Chronique « Haïda, tome 2 »
Public conseillé : tout public/h4>
Scénario de Séverine Gaulthier, dessin de Yann Degruel,
Style : conte indien
Paru aux éditions « Delcourt », le 16 mars 2016, 10.95 euros,
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L’Histoire
Taan et Nizhoni aiment quand le grand sage Ts’ang leur raconte des histoires.
Aujourd’hui, il va leur parler du Clan des Ours, qui vit dans la forêt lointaine. Cette histoire est celle de Kindawuss et Quissan, ses deux amis.
Kindawuss, la fille du chef, avait pour ami Quissan. Ils avaient tous les deux le même âge. Les deux enfants aimaient jouer ensemble. Pour leur grand malheur, en grandissant, leur amitié se transforma en amour. Dans leur clan, cela était interdit.
Pour vivre leurs sentiments, ils fuirent dans la vaste forêt et y vécurent heureux pendant des années.
Un jour pourtant, Quissan voulu retourner au village revoir les siens. Mais Kindawuss avait trop peur et resta cachée dans la forêt.
Quand ils surent qu’ils s’étaient mariés , les gens du village l’empêchèrent de repartir. Les années passèrent… Lorsqu’il Quissan parti à la recherche de sa femme, celle-ci avait disparu. Tout le monde finit par l’oublier, sauf Quissan.
Un Shaman lui appris qu’elle vivait avec un ours et avait deux garçons. Il partit à sa recherche, pour la ramener coûte que coûte. A son retour, Kindawuss s’inquiéta pour ses deux garçons et partit les chercher. Sogoat, son premier fils, resta avec elle au village, tandis que Cunwhat retourna auprès des ours. Kindawuss composa alors un chant pour que les ours laissent les gens du village en paix…
Après cette très belle histoire, Taan et Nizhoni eurent bien envie d’aller voir dans la forêt s’ils pouvaient retrouver le Clan des ours. Ils partirent en cachette sur sa trace. La route ne fut pas de tous repos et effrayante. Au matin, ils tombèrent, nez à nez, avec un gros ours. Grâce au chant qu’ils connaissaient par coeur, l’ours ne leur fit aucun mal. Maintenant, les voilà eux-même prisonniers. Les ours sont étonnés d’apprendre que ces deux enfants connaissent l’histoire de Kindawuss et de son époux. Quand le chef du village-ours leur pose des questions, ils se rendent compte que c’est Cunwhat… Enfin, ce dernier leur lance un défit. Soit ils le réussissent, soit il restent dans le village jusqu’à la fin de leur vie…
Ce que j’en pense
Ce fut un plaisir de retrouver Taan et Nizhoni dans une nouvelle aventure. Toujours avec les même dessins délicats, je suis repartie dans le monde des rêves et du folklore Amérindiens.
Ce que j’aime dans cette bande dessinée, comme dans le premier épisode, c’est son découpage. On commence par s’immerger dans un monde de légendes. J’ai l’impression d’être assise dans le tipi avec tous les enfants à écouter Ts’ang me raconter son histoire. Puis quand elle prend fin, je pars à l’aventure avec ses deux petits coquins qui ont soif d’aventure.
Si Séverine Gauthier est une vraie conteuse, pour ces deux ouvrages qui nous parlent des habitants de « Haïda Gwaii », elle a plusieurs cordes à son arc. Elle a réalisé des titres pour adultes (« Washita » chez Dargaud) qui parle aussi d’Indiens et l’étonnant tryptique « Virginie » qui se passe pendant la Guerre de Sécession en Louisiane.
J’aime quand même plus particulièrement ses albums jeunesse. Elle a vraiment l’art de raconter de très belles histoires tristes ou amusantes. Une chose est sûr, elle me fait rêver.
Yann Dégruel, avec son dessin au trait pastel et lumineux, me donne un tout autre regard sur la bande dessinée. Avec lui, cela est très artistique, pour le plus grand plaisir des petits et des grands.
Vous avez bien compris… Je suis retournée en enfance le temps d’une lecture et ça fait du bien !

