Batman : La naissance du démon

Batman : La naissance du démon Batman : La naissance du démon

Le volume 21 de la collection Eaglemoss, qui comprend le récit Batman : La naissance du démon, comme le titre l’indique, puis Batman : Le fils du démon.

L’histoire

Ra’s al Ghul, la Tête du démon, est le leader d’une organisation internationale du crime. Avec sa fille, Talia, il a affronté de nombreuses fois Batman et leurs liens se sont resserrés au fil du temps. Mais quels sont les secrets des origines de ce génie du mal ?

Mon humble avis

Ra’s al Ghul est l’un des super-vilains les plus intéressants de l’univers de Batman, me semble-t-il. Le Joker est évidemment en haut de la pile mais Ra’s est au même niveau, pour des raisons tout à fait différentes. J’étais donc très impatiente de pouvoir découvrir ces récits à son propos. La naissance du démon reprend les origines de Ra’s, comment il a fabriqué (et pas trouvé, ce qui est assez étonnant) le premier puits de Lazare et ce qui l’a fait basculé du côté obscur de la force (oups, mauvaise franchise). Le récit oscille entre passé et présent, puisque Batman fait de son mieux pour empêcher Ra’s d’atteindre un autre puits de Lazare, alors que la Tête du démon est au bord de la mort. Bien sûr, Talia s’en mêle, et on bascule alors dans le passé tandis qu’elle revient sur la vie de son père.

Batman : Le fils du démon se passe des années plus tard, tandis que Batman essaie d’élucider une affaire de meurtre. Alors qu’il est en danger, Talia le sort de là et le ramène au manoir Wayne. Il se trouve qu’elle est également à la recherche de la personne derrière le meurtre en question, pour des raisons toutes différentes de celles de Bruce. Puis, ça part vite en sucette : Ra’s propose de faire équipe avec Batman pour trouver Qayin, l’assassin en question, à la seule (minuscule) condition qu’il épouse Talia. Ah non, en fait, pas besoin, ils se sont déjà mariés, sisi, Ra’s a officié la cérémonie et en fait dans ce pays, seul le consentement de la femme est nécessaire pour rendre une union officielle (what the fuck?). Donc, Batman accepte et devient le « Fils du démon » : il prend plus ou moins la tête de la Ligue des Assassins. En leur apprenant des techniques pour ne pas tuer. C’est tellement hallucinant comme histoire, d’autant que ça s’enchaîne comme si de rien n’était. Une seconde Batman est à la recherche d’un tueur, puis la suivante il gère la Ligue des Assassins avec Ra’s et prend soin de Talia, enceinte de son enfant.

Par delà l’irréalisme de ce récit, réunir les deux dans un même volume permet aussi de remarquer l’historique des personnages et les changements que DC a pu faire en cours de route. Dans La naissance du démon, Talia explique que ses parents se sont rencontrés à Woodstock et que sa mère est morte d’une overdose. Mais, dans Le fils du démon, tout ça est effacé : les parents de Talia se sont rencontrés pendant la Seconde Guerre mondiale et sa mère a été poussée dans un puits de Lazare par Qayin, la tuant instantanément (ce qui arrange bien l’histoire de vengeance). Ça montre des incohérences, mais cela permet de se rendre compte des changements qui peuvent subvenir sur les personnages en quelques années.

D’ailleurs, pour ce qui est de l’enfant de Talia et Bruce, on pense immédiatement à Damian. Mais en l’occurrence, Talia fait croire à Bruce qu’elle a perdu le bébé, puis à l’épilogue on découvre un couple qui recueille un bébé abandonné devant leur porte, neuf mois plus tard. On se rend vite compte que cette histoire n’est pas vraiment dans la continuité et que cet enfant sans nom ne correspond pas au Damian Wayne introduit en 2006 par Grant Morrison.

Une très bonne lecture et une découverte intéressante ! Les dessins de Norm Breyfogle sont de toute beauté et desservent à merveille l’histoire, particulièrement sa vision du « démon » que Ra’s affronte dans ses rêves, les tempêtes de sable, etc.

Note : 4/5

Batman : La naissance du démon de Dennis O’Neil et Mike W. Barr (scénario), Norm Breyfogle et Jerry Binghame (dessin), Eaglemoss, 2016 (édition originale : 1987-1993), 197 pages.


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