Interview de Laure Valentin – traductrice

Bonjour,

Il y a une semaine environ, Laure Valentin m’a envoyé un mail pour me demander si je pouvais chroniquer le livre Jeff Madison et les ombres de Drakmere de Bernice Fisher et dont elle est la traductrice. Ah oui, il faut que je vous dise, histoire de mieux vous la présenter que c’est aussi la traductrice de Runes de Ednah Walters (roman dont on parle actuellement dans la blogosphère…allez je vous mets la couverture😉 ) et de bien d’autres romans que vous pouvez voir

Interview de Laure Valentin – traductrice

C’est assez rare (enfin il me semble) que ce soit les traducteurs qui « interpellent » les blogueurs …mais je suis ravie qu’elle l’ai fait comme ça j’ai pu lui poser de nombreuses questions😀 !

Comment devient-on traductrice? Et dans une maison d’édition de surcroit? J’ai un parcours plutôt atypique, je ne peux pas parler au nom de tous les traducteurs. Il existe des études supérieures de traduction, et je dirais que c’est la voie royale pour devenir traducteur littéraire dans une maison d’édition. Pour ma part, après des études d’anglais et un diplôme en métiers du livre, j’ai d’abord été bibliothécaire. Suite à mon déménagement au Canada, j’ai commencé à travailler pour des maisons d’édition en tant que correctrice et traductrice occasionnelle. C’est ainsi que je me suis constitué un premier portfolio de textes, qui m’ont ensuite permis de postuler auprès de plusieurs maisons d’édition et de proposer mes services à des auteurs anglophones indépendants. Est ce que vous choisissez les livres que vous traduisez? J’ai une certaine latitude dans le choix des textes que j’accepte de traduire. Comme je travaille en tant qu’indépendante, je peux tout à fait refuser des contrats si le texte ne me convient pas. Cependant ce n’est jamais arrivé, car dès ma première prise de contact avec les auteurs et les éditeurs, je sais quels types d’ouvrages on va me confier – d’autant plus pour les auteurs indépendants, car je connais d’avance leurs genres littéraires et les romans qu’ils ont publiés. Bien sûr, j’ai des genres de prédilection et tous les textes ne correspondent pas systématiquement à mes goûts de lectrice, mais ce n’est jamais une raison de refus de ma part. Le fait de traduire ne vous donne-t’il pas envie d’écrire? Si, bien sûr, surtout quand un texte sur lequel je travaille me plaît particulièrement ! J’écris d’ailleurs un peu, pas autant que je le voudrais malheureusement. Quand on traduit, on suit un canevas préétabli, mais la page blanche, c’est tout autre chose. J’admire toujours la persévérance et la patience des écrivains. Jusqu’à présent, je n’ai réussi à écrire que des nouvelles ! En fonction de quel critère se fait votre choix  de traduction : écriture littéraire, littérale…? La traduction n’est évidemment jamais littérale. Tout le travail du traducteur consiste à produire un texte tel qu’un auteur francophone aurait pu l’écrire. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas la connaissance de la langue d’origine du texte qui fait un bon traducteur (même si c’est un prérequis nécessaire), mais plutôt sa maîtrise de la langue d’arrivée. Le résultat doit être fluide et permettre au lecteur d’oublier qu’il est en train de lire une traduction. L’auteur a-t-il son mot à dire ? Je communique beaucoup avec l’auteur pendant la traduction, mais la plupart du temps il n’a que peu de notions de français et ne peut donc pas intervenir. Pour certains choix, je lui demande ce qu’il souhaite, par exemple conserver les noms de lieu ou les franciser (s’ils sont imaginaires), expliquer les références culturelles en note de bas de page ou choisir des références équivalentes dans la culture française, traduire tel jeu de mots par tel autre (ce qui est particulièrement difficile à exposer à une personne qui ne parle pas la langue dans laquelle le jeu de mots doit être rendu), etc. Et puis il y a la question du titre, je propose souvent plusieurs titres à l’auteur, s’il y a lieu, et c’est lui qui choisit celui qui lui plaît le plus. En revanche, lorsque je travaille pour une maison d’édition, tout passe par l’éditeur et les correcteurs. Arrivez-vous à vous prendre à l’histoire que vous traduisez? J’ai plus d’affinités avec certains récits qu’avec d’autres, mais je regarde le texte de trop près pour en avoir une vue d’ensemble. D’ailleurs au fil de la traduction, j’apprécie davantage le style et la plume de l’auteur que l’histoire mise en place. Il faudrait que je relise les romans plusieurs mois plus tard, à tête reposée ! Je suis un peu plus terre à terre : touchez-vous une commission sur les ventes des livres que vous traduisez? Tout dépend des contrats, certaines maisons d’édition proposent un pourcentage sur les droits d’auteur. Avec les auteurs indépendants, je suis exclusivement rémunérée à la traduction (au mot, en général). Afficher l'image d'origine Laure Valentin d’avoir pris le temps de me répondre…et à bientôt pour une prochaine chronique😉 Quand à vous cher(e)s ami(e)s : Bonne lecture !❤😀

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