
Ce petit album tout carton est un pur ravissement pour les yeux. Des poupées russes se déclinent d'une page à l'autre, de la plus grande à la plus petite. Décorée d'animaux et de fleurs, chacune a sa propre couleur. Pour ce qui est du texte… Je me suis complètement perdue dès la première page dans cet exercice de diction: «Il y a très, très, très, très longtemps, la maman de la maman de la maman de la maman de la maman de ma maman donna naissance à la maman de la maman de la maman de la maman de ma maman.» Et ça file ainsi, de génération en génération, jusqu'à la toute fin: «Il n'y a pas longtemps, moi, ta maman, je t'ai donné naissance, à toi, mon enfant.»Mon intérêt s'est vite épuisé, avec un petit pic à la hausse à la dernière page. À mon avis, cet album s'apprécie davantage pour ses illustrations que pour son texte. Mais c'est une simple question de goût. Chantonner ce texte répétitif aux p'tits loups pourrait assurément leur plaire.
J'ai découvert l'univers enchanteur d'Émilie Vastavec Couac. Ici encore, ses illustrations charment l'œil par leur délicatesse et leur simplicité. Le regard vagabonde parmi les détails (pas surabondants, juste assez pour garder l'attention): les escargots, les abeilles, les fourmis côtoient les champignons, les petits pois et les citrons. Les p'tits loups prendront plaisir à identifier les couleurs et à pointer les petites bestioles. Un très bel album à scruter à la loupe et à manipuler dans tous les sens.De maman en maman, Émilie Vast, MeMo, 12 pages, 2016. 1 an et plus.Les papas ne sont pas en reste! Émilie Vast a créé le pendant paternel des matriochkas, avec
De papa en papa, toujours chez Memo. ♦ ♦ ♦
Il y a ceux qui sont partis. Il y a ceux qui vont venir. Tantôt on pleure, tantôt on se réjouit. Ceux qui partent ignorent où ils vont. Ceux qui naissent aussi. Ainsi va la vie. «Mais nous qui sommes là, sommes bien là! Autant goûter le présent.»C'est tout le cycle de la vie qui se déploie à hauteur d'enfance dans ce merveilleux petit album carré. Paloma Valdivia aborde la naissance et la mort avec subtilité et délicatesse. Ses mots ont une grande puissance d'évocation, touchant direct au coeur.L'originalité des illustrations et les couleurs pimpantes apportent une bonne dose de légèreté. Un album empreint de douceur et de poésie. Une belle invitation à vivre le moment présent!
C'est comme ça, Paloma Valdivia, La joie de lire, 36 pages, 2016. 4 ans et plus. ♦ ♦ ♦
Guillaume se prend pour le chevalier de la table carrée. La cuisine est son royaume. Il vole au secours de la princesse et tue le dragon. Le plaisir est à son comble jusqu'à ce que la reine-mère, voyant le joyeux bordel fait par fiston, le condamne aux travaux forcés (ranger sa chambre). Lorsque vient le temps de retirer son armure, Guillaume se retrouve la tête coincée dans son casque – et pas n'importe quel casque: une casserole! Branle-bas de combat pour délivrer Guillaume, mais… pas le choix: une visite à l'hôpital s'impose. Dans la salle d'attente, les fous rires fusent à la vue de Guillaume. Dans la salle d'examen, le médecin est désemparé. Comment retirer la casserole? Avec une scie à métaux? Un ouvre-boîte? De la dynamite? Ne sachant plus à quel saint se vouer, il fait appel à un spécialiste: sa propre mère! (Eh oui, les mamans ont souvent remède à tout.)
J'adore, dans les albums, les situations dramatiques qui carburent à l'humour. Et avec Une casserole sur la tête, c'est mission accomplie. Le texte d'Alain M. Bergeron, accessible pour les premiers lecteurs, est truffé de pointes d'humour. Les nombreux dialogues viennent dynamiser l'intrigue. Les illustrations vitaminées de Philippe Germain – particulièrement les expressions de ses personnages – n'ont pas leur pareil quand il est question de faire sourire. Belle initiative des éditions Scholastic de rééditer dans un plus grand format cet album paru en 2006 aux défuntes éditions Imagine. Cet album n'a pas pris une seule ride.Une casserole sur la tête,Alain M. Bergeron (texte) et Philippe Germain (illustrations), 32 pages, Scholastic, 2016. 4 ans et plus.
