Une réécriture de ce célèbre conte dont la morale pourrait être : « La curiosité est un vilain défaut ». Dans cette histoire en randonnée classique, chaque rencontre n’apporte pas de réponse satisfaisante au souhait de la grenouille. L’intérêt réside dans le traitement espiègle proposé par Antonin Louchard : sa grenouille totalement hystérique provoque l’hilarité, comme l’intervention des mouches dans les premières pages, narguant et insultant gentiment le batracien boudeur. A chacune de ses demandes, la grande bouche s’énerve et grossit, jusqu’à la rencontre finale avec le héron, qui lui rabaisse son caquet et la rapetisse à vue d’œil.
Un petit album décalé et irrévérencieux mettant en scène un personnage que l’on est presque ravi de voir si déconfit à la dernière page. C’est drôle et graphiquement très expressif. Et tant pis si ce n’est pas avec une telle histoire que l’on va inciter nos enfant à diversifier leur alimentation…
Grande bouche, d’Antonin Louchard. Seuil jeunesse, 2016. 40 pages. 8,90 euros.