


Je tiens tout d’abord à remercier la plateforme Netgalley et les éditions Hachette pour ce partenariat !
Le résumé était accrocheur, les premiers avis qui ont circulé sur la blogosphère prometteurs, pourtant j’en ressors mitigée, avec cette fameuse impression de ne pas savoir comment aborder et expliquer ce qui m’a réellement plu et déplu. Relevons le défi et attaquons la décortication !
Tout d’abord, j’ai bien apprécié la mise en place de l’intrigue, le fait qu’on change de point de vue à chaque chapitre. On passe ainsi du personnage de Judy à celui de Lisa, sa psychiatre, et d’un troisième autre personnage (mais c’est une surprise) de façon à comprendre les réactions de chacune d’elles. De plus, on découvre un jeu de miroir entre différentes périodes et j’ai trouvé que c’était un grand plus puisque cela donnait de la profondeur à l’ensemble. En revanche, je fus un peu moins ébahie par la prévisibilité de TOUTE l’intrigue. Du début à la fin, je savais d’avance ce qui allait se passer, si bien que j’avais plus envie de rire en apprenant les « révélations ». Même à la fin, cela me paraissait trop prévisible pour que je fonde devant une telle scène. Bref, si les codes de la narration sont intéressants, l’intrigue en elle-même reste décevante (même si je prends en compte que c’est le premier livre de Melissa Bellevigne).
Le thème principal, la psychologie autour de la paranoïa, est tout de même intriguant et bien exploité. Le lecteur assiste aux réactions des victimes, aux mécanismes qu’ils propagent pour se défendre et les moyens qu’emploient les professionnels de la psychologie pour abattre les obstacles. Finalement, c’est un jeu de dupes où le plus endurant est toujours sûr de l’emporter.
Concernant les personnages, le lecteur ne découvre aucune surprise. D’un côté nous avons Judy, la vingtaine, violée, battue, suicidaire, cataloguée comme paranoïaque depuis sa plus tendre enfance. On ne peut que s’apitoyer sur les épreuves qu’elle subit et éprouver de la compassion envers ce personnage torturé. Cependant, elle qui se montre forte tête en début d’intrigue afin de se préserver, j’ai trouvé qu’elle cédait bien trop facilement à la méthode de Lisa, si bien que la jeune victime perdait pour moi toute crédibilité. Quant à Lisa, c’est le même topo. Perçue comme la meilleure des psychiatres par ses pairs, sa renommée sera pourtant mise en jeux alors qu’on la voit se déliter, perdre pied et l’ensemble de ses repères face à cette patience enceinte. Là aussi, un manque flagrant de crédibilité me l’a rendue antipathique et je n’ai pas su profiter de ces deux personnages. Le meilleur d’entre tous reste pour moi Alwyn. Protecteur et réservé, j’ai trouvé qu’il était le plus travaillé et le plus cohérent. On apprend ses secrets au compte-goutte et, si cela ne créé aucun effet de surprise, le contexte a tout de même su attiser ma curiosité. Quant au méchant, il est dans l’ensemble invisible durant tout le livre, nous sommes plutôt confrontés à un de ses sbires qui, l’a encore, tombe dans le stéréotype pathétique…
La plume est toutefois entraînante. Sans être particulièrement marquante, elle a su alléger et rendre discrets les nombreux défauts pour nous happer jusqu’à la fin en nous faisant passer un agréable moment. Je peux même dire qu’outre la présence d’Alwyn, c’est la plume qui m’a évitée un abandon complet.
Et je voudrais ajouter un dernier commentaire au sujet de la couverture. Si les couleurs et la posture cohabitent avec l’esprit du livre, je ne l’ai pas trouvée assez accrocheuse par rapport à l’intrigue (cela aurait peut-être du me mettre sur la voie, par rapport à l’intrigue…).
En conclusion, ce fut une découverte plutôt mitigée, en raison d’une prévisibilité déconcertante et de personnages incohérents avec leur précédent comportement. Le personnage d’Alwyn et la plume de Melissa Bellevigne, pour intéressants qu’ils soient, ne suffiront pas à faire remonter la côte de ce livre…



