Laura Trompette / Si on nous l’avait dit

Laura Trompette / Si on nous l’avait ditSi on nous l'avait dit
  • Auteur : Laura Trompette
  • Serie :
  • Genres : Romance, Contemporain
  • Editeur : JC Lattès
  • Collection : &moi
  • Publication: 09/ 03/ 2016
  • Edition: Numérique
  • Pages : 226
  • Prix : 7,99€
  • Rating: Laura Trompette / Si on nous l’avait dit

Résumé :

Dans sa Corrèze natale, Alice Perret rêve de jours moins monotones, tout en acceptant avec bienveillance sa routine au sein de la ferme de ses parents. Elle mène en réalité une double existence : si Alice n'est personne dans sa campagne, elle est quelqu'un en ligne. L'arrivée impromptue de Nolan Sharp, businessman anglais en vadrouille dans l'hexagone, va renverser l'ordre établi. En l'espace de vingt-quatre heures, un événement tragique va rapprocher ces deux êtres qui n'étaient en rien prédisposés à se connaître, encore moins à s'attacher...

Avis de Ninie :

Tout d'abord je tiens à remercier les éditions JC Lattès et Netgalley pour m'avoir offert l'opportunité de lire ce livre en m'accordant leur confiance dans le cadre de ce partenariat.

Si j'ai voulu découvrir ce roman, c'était surtout de la curiosité, vis-à-vis de son auteur que j'avais rencontré à Strasbourg en octobre 2015, j'avais été tenté de découvrir sa duologie " Ladie's Taste " mais j'avoue que le fait de savoir que l'histoire proposait une romance entre deux femmes m'a directement refroidi, donc je n'avais pas découvert ses romans.

Lors de cette rencontre, Laura nous avait parlé - très rapidement sans trop nous en dévoiler - de son futur bouquin avec des personnages des deux sexes cette fois-ci et j'avoue que j'avais très envie de le découvrir cette fois-ci. Ne lisant pas du tout les résumés j'avoue que j'ai été très surprise de ma lecture quand j'ai découvert le contexte, c'est totalement dépaysant. Habituellement je ne lis pas les livres se déroulant en France c'est assez rédhibitoire mais j'ai du mal à m'évader dans mes lectures à cause de cela. Je pensais donc que ça mettrait sacrément un frein à ma lecture, mais ça n'a pas été le cas. En fait j'ai vraiment apprécié le changement.

Concernant les personnages, Nolan du haut de ses 30 ans a tout pour nous charmer, son petit air de Ian Somerhalder suffit déjà pour nous faire palpiter, j'ai beaucoup aimé ce golden boy de la city qui se retrouve paumé au fin fond du trou du cul du monde. Alors qu'il aurait pu partir la queue entre les jambes, je l'ai trouvé très ouvert, curieux du monde et de l'environnement qui l'entoure. Il m'a semblé très agréable avec la famille d'Alice, prêt à les aider dans leur malheur. la seule chose que je n'ai pas trop apprécié le concernant c'est qu'il appelait Alice " la petite " à tout bout de champ.

Alice, elle, ne vit que pour ses animaux, elle est fille de fermier, vit dans la cambrousse, ses journées ne sont que dur labeur, elle ne rechigne pas au travail mais elle rêve d'évasion et c'est tout à fait compréhensible à 22 ans (moi j'étais en plein dans les couches sales et les biberons et parfois je rêvais de changement aussi). Quand elle ne passe pas ses journées dans l'étable ou sur un stand sur le marché du coin, elle prend des cours d'anglais par correspondance, tiens un Vlog sur youtube, passe un peu de temps en compagnie de deux mamies jumelles qui font parties de son quotidien.

J'ai beaucoup aimé les extraits des Vlog présents dans le livre, c'est quelque chose que je n'ai jamais regardé et j'avoue que ça a éveillé ma curiosité.

J'ai passé un excellent moment en lisant ce roman, et si je suis quelque peu déçue de la fin car j'aurais aimé quelques pages supplémentaires, j'espère que cette fin laisse présager une suite. Si c'est le cas, je serais au rendez-vous.

Extrait :

Un jour de plus se lève sur nos petites vies. Un jour de plus dans ma prison verte aux délimitations imprécises. Le ciel coléreux de septembre évacue une pluie fine qui s'accroche déjà aux fenêtres, comme pour me décourager de quitter ma chambre et mon précieux ordinateur. En tailleur sur mon lit bleu - ma couleur fétiche, celle de la mer -, j'aurais bien terminé cet épisode de Game of Thrones qui me tient en haleine. La ferme n'attend pas, Alice. Les mots de mon père résonnent dans ma tête, comme s'il m'était impossible de m'en affranchir. Ah, ce que j'aimerais que les vaches, les chèvres et les poules aient autant de patience et d'abnégation que moi... Mais peut-être est-ce le cas. Peut-être ne rêvent-elles pas plus de donner leur lait et de pondre des œufs que je ne m'épanouis en tirant sur des pis et en collectant des pré-poussins, à vingt-deux ans.
J'enfile une sorte de grenouillère noire et bordeaux, commandée récemment sur Internet, et ramasse ma chevelure rousse en queue-de-cheval. Si je dois officier éternellement ici, pour poursuivre la tradition familiale, je ne pousserai pas le vice jusqu'à m'habiller comme mes parents. Le velours, les bas de contention, les pantalons côtelés, les combinaisons et les bleus de travail n'approcheront jamais mon corps. Je suis une provinciale, un peu fermière, un peu jardinière, mais moderne. Je lorgne les looks des blogueuses, je fais de la veille sur les sites de ventes privées dès que j'ai réussi à amasser un petit pécule et je me rue dans la grande ville la plus proche pendant les soldes. Brive-la-Gaillarde n'est certes pas la capitale de la mode, mais j'y trouve plus de fringues mettables que dans les bourgades vieillottes qui encerclent le lieu-dit paumé où je vis, aka le Montvert.