Il ne faut pas parler dans l'ascenseur - Martin Michaud

Par Margueritelit
Une jeune femme s'éveille après vingt quatre heures passées dans le coma et se lance à la recherche d un homme qui semble ne pas exister.
Un meurtrier sans merci décide que chacun doit payer pour ses fautes et applique sa propre justice. Des meurtres commis à une journée d'intervalle déroutent la police de Montréal, dont le sergent-détective Victor Lessard. [...]


Premier très bon souvenir de la Foire du livre de Bruxelles, édition 2016 (quel merveilleux accent...), ce premier volet des enquêtes de Victor Lessard m'a offert un très chouette moment de lecture... y compris dans l'enceinte même de la foire Souffrant du dos, je me suis ménagé deux ou trois petites pauses entre les rencontres et dédicaces, ce qui m'a permis de lire 160 pages de ce roman avant même de repartir. De bon augure, n'est-ce pas? Je dois avouer que j'ai eu peur de me perdre en route, pendant un moment. Il est vrai que l'endroit, très bruyant, n'est pas forcément le plus adapté pour se concentrer sur une lecture. Je me suis demandé qui hallucinait, de Simone ou de moi. Et puis, en attendant Godot Frédéric, j'ai pris mon rythme de croisière et je me suis vite retrouvée embarquée dans le sillage de Simone et de Victor, sans plus prêter attention à ce qui m'entourait. De retour chez moi, je m'y suis replongée avec plaisir, le rythme imprimé au roman poussant à tourner les pages jusqu'au dénouement. Et tant pis pour les allumettes dont j'ai eu besoin le lendemain pour garder les yeux ouverts...

C'est un véritable puzzle qu'a constitué Martin Michaud. Il faut donc s'accrocher un peu, mais le jeu en vaut clairement la chandelle. Il alterne les narrateurs, y compris le tueur dont on découvre peu à peu les motivations tout en le laissant soigneusement dans l'ombre, les chapitres étant rédigés tantôt à la première tantôt à la troisième personne. Les différents récits, qui semblent au début partir dans tous les sens, finissent par se relier, par s'imbriquer, et c'est vachement bien ficelé. Le texte mêle également le genre policier à quelque chose de plus... paranormal? surnaturel?... qui renouvelle gentiment le genre sans que ça porte préjudice au volet "enquête". Que l'intrigue se situe au Québec, région que je rêve de découvrir depuis des années, ne gâche rien, et ça change très agréablement des polars français, US ou scandinaves.

Premier roman oblige, le personnage de Victor Lessard n'est pas dépourvu de clichés, avouons-le, mais ce qui est posé à son sujet laisse penser qu'il est appelé à évoluer dans les volets suivants.
C'est donc un premier roman que j'ai trouvé très réussi et c'est avec un réel plaisir que je retrouverai Victor et son équipe, je l'espère très rapidement. Quatre volets ont paru jusqu'à présent, promesse de belles heures de lecture. Visiblement, ce roman a été publié en France par une autre maison d'édition, sous un titre et une couverture différents, et je suis ravie de l'avoir trouvé dans cette édition : je trouve les couvertures vraiment très réussies avec leur ton sur ton.

Note pour Agali : Je prends goût aux auteurs québécois, en grande partie grâce à toi