En censurant un roman d’amour iranien de Shahriar Mandanipour

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Avis

L’idée de ce roman était très jolie et audacieuse: il s’agit de superposer l’histoire de l’auteur à l’histoire romantique que développe ce même auteur dans le livre. L’auteur explique tout en montrant avec cette histoire romantique les difficultés de publier une histoire d’amour dans un pays où les hommes et les femmes ne peuvent converser librement dans la rue et qui censure toute phrase un peu « osée ».

J’étais évidemment heureuse de lire des détails sur l’Iran et sur la vie en Iran, principal raison pour laquelle j’avais acheté ce roman à l’époque. Je ne nie pas que l’auteur abonde en petites anecdotes très intéressantes. Cependant, l’auteur tombe dans un piège difficile à contourner. Il écrit à propos d’un auteur qui écrit une histoire d’amour et cette histoire est modifiée au fur et à mesure de l’autocensure que l’auteur s’applique lui-même pour espérer publier en Iran. Sauf que si cette idée astucieuse m’a séduite au début, l’histoire romantique n’avance que très peu au fil des coupures.

Les personnages ne sont pas assez développés et ne sont que des figurines destinées à être utilisées pour exprimer d’autres idées. Et au bout d’une centaine de pages, cette histoire romantique devient vite lassante.

De même, l’idée d’un censeur qui accompagne l’auteur dans l’aventure était très intéressante et j’ai adoré le lien avec Dostoïevski, surtout en tant que fervente admiratrice de Crime et châtiment. Mais l’idée s’use très rapidement et le personnage de censeur, loin d’être développé d’une quelconque manière, devient une sorte de comique ridicule.

J’aurais aimé adorer ce roman mais dans l’ensemble, il s’agit de très bonnes idées gâchées par une exécution répétitive, peut-être un texte trop long qui ennuie la plupart du temps.

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