
Résumé : Geisha d'Arthur Golden (livre)
Mon avis :Yoroido: un modeste village de pêcheurs dans le Japon des années trente. La petite Chiyo-chan y coule une enfance pauvre mais heureuse entre ses parents et sa grande soeur, Satsu. Mais un cancer ronge en silence les os de sa mère, sur le point de mourir. Le père est si vieux et déjà si perdu qu'il accepte la proposition de M. Tanaka. Les deux jeunes filles partent bientôt pour Kyoto, parmi d'autres enfants vendus. Chiyo-chan est si belle avec ses yeux d'eau "comme si quelqu'un y avait percé un trou et que l'encre avait coulé" qu'on l'emmène dans une école de geishas. Elle deviendra Sayuri, l'une des geishas ou courtisanes les plus appréciées de la ville, excellant dans l'art du chant, de la danse et de l'amour, maîtrisant parfaitement la science de la toilette et du thé.
The Last but not Least (le dernier mais pas le moindre), c'est exactement le ressenti après cette lecture qui clôt ainsi mon défi lecture 2015.
Livre écrit sous la forme de mémoires, ce récit bien que fictif est tellement bien décrit qu'on penserait facilement qu'il est vrai, quant on pense que c'est un Américain, homme de surcroît qui en est l'auteur, alors que l'héroïne est une jeune fille qui va apprendre à être une geisha, on ne peut qu'être admiratif pour cela.
Ce livre est un bijou, un véritable trésor, j'ai ressenti les mêmes émotions qu'avec Amelie Nothomb quand elle parle du Japon et de ses habitants, leurs us et coutumes sont terrifiantes en ce qui concerne le travail (je pense à Stupeur et tremblements) ou les vocations comme celle de Geisha, mais en même temps tellement fascinantes, on voit la perversité et on y trouve de l'érotisme, on voit de la cruauté et beaucoup de don de soi... ce livre nous offre tellement de contradictions qu'il ne peut pas nous laisser indifférent.
Toute apprentie Geisha a une grande soeur, elle est en quelque sorte son mentor, celle qui lui apprend, celle qui la construit, l'éduque... cette lecture j'ai eu envie de la lire après la chronique de Mylène, c'est elle ma grande soeur, elle qui m'a ouvert à cet univers, qui m'a permis de lire un roman aussi exceptionnel et je l'en remercie grandement.
Mémoires d'une Geisha de Rob Marshall (film) Synopsis :Je ne peux que vous conseiller de voyager au Japon à travers cette lecture et ainsi de comprendre ce qu'est véritablement une geisha, loin de nos préjugés occidentaux...
Mon avis :Quelques années avant la Seconde Guerre mondiale, Chiyo, une petite fille japonaise, est arrachée à sa famille pauvre pour aller travailler comme servante dans une maison de geishas.En grandissant, elle se plie avec docilité à l'initiation difficile qui fera d'elle une vraie geisha. Elle triomphe des pièges que lui tend sa rivale, la fourbe Hatsumomo et devient, après des années de travail, la légendaire geisha Sayuri.Très belle, épanouie dans son art, Sayuri fascine les hommes les plus puissants. Mais celle qui n'a plus le droit d'aimer reste hantée par l'amour qu'elle porte, en secret, au seul homme qu'elle ne peut atteindre...
Rob Marshall (Chicago - Into the Woods) signe là une très belle adaptation du livre d'Arthur Golden et a respectueusement retranscrit toute la beauté, la complexité et le drame qui transpiraient dans le roman américain.
Son actrice principale Zhang Ziyi (Tigre et Dragon - le secret des poignards volants) incarne à merveille Chiyo puis Sayuri. Suzuka Ôgo n'est pas en reste dans son interprétation de la jeune Chiyo, magnifique !
Gong Li (Adieu ma concubine) est Hatsumomo la rivale, celle qui va faire de la vie de Chiyo un enfer. Et elle le fait avec brio, elle est aussi belle que vénéneuse.
Michelle Yeoh (Demain ne meurt jamais - Tigre et Dragon) est quant à elle Mameha, la geisha protectrice de Chiyo.
Ken Watanabe (Batman Begins - Saito dans Inception) est le Président Iwamura Ken.
Bien que les geishas soient interprétées par des Chinoises (ce qui a déplu au Japon comme à la Chine) pour nous autres occidentaux habitués à ces actrices (en tout cas pour ma part ;) ) elles incarnent à la perfection l'image qu'on pouvait en avoir après la lecture du superbe roman d'Arthur Golden.
Il est vraiment difficile de contenter un lecteur devant son adaptation, c'est pourquoi j'ai eu envie de proposer des chroniques comparatives et j'avoue avoir grand plaisir à donner mes sentiments surtout quand c'est réussi.
Le film est une pure merveille, je ne peux conseiller l'un plus que l'autre même si généralement je dis de lire le livre avant tout mais ici les deux sont juste de véritables diamants bruts.
Les décors sont superbes (il est vrai que j'ai naturellement un penchant pour le design et les décors asiatiques) bien que les scènes soient majoritairement tournées en Californie (quelques unes sont à Kyoto) et visuellement on se prend une claque phénoménale, cela fonctionne aussi pour les geisha ou leurs danses.
J'ai le même sentiment qu'après la lecture, tant de beauté tant de tristesse réunies que c'est impossible de rester indifférent. Evidemment notre culture nous rattrape quand on voit l'exigence et la cruauté qui s'imposent aux geishas mais le livre comme le film nous montre bien plus que cela, il nous rappelle le statut qu'il en découle et permet de remettre les points sur les "i" quant à l'amalgame que l'on pourrait faire entre une geisha et une prostituée.
Je remercie encore "ma grande soeur" Mylène pour m'avoir fait découvrir cet univers que je vous conseille à mon tour. Que vous ayez une tendance pour les pays ou les us et coutumes asiatiques n'est pas indispensable, je suis sûre que vous ne pourrez qu'être admiratif devant ces oeuvres.