Josh Malerman – Bird Box

L'intrigue

Malorie élève ses enfants de la seule façon possible : barricadés chez eux. Dehors, il y a un danger terrible, sans nom. S'ils s'aventurent à l'extérieur, ce sera les yeux bandés pour rester en vie. S'ils ôtent leurs bandeaux, ils se donneront la mort avec une violence inouïe. Malorie a deux solutions : rester cachée avec ses enfants, isolée, ou bien entamer un terrifiant périple jusqu'au fleuve dans une tentative désespérée, presque vaine, pour rejoindre une hypothétique colonie de survivants. La maison est calme. Les portes sont verrouillées, les rideaux sont tirés, les matelas cloués aux fenêtres. Les enfants dorment dans la chambre de l'autre côté du couloir. Mais bientôt, elle devra les réveiller et leur bander les yeux. Aujourd'hui, ils doivent quitter la maison et jouer le tout pour le tout.

Chronique

C'est probablement l'un des romans les plus chroniqués ces derniers temps, et ça fait longtemps que je l'ai acheté mais que je le laissais prendre la poussière... Il était temps de le sortir !

Je vous refais l'histoire en deux mots : Malorie vit avec ses deux enfants isolée dans une maison délabrée. Ils ne peuvent plus sortir ni même regarder dehors à cause des " créatures " qui rodent... En effet, depuis quatre ans, une étrange vague de suicides a eu lieu partout dans le monde, avec pour seul trait commun entre les personnes décédées, le fait d'avoir " vu quelque chose " avant de mourir. Tout le monde vit alors dans la peur et s'isole chez soi, sans plus regarder dehors, du moins pas sans protection. Jusqu'au jour où Malorie décide de partir à la recherche d'un meilleur avenir.

Bon, je ne vais pas être très originale, mon avis ne va pas diverger de celui de la majorité : j'ai beaucoup aimé !

J'ai beaucoup aimé parce que Josh Malerman a eu la judicieuse idée de nous faire peur en jouant avec... Nos propres peurs. En effet, c'est parce qu'il ne décrit jamais ce qui rode dehors, ce danger absolu qui pousse les gens au suicide, que l'auteur nous pousse à imaginer ce qui pourrait NOUS nous rendre fous de peur. En ce qui me concerne, je ne sais pas pourquoi, je n'ai pas pu m'empecher d'imaginer des créatures qui ressembleraient un peu à... ça ! Oui, les monstres des films Alien, allez comprendre, haha !

Ce qui est très bien fait dans ce roman même si c'est souvent utilisé, c'est l'alternance des chapitres en fonction du temps : d'un coté on suit Malorie et ses enfants, qu'elle appelle Garçon et Fille. Ces chapitres ont lieu quatre ans après le début des événements. N'ayant pas la possibilité de leur offrir une belle vie, et ayant passé les quatre premières années de leur existence à leur apprendre à écouter et être vigilants, elle n'a pas pris la peine de les nommer, ce qui ne les rend pas tout à fait humains et contribue à cette atmosphère apocalyptique. D'un autre coté, on apprend comment Malorie a du fuir sa maison quand elle s'est découverte enceinte et que sa propre sœur est devenue folle, au tout début des vagues de suicide. Comment elle a intégré une maison avec un petit groupe de survivants, notamment Cheryl, une femme à priori froide et solide, Jules et son chien Victor, Felix, Don le sanguin et Tom le leader, posé et réfléchi.

Certaines scènes sont vraiment stressantes, une fois de plus parce que l'auteur joue avec notre imagination à 100%. On ne sait JAMAIS ce dont il s'agit, on ne peut que se faire des films. On imagine très bien nos protagonistes vivre dans une maison uniquement éclairée par de la lumière artificielle, cloîtrés avec des couvertures sur chaque fenêtre, et ayant mis en place de véritables protocoles pour sortir accomplir les gestes basiques de survie, notamment lorsqu'il s'agit de sortir.

On prend Malorie en pitié, dans la mesure où elle se doit d'être forte pour ses enfants et pour leur survie, quitte à les priver de l'affection et de tout ce qu'elle voudrait pouvoir leur donner.

J'ai également été triste lorsque les événements ont dégénéré dans la maison. Ce livre nous donne une bonne réflexion sur la vie en communauté en temps de survie, comment s'adapter, vivre ensemble et prendre en compte l'avis de chacun dans l'intérêt du plus grand nombre.

Rien ne nous est épargné, la folie des gens, leurs suicides sanglants, et les plus folles théories sont envisagées : est-ce que ça touche tout le monde ? Peut-on résister ? Les animaux sont-ils concernés par ces visions qui font perdre la raison ?

Je l'ai lu en moins de deux jours, c'est totalement addictif, le suspense est très bien ménagé. Et jusqu'à la fin, on ne sait pas ce qu'il va advenir de la vie sur Terre, comment l'humanité va s'en sortir et survivre dans ces conditions et dans cette nouvelle vie qu'ils doivent apprivoiser.

Si vous l'avez lu, je suis curieuse de savoir quelle a été votre vision de ces créatures, ce phénomène, ou peu importe comment l'imaginez !

Très honnêtement, ce livre m'a mise mal à l'aise et m'a flipper un soir, bien comme il faut !

Vous en comprendrez le titre en le lisant !

Josh Malerman – Bird Box

En deux mots

Un livre auquel le lecteur participe grandement puisque l'auteur compte sur lui pour imaginer ce que pourrait être ce nouveau fléau.

Moitié huis clos, moitié aventure avec les épisodes en extérieur, c'est une expérience apocalyptique novatrice qui ne laisse pas de marbre.

Original et bien conçu, Bird Box vous donnera des frissons !

[Informations livre : Josh Malerman - Bird Box | Editions Calmann-Lévy | Horreur | 372 pages | 20€90]

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Tous 2, le roman de Testu est philosophique et spirituel à la fois