Aussi loin que possible

Un matin, Antoine et Tony dépassent l’école où ils se rendent en courant dans le but de voir lequel d’entre eux est le plus rapide. Ce n’est pas prévu mais ils ne s’arrêtent pas et continuent de courir. Il dépassent le parking, leur cité, le centre commercial. Ils courent jusqu’à épuisement. Jusqu’à la mer puis vers le sud. Ils volent de quoi avoir la force physique de continuer, dorment dans maisons vides. Pour quelque temps, les garçons laissent derrière eux un quotidien bien gris. Antoine craint de son père violent et Tony a peur d’être renvoyé en Ukraine d’un jour à l’autre.

Aussi loin que possible est narré par Antoine. Le lecteur voit ce qu’il voit, ressent ce qu’il ressent, a faim, soif avec lui. Lui et Tony sont deux personnages très touchants. Leur histoire qui ne tergiverse pas se lit d’une traite. Elle est d’ailleurs une course en elle-même. Une course vers la liberté et vers la liberté de toujours désirer dépasser les limites dans un monde figé, qui consomme et se consume. Les héros d’Eric Pessan deviennent un fait divers en lien avec un sujet aussi délicat qu’important. Ils deviennent, sans le vouloir des modèles, des symboles. Ils percent ainsi un peu plus la toile entre la fiction et la réalité. Le lecteur se dit qu’il aurait pu lire leur incroyable récit dans n’importe quel journal, qu’il aurait pu faire partie de ceux qui donnent envie de changer, d’agir. Il est inévitablement emporté par ces foulées décidées, fermes, douloureuses mais poétiques et un peu magiques aussi. Car voici un texte qui ravive les petites lumières que chacun a à l’intérieur. Les lumières de la confiance et de l’envie. L’envie !

Aussi loin que possible

Présentation de l’éditeur :
Antoine
et Tony n’ont rien prémédité, rien comploté. Ce matin là, ils ont fait la course sur le chemin du collège. Comme ça, pour s’amuser, pour savoir qui des deux courait le plus vite. Mais au bout du parking, ils n’ont pas ralenti, ni rebroussé chemin, ils ont continué à petites foulées, sans se concerter. La cité s’est éloignée et ils ont envoyé balader leurs soucis et leurs sombres pensées. Pour Tony, la hantise de se faire expulser vers l’Ukraine et d’avoir à quitter la France. Pour Antoine, la peur de prendre une nouvelle dérouillée parce que son père a envie de se passer les nerfs. Depuis ce matin où tout a basculé, ils courent côte-à-côte, en équipe. Ils se sentent capables de courir pendant des jours, tant qu’il leur restera une once de force. Fatigués mais terriblement vivants.


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