversant mais tellement poétique, qui ne laissera personne indifférent. Ce livre, somme toute assez court, est un condensé brut d’émotions, de poésie, de courage et d’amour. Nous suivons le quotidien d’une famille dans l’épreuve, le témoignage vivant et poignant d’une mère qui doit faire face à l’inconcevable : sa petite fille, son bijou, son trésor est atteinte d’une maladie incurable et dégénérative. Ce qui m’a le plus marquée, c’est tout d’abord le courage que l’on perçoit : celui de Loïc et Anne-Dauphine, qui voient leur monde s’effondrer dans le bureau du médecin, celui du grand frère Gaspard, qui du haut de ses quatre ans possède la sagesse enfantine parfois bien plus avisée que celle des adultes, et surtout celui de Thaïs qui se battra jusqu’au bout contre cette maladie qui lui prend tout petit à petit. J’ai également été frappée par l’amour qui se dégage de ce livre : l’amour d’une mère pour ses enfants et son mari, l’amour entre frères et sœurs, et l’amour de cette toute petite fille si malade qui offre ce merveilleux cadeau à tous ceux qui ont eu la chance de la connaitre, un amour si pur et si puissant qu’il n’avait pas besoin de mots, de gestes ou de regards pour être perceptible. Thaïs avait un cœur gros comme le monde, et cet amour lui donnait la force de se battre pour vivre une journée de plus, pour pouvoir combler ses parents de sa présence le plus longtemps possible. Thaïs nous offre une merveilleuse leçon de vie, nous invite à vivre et aimer pleinement et totalement. Ce témoignage est rédigé avec une plume d’or, un style léger et poétique qui adoucit un peu la cruelle réalité qui est contée. On ressent énormément d’émotions en lisant ce livre : j’ai eu bien souvent les larmes aux yeux mais, bien souvent aussi, le sourire venait concurrencer la peine qui enserrait mon petit cœur hypersensible. Cette famille a appris à se réjouir de chaque petit bonheur qui s’offre à eux, et on se réjouit avec eux. Ce fut une lecture bouleversante mais surtout très enrichissante, car l’auteur nous invite à suivre le conseil muet de sa fille : aimer et aimer encore.
La chronique : elle arrive …

