X-men apocalypse : la grosse indigestion mutante

X-MEN APOCALYPSE : LA GROSSE INDIGESTION MUTANTE Je suis suffisamment jeune et en bonne santé pour ne pas souffrir de varices ou d'hémorroïdes, mais tout de même, j'en ai mal à mes X-Men! La bande-annonce m'avait laissé supposer le pire, mais le capital confiance accumulé par Brian Singer m'avait convaincu de ne pas écouter les Cassandres et d'aller voir ce film en toute sérénité. Grossière erreur. En fait, on y voit de tout, et n'importe comment. Je m'explique. Ce n'est pas un florilège, une anthologie mutante, mais un fourre-tout, une indigestion qui pèse sur l'estomac et vous file des cauchemars pour la nuit. Alors voilà, nous avons en l'espace de deux heures trente (presque) un mélange invraisemblable de toutes les équipes X de ces quarante dernières années, empilées et fusionnées sans grande logique. Avec des personnages totalement out of character (Tornade qui soutient une grande partie du film un individu qui souhaite faire succomber l'humanité, Angel qui fait de même), d'autres dépeints comme des simplets retardés (pauvre Kurt Wagner, affublé d'un stupide blouson rouge à la Thriller, pour bien rappeler qu'on est dans les années 80. Diablo passe ici pour un crétin patenté), des héroïnes potiches qui passent les trois quarts du film en pose "crispées et prête à combattre" (Psylocke, qui enfin cède à l'action dans la dernière demie-heure. Pas de bol, les effets spéciaux sont assez moches) et dulcis in fondo des apparitions censées plaire à la fan-base des lecteurs de comics, mais qui ne servent absolument à rien dans la dynamique des événements (hé mais c'est Jubilé, la petite asiatique avec son imper jaune! Cool! Mais en fait, que vient-elle faire dans cette galère, la pauvre...). Ce qui est valable pour les mutants l'est aussi pour la trame, les différents récits qui s'encastrent dans l'architecture mère. On a droit à une scène qui copie plan par plan l'évasion de Wolverine dans l'Arme X (mais que c'est téléphoné, et mal joué...), l'explication du pourquoi Xavier est devenu chauve (à la limite...), la transformation d'Angel en Archangel (au passage, Warren est le clone d'un membre du groupe Ah-Ah, et Caliban le Morlock devient une sorte de proxénète gothique qui laisse dubitatif). Et le vilain du jour, demanderez-vous? Place à Apocalypse, que l'on dit être le premier mutant de l'histoire, et qui régna autrefois d'une main de fer sur l'Egypte antique. Lorsqu'il sent sa mort venir, il transfère son esprit, son être, dans un nouveau corps, en absorbant au passage les pouvoirs, tout en gardant ceux qu'ils possédaient précédemment. Apocalypse devient donc une créature aux dons multiples, et que rien ne semble pouvoir stopper (certes, il n'a pas de talents psychiques, mais Charles Xavier, c'est sa spécialité... Vous voyez déjà venir la suite...), alors pourquoi ce besoin de s'entourer de quatre cavaliers pour les bases besognes, quand d'un seul revers de main il peut abattre un quartier tout entier, ou une armée? Dans le comic-book, cela a plus de logique narrative, ici on peine à croire qu'une telle force de la nature ait besoin de s'adjoindre les services d'une ninja ou d'un type qui vole (avec des ailes en acier, certes, mais il n'empêche, le concept de Archangel a été très mal exploité, pour une raison simple; le spectateur n'ayant pas eu le temps et l'opportunité de ressentir de l'empathie pour Warren avec ses plumes, il se contrefiche de ce qui lui arrive par la suite, d'autant que ça n'a pas l'air de déplaire au jeune mutant... Quelle trahison de l'esprit originel!) 
X-MEN APOCALYPSE : LA GROSSE INDIGESTION MUTANTE Le film démarre à l'époque de l'Antique Égypte, et prend le temps de nous expliquer tout d'abord pour quelles raisons Apocalypse a disparu de la circulation, durant de nombreux siècles. Certes il s'habitue très vite à l'ère moderne dans laquelle il se réveille... On appréciera le fait que nous ne sommes pas ici dans une tentative consensuelle de faire un film ultra familial, mais bien dans une version cataclysmique des comics Marvel, avec un super méchant qui l'est vraiment, méchant! Tuer ne lui pose pas de soucis, au contraire c'est une extermination qu'il a en tête dès son apparition. Le problème avec la toute-puissance d'apocalypse, c'est qu'à côté il reste peu de place à Magneto pour pouvoir exister. C'est dommage car Michael Fassbender est vraiment excellent dans le rôle, et il avait jusqu'ici démontré une crédibilité à toute épreuve. Hélas, emprisonné dans un schéma narratif où il n'a plus qu'un rôle de figurant, il doit se contenter de scènes tire-larmes, et il est bien loin de pouvoir donner la totalité de son potentiel. Globalement il semblerait que les spectateurs et la presse aient apprécié surtout une scène de 3 minutes, durant laquelle le bolide Quicksilver réussi une nouvelle fois (c'était arrivé dans le film précédent) à susciter l'adhésion. Un moment en slow motion durant lequel le jeune mutant démontre l'étendue de ses capacités avec une coolitude absolue (sur un morceau d'Eurythmics), faisant de lui le personnage le plus sympathique et proche du spectateur, un looser flamboyant, qui donne la banane et qui fait oublier son avatar insipide proposé par les Marvel Studios, durant Age of Ultron. Ce n'est pas un hasard si celui-ci est déjà mort et oublié!



X-MEN APOCALYPSE : LA GROSSE INDIGESTION MUTANTE Mention spéciale aussi -pour ma part- à délivrer à Jennifer Lawrence, même si son personnage est à mon avis trop loin de ce qu'il représente vraiment dans le comic book. Force est de constater que l'actrice est véritablement splendide, elle joue bien et elle est physiquement très intelligente. J'aurais toutefois des réserves sur la plupart des acteurs présents dans ce film, ou pour être plus précis sur la manière dont il leur a été demandé d'aborder et de représenter leurs personnages à l'écran. Je ne suis pas très séduit par cette Jean Grey jeunette, à qui il manque la grâce que l'on perçoit par exemple ces mois derniers chez les All-New X-Men. Scott Summers n'affiche absolument aucune aptitude au rôle de leader, Hank McCoy bondit un peu partout et il rugit quand il convient de le faire, mais c'est un poids plume lorsqu'arrive le grand combat final. Finalement il convient de noter que c'est encore James McAvoy en professeur Xavier, qui me semble le plus à sa place. Le film n'est pas un ratage total et se laisse regarder -je le répète- d'autant plus agréablement, si vous n'avez pas la prétention de retrouver à l'écran cet univers mutant que vous adorez tant sur papier. Inversement, si vous êtes très liés aux comics depuis des décennies, et que vous aviez apprécié la manière dont les deux précédents films avaient été conçus, vous serez sûrement déçus par cette orgie mutante, qui sort l'artillerie lourde, mais tire très souvent à blanc. Passons sur la scène bonus à la fin du film, qui n'a absolument aucun intérêt ni aucune chance d'être comprise du spectateur qui n'a jamais ouvert un comic book. Bref une grosse déception, basée non pas sur les qualités filmiques du long-métrage en soi -je ne prétends pas être un critique ultra compétent ni maîtriser tous les codes cinématographiques, loin de là- mais sur le parallélisme à faire entre le média d'origine, et son adaptation sur grand écran. Victoire des comics par Ko dès la fin du premier round. 


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X-Men : Days of future past, le film


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Et aujourd'hui, opération spéciale, pour une critique achetée, une critique offerte! Blague à part, dans le cadre d'un partenariat d'idées avec l'excellent blog Le Cinéma avec un grand A, voici donc ce qu'ils en pensent, là-bas, chez nos collègues. Vous allez voir, les opinions divergent subtilement, et c'est ça qui est bien. On remet donc le couvert, avec une seconde idée du film. Apocalypse bis.

POURQUOI J’AI VOULU VOIR CE FILM ? Après avoir apprécié « Days of Future Past« , j’attendais un petit peu la suite des aventures de nos X-Men. La bande annonce ne m’a pas tellement séduit, j’attendais quelque chose de moins bling bling et plus mystérieux. Bryan Singer s’est montré à la hauteur lors de son retour et j’espère qu’il va rester sur la même dynamique avec « Apocalypse« . Que la séance commence !


QU’EST CE QUE ÇA RACONTE ?

Apocalypse, le premier de tous les mutants, vénéré comme un dieu il y a des millénaires, se réveille dans les années 1980 dans un monde qui a bien changé. Le mystérieux mutant veut fonder un monde tel qu’il le conçoit et sur lequel il régnerait en maître. Bien sûr, Charles Xavier et ses alliés vont se mettre en travers de sa route…


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LES PREMIÈRES MINUTES ? Le film s’ouvre sur l’Égypte, à l’époque des pharaons, où l’on y voit le puissant Apocalypse régner comme un véritable dieu sur les hommes. Le mutant va faire l’objet d’une mutinerie, qu’il va l’emprisonner dans une pyramide. Une ouverture efficace qui pose les choses simplement et surement.

Ensuite, on fait un bon dans les 80’s où l’on retrouve nos héros éparpillés un peu partout sur la Terre. Raven mène son combat envers la discrimination des humains envers les mutants, Charles Xavier voit son école prendre de l’ampleur, tandis que Magneto s’est retranché loin des conflits en Pologne, où il est devenu père de famille.
Tout est paisible, trop même… Le réveil d’Apolypse va chambouler le quotidien de nos héros.
Un premier quart d’heure qui part sur de bonnes bases. Pour le moment, on est dans la continuité de « Days of Future Past » et de « X-Men le commencement« 
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LE CASTING ? Bryan Singer s’entoure d’une distribution qu’il connait bien dans l’ensemble. On a tout de même quelques petits nouveaux, qui se montrent à la hauteur de leur personnage.

Le trio James McAvoy/ Michael Fassbender/ Jennifer Lawrence assure comme il faut. A mes yeux, ils font parti des meilleurs acteurs de la saga. La relation entre McAvoy et Fassbender est très émouvante, il y a une véritable alchimie entre les deux acteurs.
Oscar Issac livre une prestation solide, mais c’est visuellement que la magie n’opère pas. Par moments, Apocalypse donne une impression caoutchouteuse. Le design du personnage est proche de celui d’Ivan Ooze, le méchant du film « Power Rangers« . C’est dommage !
Sophie Turner se montre convaincante dans la peau de Jean Grey, tout comme Tye Sheridan dans celle de Cyclope. Evan Peters s’éclate en Quicksilver et il le partage très bien à l’écran.
Nicholas Hoult et Rose Byrne restent plus secondaires, mais le job est accompli. En revanche Olivia Munn (Psylocke), Alexandra Shipp (Tornade) et Ben Hardy (Archangel) manquent de charisme.
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ET AU FINAL ÇA DONNE QUOI ? Je me lève de mon siège et je suis globalement satisfait de ce nouvel opus. Bryan Singer ne livre pas le meilleur long métrage de la saga, mais il reste toutefois un très bon divertissement. Le film se divise clairement en deux parties, la première nous présente tous les personnages et les réunis vers un seul objectif : lutter contre la menace Apocalypse (ou s’allier avec, cela dépend du camp choisi). La seconde partie est plus axée sur l’affrontement. J’ai préféré nettement la seconde partie où le rythme est haletant et les scènes sont assez spectaculaires.

La mise en scène de Singer répond dans l’ensemble à ce qu’on attendait d’elle. On a le droit à des scènes de combats épiques et spectaculaires. Tout n’est pas parfait, certaines scènes auraient pu être mieux orchestrées, notamment celle de Magneto et sa famille dans la forêt en Pologne. Bien sûr la scène de Quicksilver est déjà culte, comme pour c’était le cas dans le film précédent. Le petit tacle à « X-Men 3 » ne passe pas inaperçu (scène où les X-Men sortent du cinéma). Visuellement, on peut faire quelques reproches sur certains costumes et quelques effets spéciaux. On frôle parfois la série B.
Le scénario n’a pas de réelle surprise, tout est plus ou moins prévisible. Cela dit, il se fond parfaitement au milieu de tous les films. A première vue, je n’ai pas vu de grosses incohérences. On aurait bien évidemment aimé voir plus d’approfondissement chez certains personnages et de véritables rebondissements. Apocalypse méritait d’être un plus impressionnant, plus flippant, plus cruel… Les thématiques qu’on avait apprécié dans « Days of Future Past » sont quasi inexistants. L’absence de Vaughn à l’écriture se fait ressentir. On a donc une histoire téléphonée, mais qui évite les pièges de la confusion envers les autres opus.
John Ottman livre une bande originale épique, dans la lignée de ce qu’il avait fait pour les films précédents. J’ai un petit faible pour la musique qui accompagne lors l’ouverture en Egypte.
Je pense que ce X-Men : Apocalypse aurait dû être développé en deux films. Cela aurait permis peut être un meilleur déroulement scénaristique, plus de profondeur et des thématiques moins survolées. 2h30 de film, c’était un peu court, pour déployer tout ce qui entoure le personnage d’Apocalypse…
Petit mot sur la scène post-générique, elle ouvre clairement la voie au nouveau film Wolverine et il possible que l’on y retrouve Dents de sabre et Deadpool…
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En résumé, X-Men : Apocalypse est bon film de super héros, mais pas le meilleur la saga. Le scénario aurait mérité un peu plus de profondeur et des péripéties plus percutantes. Visuellement ça frôle le brouillon, on se demande parfois où est passé Bryan Singer ?
Critique complète disponible ici 

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