Les naufragés de l’île Tromelin de Irène Frain

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1761, l’Utile part de Madagascar et vogue vers l’île Maurice. Par crainte des contrôles alors qu’il a chargé une cargaison d’esclaves (l’esclavage vient d’être aboli), le capitaine Lafargue s’entête à prendre une route dangereuse et à suivre les indications d’une carte controversée.

En pleine nuit, le navire se heurte soudain à une île plusieurs fois évoquée dans les récits de mer, mais à l’emplacement jamais validée, île fantôme devenue d’un coup tristement réelle. Le bateau est déchiqueté par la houle, un grand nombre de blancs, et plus encore de noirs, meurent dans le naufrage.

Les rescapés, hébétés, découvrent avec le jour qui point leur funeste lieu de séjour : un caillou effleurant à peine le niveau de la mer, battu par les vents et territoire des oiseaux marins, loin de l’image paradisiaque tropicale.

Très documenté, ce livre, navigant entre fiction et récit historique, revient sur l’épisode malheureux que j’avais déjà évoqué dans ce billet. Avec beaucoup de détails véridiques, d’explications historiques et de mentions de manuscrits d’époque, Irène Frain raconte l’histoire sous un autre angle de vue, celui des protagonistes, marins essentiellement, dont le premier lieutenant Castellan, qui réussira à bâtir un nouveau bateau et à sauver les blancs, mais n’arrivera jamais à faire revenir un autre vaisseau pour récupérer les noirs, alors qu’il le leur avait promis.

J’avais très envie de lire ce livre, suite à ma visite de l’exposition au château des Ducs de Nantes et à la lecture de la bande dessinée de Sylvain Savoia. Mais finalement c’est comme de lire un livre après avoir vu son adaptation cinématographique, on perd un peu l’attrait de la découverte. C’est néanmoins un très beau récit, passionnant du point de vue historique, et superbement mis en valeur par l’écriture d’Irène Frain.

Irène Frain, née en 1950 à Lorient, est une femme de lettres française, romancière, journaliste et historienne.

Les naufragés de l’île Tromelin a été édité chez Michel Lafon en février 2009 (21€) puis en poche chez J’ai lu en avril 2010 (7,10€)


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